Confinement et jardinage : Un « retour à la terre » accéléré!

Par Rédaction

Le confinement imposé par la pandémie de la COVID-19 a donné du temps à de nombreux citoyens pour entreprendre des projets qu’ils remettaient souvent à plus tard, notamment le jardinage. Les demandes de produits et services pour réaliser des potagers se sont multipliées au point où les centres de jardinage peinent à y répondre!

« La demande pour des semences, des plants ou des conseils est deux à trois fois plus importante que les années précédentes, constate Linda Staub, propriétaire de Jardinor, à Sainte-Adèle. On voit beaucoup de gens qui n’avaient jamais fait de jardin potager se lancer! »

La professionnelle de l’horticulture espère que la tendance se maintiendra dans les années à venir. « Il y a 31 ans, j’enseignais aux baby-boomers et aujourd’hui je donne des conseils à leurs enfants et petits-enfants, se réjouit-elle. Il y a eu un engouement pour les potagers dans les années 1980, mais on observait un déclin depuis une dizaine d’années. Là, ça repart! J’espère que les gens vont aimer l’expérience et garder cette habitude! »

Outre les potagers, ce « retour à la terre » s’accompagne d’une multiplication de poulaillers. « En un mois, nous avons vendu plus de 2000 poules et c’est ce que nous vendons habituellement en trois mois! », constate Suzy, une employée de Distribution Gilles St-Jean, à Sainte-Agathe-des-Monts.

Le difficile respect des règles sanitaires

L’enthousiasme des jardiniers est tel, qu’il est parfois difficile de faire respecter les règles sanitaires. « En temps normal, c’est un party de se promener dans des serres au printemps, admet Linda Staub. Cette année, on enlève un peu de fun avec les mesures de distanciation mises en place. Hier, il faisait beau et il fallait retenir les gens. On assiste au même engouement que celui qu’il y a eu avec le papier toilette! Les gens se précipitent sur les plans de légumes, même si on leur dit que c’est trop tôt pour la mise en terre, parce qu’ils ont peur qu’il n’y en ait plus! »

Des voisins qui unissent leurs forces

Ce « retour à la terre » donne aussi lieu à de belles ententes de voisinage, comme dans le cas de Sonia Piché qui a proposé à ses voisins de réaliser un jardin communautaire dans sa cour ensoleillée de Sainte-Anne-des-Lacs. « On ne se fréquente pas dans la vie, mais j’avais les conditions favorables et j’ai eu envie d’en faire profiter mon petit cul de sac », explique-t-elle.

Les deux familles voisines ont accepté l’invitation envoyée par courriel et chacun a offert ses forces pour donner vie au projet. « Chez Raymond, tout le deuxième étage est plein de semis, s’enthousiasme Sonia.Il va nous aider à faire les plans puisqu’il a des notions d’agriculture. Étienne et mon conjoint vont mettre leurs bras à profit. Il y aussi une adolescente qui va contribuer à l’arrosage et un bébé qui va apprendre à marcher dans le potager! »

En tout, huit personnes bénéficieront de ce partage agricole. « On s’est vus hier, tout en maintenant une distance entre nous, et on est très excités, mentionne Sonia Piché. Ce volet communautaire me remplit de joie et donne de l’espoir en cette période difficile! »

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