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Un chef d’œuvre sur tous les plans!

Par Martine Laval

Pieds nus dans l’aube

Le quatrième film du réalisateur Francis Leclerc est d’une grande beauté sur tous les plans. Le scénario coécrit avec Fred Pellerin, les lieux de tournage, les personnages, l’ambiance d’époque, la musique, les émotions qu’il provoque, tout contribue à classer ce film parmi les chefs d’œuvre de la cinématographie québécoise.

 

Troisième film d’époque

Francis Leclerc avait 16 ans lorsque son père, notre grand Félix qui aurait aujourd’hui 103 ans, est décédé. Premier roman écrit en 1946, Francis n’a découvert les écritures paternelles qu’à 20 ans. Trop jeune à l’époque pour réaliser ce qu’il désirait déjà faire de l’œuvre de son père, il a laissé mûrir l’inspiration et l’expérience dans son métier. « Il y a quatre ans de travail préliminaire, dont l’aide à l’écriture du scénario avec Fred Pellerin, et toute la recherche des détails de l’époque. Le tournage a duré 25 jours! On n’a pas le droit à l’erreur! Tout un exploit parce que tourner avec des enfants, des chiens, des chevaux, ça prend du doigté et de l’expérience. Comme vous avez vu au générique, on est à peu près 300 sur la production de ce film! » Mais comme c’est le troisième long métrage d’époque pour Francis Leclerc…

Jeunes acteurs vierges

Le rôle de Félix Leclerc, 12 ans, est tenu par Justin Leyrolles-Bouchard, et celui de son ami Fidor, par Julien Leclerc, 14 ans (belle coïncidence de noms, mais rien à voir avec la famille en question). Les deux jeunes hommes, à leur première expérience d’acteurs, sont incontestablement doués d’un grand talent. Ils crevaient l’écran de leur naturel et de leur aisance au jeu. « On était tellement bien dirigés par Francis, en plus d’être soutenus et entourés par des acteurs de grande expérience et d’un immense talent comme Roy Dupuis, Guy Thauvette, Claude Legault… que ça diminuait le stress de la première fois », déclareront-ils en entrevue, chacun leur tour, à quelques mots près. Sans prétention aucune, beaux comme des cœurs, ils seront à surveiller sur les écrans.

Une œuvre à contre-courant

Catherine Sénart et Roy Dupuis, dans le rôle des parents, forment un couple attendrissant, emplis qu’ils sont d’affection et d’attention, mais toutefois de rigueur, envers leur nombreuse marmaille à qui ils inculquent des valeurs qu’on aurait bien besoin de remettre à l’ordre du jour dans notre société actuelle. « C’était un privilège de faire revivre cette œuvre de Félix, empreinte d’humanité et de tendresse. On en a tellement besoin. C’est une œuvre à contre-courant de ce qui se fait présentement. Je suis ravie d’avoir lu, vu et participé à cette œuvre », déclarera Catherine Sénart.
Dans un décor époustouflant de beauté naturelle et du village d’antan, tout contribue à nous transporter dans un monde où la vie était certes dure, mais ô combien empreinte de plaisirs simples, de valeurs familiales et sociales extrêmement touchantes. Ce sont les émotions à fleur de gorge que l’on dévore des yeux et des oreilles ce film d’une grande sensibilité.

Rendez-vous dans trois ans!

D’autres projets se profilent déjà pour Francis Leclerc, dont l’adaptation du livre Le plongeur de Stéphane Larue et l’adaptation cinématographique de L’arracheuse de temps de Fred Pellerin. « On se donne rendez-vous dans trois ans pour en parler! », m’a-t-il lancé, alors qu’on quittait le Spago où avait lieu le brunch qui suivait le visionnement du film au Cinéma Pine… toujours complices ces deux-là, lorsqu’arrive le temps des premières de notre cinématographie québécoise!
Pieds nus dans l’aube au grand écran dès le 27 octobre, au cinéma Pine à Ste-Adèle.

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