(Photo : Archives)
David Laferrière, directeur général et artistique du Théâtre Gilles Vigneault à Saint-Jérôme.

Inquiétude des diffuseurs de spectacles

Par Rédaction

« On est dans le brouillard depuis cinq semaines! »

Les salles de spectacles de la région sont fermées depuis des semaines et les diffuseurs se questionnent sur leur avenir à court et à long terme, dans le contexte où il faudra limiter les rapprochements physiques.

« Nous n’avons pas vendu un seul billet depuis le 13 mars », annonce Sonia Piché, directrice du Théâtre du Marais à Val-Morin, qui admet que la santé publique est
tout ce qui prévaut actuellement. Cela n’empêche pas les diffuseurs de se questionner sur la suite des choses.
« Nous sommes dans le brouillard depuis cinq semaines, ajoute David Laferrière, directeur général et artistique du Théâtre Gilles Vigneault à Saint-Jérôme. Ce qui est difficile, c’est de ne pas être capable d’accompagner notre public. »

Tous se posent la même question : quand pourront-ils rouvrir leurs salles? David Laferrière, qui est également président de RIDEAU, l’Association professionnelle des diffuseurs de spectacles, est directement en contact avec le ministère de la Culture et des Communications. « Mais on est toujours en attente de directives claires, dit-il. Le fameux décret interdisant les rassemblements jusqu’au 31 août ne concerne pas les salles de spectacle. » Difficile, toutefois, d’imaginer une réouverture prochaine. « Nous étions parmi les premiers arrêtés et on s’attend à être parmi les derniers libérés », confie Sonia Piché.

Les diffuseurs ont eu à rembourser les billets achetés pour les spectacles annulés depuis la mi-mars. « Normalement, je devrais être en train d’ouvrir ma billetterie pour la saison prochaine, constate Sonia Piché. On espère avoir des nouvelles rapidement. »

Une distanciation sociale impossible

Le principal enjeu des diffuseurs est d’arriver à assurer une certaine distance entre les spectateurs. « La distanciation sociale, ça ne fait pas bon ménage avec une salle de spectacle!, constate la directrice du Théâtre du Marais. Il faudrait remplir notre salle au tiers. Ce n’est pas envisageable! On couvre à peine nos frais quand elle est pleine à 70%! »

Pour des propriétaires de salles plus petites, comme L’Ange Vagabond, à Saint-Adolphe-d’Howard, l’inquiétude est grande. « Même les artistes entre eux ne peuvent respecter
la distanciation, admet Michèle Méthot, la propriétaire. Nous ne recevons aucune subvention et nous ne pouvons pas nous permettre d’être six mois sans revenus. La fermeture a été un choc. J’ai été plusieurs jours en petite boule »
, confie celle qui a apprécié le soutien de la communauté. « L’Ange Vagabond est un lieu de rassemblement dans notre village tissé serré, dit-elle. Les gens s’y sentent bien. Beaucoup de petites salles vont mourir au combat. C’est très insécurisant! »

Sonia Piché espère que les gens seront au rendez-vous quand une réouverture sera possible, mais elle admet que le public du Théâtre est grandement composé de personnes âgées de 60 ans et plus qui devront rester confinées plus longtemps. « D’ici là, il va falloir trouver des moyens de pallier les pertes de revenus, être créatifs, croit David Laferrière. C’est sûr qu’on peut développer des initiatives numériques, mais notre mandat premier est de présenter des spectacles d’art vivant. »

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