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Laboratoire de création

Par Valérie Maynard

Chantiers d’Émile Proulx-Cloutier

Il est entré dans le monde de la chanson par la scène. C’est donc par elle qu’il entreprendra, ce printemps, la construction de son nouvel album. Le Patriote et le théâtre du Marais figurent au nombre des scènes qui accueilleront Chantiers d’Émile Proulx-Cloutier.

« Ne vous attendez pas à un spectacle peaufiné et parfait, c’est tout l’inverse. C’est plutôt une incursion dans mon travail, là où il est rendu. Je vais donner ce que j’aie, je vais m’en permettre », débute-t-il.

L’invitation est toute simple, à l’image du spectacle proposé, puisqu’Émile sera seul sur scène, avec un piano pour tout accompagnement, sans attente ni performance. Seulement un artiste, son instrument et ses mots. « Je n’ai jamais fait ça avant, souffle-t-il. Je ne sais pas ce que ça va donner… des textes accompagnés de mélodies, parfois des textes sans musique, ou de la musique sans texte. »

Laboratoire de création

Émile Proulx-Cloutier a choisi quelques salles au Québec pour partager le processus d’élaboration de son futur album, une douzaine au total, dont le théâtre du Marais, à Val-Morin (27 mai) et le Patriote de Sainte-Agathe (17 juin). Ultimement, un album émergera, peut-être en juin, ou plus tard, de ces rencontres avec le public. « Je ne mets aucune pression. Les gens doivent être aussi dans cet esprit. Il s’agit de l’étape avant le rodage, une sorte de laboratoire de création. Robert Lepage fait ça au théâtre », compare-t-il.

Comment naissent ses chansons? Quelle mélodie choisir pour appuyer ses mots? Où placer cette intonation, ce souffle, ce silence pour rendre parfaitement l’œuvre qu’il a en tête? « Ces rencontres génèrent parfois des trouvailles qui prennent soudainement du sens. Ça me permet aussi de tester et de comprendre si les gens sont prêts à recevoir mon matériel, de le modifier, de faire des essais. » En quelque sorte un saut dans le vide, dans l’inconnu, en solo, avant de retourner en studio.

Des projets plein la tête

Aussi sympathique soit-il en entrevue, Émile Proulx-Cloutier — le comédien s’entend! — peut aussi se montrer fort désagréable… à preuve, ce personnage télé à qui il prête ses traits dans Boomerang, une télésérie signée Catherine-Anne Toupin. Ceux qui connaissent savent de qui il s’agit… « On vient de terminer la saison 2 et ce sera pire! Vous n’avez encore rien vu… », rigole-t-il.

Au moment de l’entrevue, il était aussi en plein tournage du long métrage Un printemps d’ailleurs, un film réalisé par Xiaodan He, une Chinoise d’origine qui habite Montréal depuis une dizaine d’années. Le film devrait prendre l’affiche ce printemps.

La tête pleine de projets et pleine de chapeaux (comédien, chanteur, réalisateur et metteur en scène), Émile prépare aussi un projet de documentaire théâtral avec Anaïs Barbeau-Lavalette, Pôle Sud, qui sera présenté à l’Espace libre, à Montréal, en mai prochain. Pendant plusieurs mois, Émile et Anaïs iront à la rencontre des habitants du quartier où se situe Espace Libre : le très éclectique Centre-Sud de Montréal, et puiseront, à même les témoignages qu’ils récolteront, la matière première du spectacle qu’ils proposeront ensuite.

Les billets pour assister au spectacle Chantiers d’Émile Proulx-Cloutier sont présentement en vente dans les deux théâtres, au www.theatredumarais.com | 819 322-1414 et au www.theatrepatriote.com 819 326-3655.

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