L’érotisme et le vieil âge
Par Thomas Gallenne
Y a-t-il un âge pour aimer ?
« Est-ce que les vieux font encore l’amour ? Bien non, voyons ! » Cette réponse vous choque-t-elle ? Faites un vox-pop et vous verrez. Pourtant elle est bonne à poser pour une simple et bonne raison : le vieillissement nous touche tous tôt ou tard. Et si le sexe est de moins en moins tabou, la sexualité de nos aînés ne se discute pas entre le hot chicken et le pouding chomeur. Alors merci à Fernand Dansereau de nous offrir ce « trou normand » !
« Ce film nous parle d’amour, d’intimité, de communion, de rencontre et ça c’est possible à tout âge », lance Louise Portal en entrevue téléphonique. Cette dernière a accepté l’invitation de Dansereau à témoigner – tout comme Jeannette Bertrand, et plusieurs couples – de ce que peuvent être les relations amoureuses, et la place de la sexualité, de la sensualité, de l’érotisme passé un certain âge. Et elle est là la question centrale : à quel âge cesse-t-on d’aimer, de vivre sa sexualité ? Se demande-t-on pourtant à quel âge nous cessons de respirer, de manger, de dormir ? Pourtant la sexualité chez l’être humain ne fait-elle pas partie de ses fonctions « vitales » ? Pourquoi subit-elle alors un traitement différent ?
Selon mon humble avis, l’âge est un concept, un chiffre. Il n’y a pas d’âge pour aimer, désirer. Certes, notre rapport à l’amour change, je pense. Nos conditions physiologiques aussi. Avec l’âge, la performance prend moins d’importance. On prend son temps, comme nous disent ceux qui témoignent, peut-être parce qu’on a plus le temps. Une des témoins – Édith, a une très jolie définition de ce qu’elle vit : passé un âge, l’amour est à l’état de braise, mais il suffit d’un souffle pour que le feu ne reprenne.
Ce film documentaire m’a profondément touché au cœur. Durant une heure trente, Fernand Dansereau et ses témoins nous font un véritable don d’amour. Avec ce message d’espoir : celui que oui, la sexualité et l’amour sont encore possibles jusqu’à la fin de notre vie. Simplement, ils se vivent différemment, mais pas avec moins d’intensité.
Louise Portal sera présente pour répondre aux questions du public après la première projection (à 13h) du film qui dure 90 minutes, soit aux alentours de 14h30, le lundi 27 février, au cinéma Carrefour du nord à Saint-Jérôme.