L’homme qui ne ressemble à personne

Par Éric-Olivier Dallard

Damien Robitaille au Théâtre du Marais

Cow-boy des temps modernes? Poète naïf? Sérial charmeur, répondent les Français. Faux timide, répliquent nos collègues. Inclassable, Damien Robitaille jongle avec les mots comme un funambule et traverse les genres musicaux comme un équilibriste le ferait entre le ciel et la terre. Soirée étonnante en perspective.

La musique de Damien Robitaille est efficace. Sans complexe ni flafla, les mélodies accrochent même si, à prime abord, la voix et l’accent peuvent écorcher les oreilles sensibles. À l’instar des Kevin Parent, Richard Desjardins, Jim Corcoran et Mara Tremblay, Damien Robitaille a su s’imposer dans l’univers musical de la province, charmant même nos cousins français, que ce soit à Montauban ou à Genève. Pour tout dire, ce franco-ontarien pourrait servir une leçon d’écriture à bon nombre de pseudo auteurs-compositeurs-interprètes dont la langue première est le français. «Je veux écrire des bon­nes tounes, être fier de mes chansons, que ce soit honnête», confie le néo-québécois (Damien Robitaille habite Montréal depuis trois ans). D’ailleurs, pourquoi ne pas choisir l’anglais? «Chez nous on est pas mal assimilés», poursuit le jeune homme. C’est donc une façon pour lui de prendre position.

Là pour rester

Avec un destin tracé d’avance (il a entamé ses premières leçons de piano à l’âge de huit ans), Damien Robitaille avoue qu’il n’est pas surpris du succès qui est le sien. «Je vise haut, confie-t-il, j’ai des attentes et je sais ce que j’ai à offrir.»

Servies sur un plateau de fraîcheur, ses chansonnettes sont longuement mûries et la rime est rarement inutile. Souvent, les textes viennent magiquement s’asseoir sur les mélodies qu’il composent au piano ou à la guitare. Musicalement, ça donne des clins d’œil au rock des années ‘60, des bisous au folk, ça pleure une valse, mais c’est présenté avec beaucoup d’humour et moults anecdotes. Le 12 avril prochain, Damien Robitaille promet d’enrichir le contenu de «L’homme qui me ressemble» de six à sept chansons inédites. Une fois de plus, l’artiste s’intéresse à des thèmes aussi variés qu’étonnants. Voyez par vous-mêmes. Après avoir causé porc-épic, astronaute et rouge-gorge, Damien Robitaille s’intéresse à l’herbe à puce, à Jésus et aux marécages. Comme quoi tout n’a pas été dit! [ nathalie deraspe ]

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