Maxim Martin: Esprit libre!

Par Thomas Gallenne

Personnalité Culturelle

Maxime, ça fait combien d’années que tu vis dans la région? 

Depuis juin 2002. Mais mon histoire d’amour avec les Laurentides remonte au début de ma vingtaine. Quand je suis revenu au Québec, j’ai commencé à faire de l’humour en anglais et avec des chums tous les mercredis, on allait dans les Laurentides. Il y avait quelque chose de magique. Je me souviens qu’à chaque fois qu’on passait les Portes du Nord, il y avait un déclic qui se faisait.

C’est quoi ton rapport à la nature?

C’est le ski alpin, le ski de fond, la raquette, les longues balades. Juste marcher dehors, aller prendre l’air. Je cours beaucoup… J’ai commencé à courir mon premier demi-marathon en 2012. Mon endroit de prédilection dans les Laurentides, c’est sur le P’tit Train du Nord, à partir de Sainte-Adèle. Et je me souviens dans mes derniers temps de consommation, dans mes lendemains de veille, j’allais marcher là pendant des heures, où j’allais prier le ciel de me sortir de l’enfer de la drogue puis de l’alcool. C’est là que j’ai commencé à m’entraîner pour mes demi-marathons. C’est toujours ce côté magique: j’ai vu la fin de mon ancienne vie et le début de ma nouvelle sur la piste du P’tit Train du Nord.

Quelle a été ton enfance?

Je suis né à Montréal. J’ai grandi une partie de mon enfance à Québec. Ensuite ma mère nous a exilés ma soeur et moi dans l’Ouest canadien, car elle trouvait important qu’on apprenne l’anglais. J’ai été une bonne partie de ma vie sans voir mon père. Ma mère a fait toutes sortes d’emplois, de femme de ménage à serveuse. Elle a donné des cours de français à la maison. Ma mère est un bon exemple de survie. C’est probablement d’elle que j’ai hérité, de me battre et d’aller jusqu’au bout. C’est probablement ce qui m’a aidé à sortir de ma période noire. Ma mère est l’ultime guerrier. Ça m’a pris beaucoup de temps avant d’apprécier ce qu’elle faisait pour nous. J’avais de l’admiration pour elle, mais silencieusement.

Lui disais-tu que tu l’aimais ta mère?

Non, les «je t’aime» n’étaient pas très présents à la maison. Dans les deux sens. C’est drôle parce que depuis que ma fille est jeune, quand je lui parle au téléphone, mes dernières paroles sont «je t’aime».

Comment tu te définis comme père?

Hey! … J’espère penser que je suis en constante évolution. Je pense être parti de loin, parce que justement je n’ai pas eu d’exemple paternel; mon père je ne l’ai presque pas connu, ni vu. Je dois beaucoup à Éloïse, la mère de ma fille pour plusieurs raisons… Elle a pris la relève pendant ma période noire. L’amour et l’amitié ont toujours été présents entre nous deux. Et on travaille ensemble car elle m’aide à gérer mes réseaux sociaux. Éloïse m’a beaucoup aidé à grandir en tant que parent. C’est ma conseillère. Et Livia remplit bien son boulot d’ado qui teste ses limites. Parfois je sais plus ou moins comment réagir, quand imposer mon autorité et mes limites. Je vais avoir recours à Éloïse qui me dit souvent: «Max, faut choisir tes batailles.» Je pense être un papa cool, c’est même ma fille qui me l’a dit. J’ai compris assez vite ce que ça veut dire pour un ado: un papa qui n’a aucun sens de l’autorité! (rire) Je suis quand même pas si pire, et j’ai un enfant raisonnable. Ma fille a une maturité déconcertante. Et sérieusement, je pense qu’on fait un sacré bon trio. Mon ex est plus cartésienne. Moi je suis plus esprit libre. Et Livia est allée chercher le meilleur de chacun.

Tu parles ouvertement de ta période sombre. Qu’est-ce qui fait qu’on y entre et qu’on en sorte?

Je suis le premier surpris d’avoir été drogué. Ça a commencé début vingtaine avec mon petit joint et puis l’alcool. T’es avec des chums qui consomment, puis ta consommation augmente puis à un moment donné tu perds le contrôle. Le monde dit que ça prend de la force pour s’en sortir. Moi j’avais pas la force de continuer…

Et tu vois, mon titre de spectacle résume le moment où je suis rendu dans ma vie: Enfin. Je suis enfin à la bonne place dans toutes les facettes de ma vie et le spectacle raconte les esties de conneries que j’ai faites pour y arriver. Et des détours j’en ai fait en masse… Et avec du recul, ils sont merveilleux. Mais pendant que je les vivais, c’était horrible…

Mais tu ne serais pas ce que tu es si tu n’était pas passé par là…

Exact. Exact. (…) Moi le bonheur, je l’ai apprivoisé… À un moment donné, j’ai arrêté d’angoisser sur ce qui n’arrivait pas. J’ai arrêté d’envier pour commencer à apprécier ce que j’avais. Et l’envie est tellement une perte d’énergie. C’est vide. Alors qu’à la seconde où tu recommences à apprécier ce qui t’arrive, ce que tu as, on dirait que c’est là que l’abondance commence. C’est impossible que tu aies ce que tu veux dans la vie, si tu négliges ce que tu as déjà. Pourquoi la vie t’en donnerait plus si tu lèves le nez sur ce que tu as déjà?

Qu’est-ce qu’il reste de toi que les gens ne connaissent pas?

Bien, s’ils ne me connaissent pas, ils vont le découvrir pendant mon show!

Maxim Martin présentera son spectacle Enfin, le 27 juin au Théatre du Patriote à Sainte-Agathe-des-Monts. 

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