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Pénélope McQuade : Tendre son micro

Par Marie-Catherine Goudreau

Rencontre

Chaque semaine, notre équipe de rédaction se rencontre pour discuter des sujets qu’on souhaite aborder dans le journal. Souvent, l’émission de Pénélope McQuade s’infiltre dans nos discussions. On aime les angles et la façon dont sont traités les enjeux de société. Quand l’occasion de la rencontrer s’est présentée pour la rentrée médiatique, on a voulu partager avec vous une partie de notre inspiration – autant pour la femme que pour le contenu de son émission.

Pénélope a amorcé la troisième saison de son émission de radio du même nom sur ICI Première le 23 août. Après un été de vacances, l’animatrice revient à l’antenne alors que l’actualité internationale et nationale brûle de sujets chauds. « On a la chance à l’émission de pouvoir ratisser très large et d’avoir du temps. Notre défi c’est de trouver un angle qui nous appartient et de traiter l’actualité d’une manière différente », explique-t-elle.

Pour les élections fédérales par exemple, l’équipe ne parlera pas aux candidats, mais a plutôt élaboré un concept: l’autobus de campagne. « On a des catégories comme : quel parti a pris le champ cette semaine, le nid de poule de la semaine, la sortie manquée… On joue avec ces thèmes et c’est à la fois ludique et informatif », explique l’animatrice.

Pour aborder un sujet dont toutes les autres émissions traitent durant la journée, l’équipe doit trouver un angle et le mettre à leur couleur. « Notre avantage c’est qu’on peut avoir un pas de recul et ça nous donne de la perspective. »

Une émission à sa couleur

Bien connue pour exprimer ses points de vue de façon assumée, Pénélope a choisi dans la dernière année de moins émettre son opinion. « C’est comme si dans les derniers mois, j’avais eu envie d’effacer mon tableau noir. […] J’ai plus envie d’écouter, de saisir, que de moi-même y aller émotionnellement. » Son esprit jeune, sa personnalité curieuse – parfois baveuse – et son humour transparaissent dans son émission, sans y prendre trop de place.

J’ai vraiment envie de m’effacer et de laisser l’émission et les intervenants parler pour eux-mêmes. De tendre le micro à des gens qui n’ont pas de voix.

« Je suis tout le temps là-dedans, tout le temps en train de travailler. » Pour Pénélope, le travail commence à 8h le matin et se termine 12 heures plus tard. Bien impliquée dans le processus de création de l’émission, l’animatrice ajoute ses sujets et son grain de sel, tout en écoutant les points de vue de son équipe. « On vit dans la même société, on parle des mêmes sujets. Ce qui fait la différence, c’est vraiment la lorgnette à travers laquelle chaque journaliste, animateur et collaborateur voit les choses », croit-elle.

Inclusion et diversité

La diversité est un enjeu primordial dans les médias, selon l’animatrice. Elle tente de l’inclure le plus possible dans son émission. Cela passe par les collaborateurs, les recherchistes, les chroniqueurs et les sujets traités dans les deux heures et demie de radio par jour. « Cette année pour moi, l’angle mort de la diversité, ce sont les personnes handicapées », affirme-t-elle. « La diversité, c’est aussi d’avoir des intervenants en situation d’handicap autour de la table, mais pas juste pour parler de leur réalité, pour parler de politique, d’environnement. Il faut que ça se concrétise, maintenant. »

Avoir une telle tribune vient avec une responsabilité sociale, croit Pénélope, surtout celle de donner la voix à des personnes qui n’en n’ont pas. Si elle voit le progrès et l’évolution qui a été fait durant sa carrière, un changement de mentalité s’impose.

« Au premier abord, ça peut paraitre comme du sable dans l’engrenage, mais en bout de ligne, c’est tellement plus payant. »

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