Sarah préfère la course

Par Thomas Gallenne

Première au cinéma Pine

Premier long-métrage réalisé par Chloé Robichaud et produit par Fanny-Laure Malo (La Boîte à Fanny), Sarah préfère la course met en vedette Sophie Desmarais, Jean-Sébastien Courchesne, Geneviève Boivin-Roussy, Hélène Florent, Micheline Lanctôt, Ève Duranceau, Benoit Gouin et Pierre-Luc Lafontaine. 

Après avoir foulé le tapis rouge du Festival de Cannes il y a deux semaines, puisque le film faisait partie de la sélection officielle à Un Certain Regard, une partie de l’équipe du long métrage était de passage à Sainte-Adèle lors de la première au cinéma Pine.

Chloé, quelle a été ton idée de départ pour réaliser ce film?

Chloé Robichaud – Plus jeune, j’aimais la course amateur, et c’est toujours resté en moi. De plus je voulais parler d’un personnage concentré sur ses objectifs.

Quelle est la part autobiographique dans ton film?

CR – Le film traduit une forte émotion… Il y a un peu de moi, de mon travail, de ce que je vois de la vie, mais ce sont des personnages de fiction… J’ai fait un film sur le passage à l’âge adulte que vivent mes personnages, une période où on se pose mille questions.

Fanny-Laure Malo – Et la course est une métaphore parfaite: c’est à la fois une fuite en avant et l’atteinte d’objectifs. C’est intéressant de voir la dichotomie du personnage de Sarah.

Vos personnages sont dans la vingtaine. Sont-ils représentatifs de la génération Y?

CR – D’une certaine manière oui; j’ai hâte de voir l’écho qu’aura la sortie du film auprès des jeunes, mais à Cannes, les jeunes semblaient s’identifier aux personnages qui sont dans l’urgence… À cet âge, on veut faire les choses vite. Sarah fait tout vite.

Ta caméra est placée dans le dos des personnages, elle les suit et fait des close-up. On se sent proche d’eux, sans les juger…

CR – Je n’étais pas dans le jugement. Je n’avais pas envie de juger la mère non plus. Tout le monde est en questionnement et se cherche.

FLM – Tout est une question de point de vue…

Jean-Sébastien, comment es-tu entré dans le projet?

Jean-Sébastien Courchesne – C’est ma quatrième collaboration avec Chloé qui m’a appelé il y a deux ans pour lire son scénario et elle m’a proposé le rôle d’Antoine. Ce qu’il y a d’intéressant dans les personnages, ce sont les rôles inversés en terme de sexe: une fille introvertie, peu féminine et un gars plus proche de ses émotions…

La scène plus intime entre

Antoine et Sarah, comment t’y es-tu préparé?

JSC – C’est pas la scène qui m’a angoissé le plus (rire). Ça dépend de la partenaire… Avec Sophie (Desmarais), on a fait une chorégraphie, sans se toucher pour que lors de la scène, l’émotion soit intacte. Et ça a été une des premières prises qui est dans le film. Pour la scène où Antoine pleure, il y a eu 14 prises; c’était épuisant. Mais c’est la scène du karaoké qui a été mon plus gros stress. Je chante mal et on me l’a dit (rire).

Qu’est-ce que le film vous a apporté?

CR – J’ai appris à laisser aller des moments de ma vie, à faire la paix avec certaines choses. Ça a été en quelque sorte une cure.

Quelles sont tes influences en cinéma?

CR – Je suis une cinéphile, et plusieurs réalisateurs m’ont influencée comme Denys Arcand, Woody Allen. Ceux de la nouvelle vague m’ont beaucoup influencée… Pour la musique, je l’intègre à l’écriture de mon scénario. Quand j’écris, j’écoute de la musique, et certains passages sont associés à des morceaux. Mais je n’appuie pas les scènes avec de la musique pour créer l’émotion.

Sarah préfère la course, en salle au cinéma Pine dès le 7 juin.

Synopsis: Sarah est une jeune athlète de course de demi-fond. Sa vie bascule lorsqu’on lui offre une place dans le meilleur club d’athlétisme universitaire de la province à Montréal, loin de sa banlieue natale de Québec. Sarah ne bénéficie pas du soutien financier de sa mère pour se lancer dans l’aventure. Celle-ci s’inquiète surtout des conséquences d’un tel changement sur la santé et la vie de sa fille. Déterminée, Sarah quitte tout de même pour la ville, en compagnie de son ami Antoine. Les deux naïfs s’épouseront, question de toucher de meilleurs prêts et bourses du gouvernement. Le mariage ne sera pas ce qu’ils espéraient, du haut de leurs 20 ans… Elle ne veut faire de mal à personne par ses choix, mais malheureusement, Sarah préfère la course.

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