Spectacle Lou-Adriane Cassidy : puissance et vulnérabilité
Par Joëlle Currat
L’auteure-compositrice-interprète est désormais une des meneuses de la nouvelle scène musicale québécoise. Elle vient présenter son nouveau spectacle tout en contraste le 21 novembre à Saint-Jérôme.
Celle qui a fait partie d’une chorale dès l’âge de huit ans et suivi une formation musicale à la Maîtrise des petits chanteurs de Québec se produit aujourd’hui sur les plus grandes scènes de la Province. Reconnue pour la profondeur de ses textes et l’intensité de son interprétation, sur disques comme sur scène, Lou-Adriane Cassidy viendra présenter son plus récent spectacle au Théâtre Gilles-Vigneault. La chanteuse a déjà marqué l’année 2025 en alignant coup sur coup deux albums : Journal d’un Loup-garou, considéré comme un nouveau classique de la chanson québécoise, et Triste Animal, un album plus « psychanalytique ». Ce nouveau spectacle a, pour sa part, fait courir les foules et obtenu des critiques dithyrambiques de la part des médias qui ont parlé de triomphe, de consécration et d’entrée de l’artiste dans la cour des grands. Des mentions qui n’étonneront personne puisqu’elle avait déjà été récipiendaire du Félix du Spectacle de l’année au Gala de l’ADISQ 2024 et du Lucien de l’artiste de l’année au GAMIQ 2022, entre autres. Nommé « meilleur concert québécois en 2022 » par Le Devoir, sa précédente tournée Bonsoir, qui s’est étirée sur plus de 70 représentations, lui a donné l’occasion de se produire également en Suisse et en France. Inoubliable aussi sa participation à la triomphale série de concerts Le Roy, la Rose et le Lou[p], nommée moment historique à deux reprises par La Presse.
Tout en contraste
Sur scène, Lou-Adriane Cassidy dit porter une attention à chaque détail concernant l’éclairage, les décors et la scénographie. Alternant entre des ballades émouvantes et des morceaux plus rock, où l’on peut apprécier l’étendue de son registre vocal et sa puissance scénique, son spectacle est composé de chansons de ses deux albums sortis cette année et quelques-unes plus anciennes. « Le Journal d’un Loup-garou explore différents univers sonores, avec des influences très pop, et parlent de sujets intimes. Quant à l’album Triste Animal, l’ambiance y est plus chaleureuse et les thèmes abordés sont davantage reliés à mon inconscient, » indique la chanteuse. Sur ses premiers albums, elle avait déjà habitué le public à parler d’enjeux actuels, comme le féminisme et le rapport à la sexualité. Quelles sont les différences les plus flagrantes qu’elle a pu constater entre sa vision et celle des générations précédentes par rapport à ces questions ? « Je dirais que le féminisme aujourd’hui peut prendre différentes formes. Par le passé, une femme ne pouvait pas être à la fois très féminine dans la façon de se présenter et féministe. Aujourd’hui, on est moins rigide et on accepte davantage la personnalité de chacune. »
Un regain de nationalisme
On entend beaucoup parler de Lou-Adriane Cassidy en ce moment par rapport à l’indépendance du Québec, un projet remis de l’avant par le Parti Québécois. Elle a même déjà dit qu’elle s’impliquerait dans l’éventualité d’un troisième référendum et qu’elle voterait oui. Beaucoup de médias lui ont d’ailleurs demandé de préciser sa position vis-à-vis de cette question. « Mon engagement me semble tout à fait naturel pour une personne comme moi qui défend sa langue et sa culture, dit-elle. Je considère que la culture québécoise est encore plus riche aujourd’hui que par le passé. Il faut cesser de regarder en arrière et de se complaire dans une certaine nostalgie. Pour moi, le meilleur est à venir ! Ceci dit, je n’ai aucune envie de m’associer à un parti politique. »
Le Québec du futur
Lou-Adriane Cassidy est née en 1997, la première année de la génération Z, selon la terminologie du Pew Research Center, un centre de recherche américain. En tant que vingtenaire, comment envisage-t-elle l’avenir du Québec ? « Je souhaite qu’on retrouve collectivement la fierté d’être québécois. Si je me réfère à mon métier et à certaines statistiques, je déplore le fait que le public d’ici n’écoute que très peu de chansons québécoises, confie-t-elle. Je trouve ça triste ! Mais je ne blâme pas les gens puisque les plateformes sont inondées de musique en anglais. Ceci dit, il y a plein d’autres endroits dans le monde où la population écoute majoritairement des artistes locaux. » Quant à son avenir à elle, la chanteuse désire simplement continuer à faire de la musique le plus longtemps possible !
Agenda
Spectacle Lou-Adriane Cassidy
Le 21 novembre à 20h
Théâtre Gilles-Vigneault, Saint-Jérôme