Théâtre du Marais: Betty Bonnifassi: Chants d’esclaves, chants d’espoir
Chants d’esclaves, chants d’espoir de Betty Bonifassi est un hommage aux chansons noires des années 1920 dans une relecture électro-funk de cet univers. Qu’il s’agisse de chansons de prisonniers, de travaux forcés, de chemins de fer et de calls, tous ces chants furent à l’origine créés pour soutenir une cadence de travail trop souvent inhumaine.
Vous la connaissez. Elle a prêté sa voix à de nombreux projets par le passé, dont Les Triplettes de Belleville, BEAST et DJ Champion. Aujourd’hui, Betty Bonifassi nous offre un premier album sous son propre nom et elle en tire un magnifique spectacle où elle met en lumière les chants d’esclaves afro-américains.
Avec son projet Chants d’esclaves, chants d’espoir, Betty Bonifassi rend hommage à la soif de liberté qui anime les humains, même dans la plus cruelle des oppressions. On se plaît souvent à croire à tort que l’esclavagisme est chose du passé. Or, bien que Betty Bonifassi ait puisé son inspiration dans des archives datant du début du vingtième siècle, la chanteuse nous rappelle que Chants d’esclaves, chants d’espoir traite avant tout d’un sujet qui est toujours d’actualité. «Il y a encore de l’esclavage aujourd’hui. Et plus la crise économique se creuse, plus il y en aura (…) C’est ça que je sens et c’est pour ça que j’ai voulu faire ce projet. Je sens qu’il y a un retour de la prise de pouvoir sur l’humain comme main-d’œuvre et non comme humain.»
«Pour moi, les chants d’esclaves, c’est le chaînon manquant entre la musique tribale polyphonique africaine et le blues. En fait, le blues est arrivé quand on a mis des instruments entre les mains de ces esclaves africains. C’est là qu’ils ont arrondi leurs mélopées, leurs complaintes. (…) Essayez d’imaginer le chemin qu’ils ont fait dans leur tête… C’est hallucinant! J’avais envie de montrer à quel point ces gens-là ont une force magique. Dans toutes les tribalités qui ont été colonisées, c’est la seule qui a survécu. Les Mayas se sont éteints, les Incas aussi, mais eux, ils ont tout passé, des épidémies, des guerres et ils sont encore là. Il n’y a donc rien de misérabiliste sur cet album tout comme dans le spectacle.»
Samedi 7 mars
Nouvelle salle du Théâtre du Marais 1121, 100e Avenue, Val-Morin. 819-322-1414. theatredumarais.com Suivez-nous sur Facebook