Un « vent de fraîcheur » à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson
Par Alexane Taillon-Thiffeault (Initiative de journalisme local)
Le Café O’ Marguerites affiche désormais des couleurs éclatantes grâce à la nouvelle murale « Vent de fraîcheur », réalisée par l’artiste Mélany Fay et inaugurée le 23 octobre. Située sur deux façades du bâtiment, l’œuvre apporte un souffle de vie et de créativité au centre du village.
Originaire de Montréal, l’artiste s’est installée à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson il y a plusieurs années. « J’avais un atelier de peinture à Montréal, mais dans les dernières années, je me suis concentrée sur la conception et la construction de ma maison écologique, explique-t-elle. Mon conjoint et moi avons construit un bâtiment en chanvre qui a nécessité la collaboration de bénévoles. »
Cette expérience l’a amenée à remettre en question sa démarche artistique. « Pendant cette période, j’ai vécu une phase d’introspection. Je me demandais si je voulais continuer dans cette voie parce qu’à l’époque, je créais des œuvres sur bois, des images plus réalistes. En plus, le marché de l’art à Montréal est vraiment saturé. »
De ces réflexions est née une nouvelle approche : un art fondé sur la récupération écologique, inspiré du kimi saiga, une technique japonaise qui combine retailles de tissu et formes géométriques. « J’ai découvert ça par hasard, dans une vidéo sur TikTok, raconte-t-elle. J’avais déjà un mode de vie tourné vers l’écologie et l’intention de faire de l’art de récupération pour ne pas passer mon temps à acheter du matériel. » Aujourd’hui, elle se consacre entièrement à cette pratique, expose au Café O’ Marguerites et donne des ateliers de création avec du tissu recyclé au Café L’Entre-Gens à Sainte-Adèle.
Une murale née de la collaboration citoyenne
Le projet de la murale a pris forme après un appel lancé par la propriétaire du Café O’ Marguerites. « Elle voulait disposer d’un endroit pour que les gens puissent se prendre en photo. Sainte-Marguerite est un village touristique et il y a beaucoup de gens qui viennent juste la fin de semaine », précise Mélany.
Afin de concrétiser l’idée, il fallait trouver du financement. « J’ai vu que la MRC offrait une subvention dans le cadre des fonds culturels. La personne responsable du programme à la MRC m’a expliqué que pour y avoir accès, il fallait que ce soit un projet collaboratif. »
L’artiste a ensuite imaginé un visuel autour des plantes indigènes. « J’ai conçu mes illustrations à partir des fleurs et des plantes qui poussent vraiment dans les alentours. Puis, j’ai organisé une rencontre avec les personnes qui étaient intéressées à participer à la création de la murale. Elles ont collaboré à la composition, découpé puis placé les fleurs. Ensuite, on a dessiné les montagnes en arrière-plan et reproduit l’image sur le grand mur. »
« Vent de fraîcheur » : symbole de renouveau
Le titre de la murale s’inspire des pissenlits que l’on retrouve sur les deux côtés de l’œuvre. « Le personnage central souffle sur les pissenlits. Il apporte un vent de fraîcheur, de renouveau, de la couleur et de la modernité au village. »
Pour l’artiste, cette murale est aussi une manière de faire rayonner Sainte-Marguerite. « Le Café O’ Marguerites est une coopérative qui vend des fruits et des légumes bios, qui encourage les producteurs et les artistes locaux. C’est le coeur du village. Pour moi, c’est aussi une façon de me faire connaître et de rencontrer des gens », conclut-elle.