Val-David : Les Jardins du Précambrien demeureront fermés tout l’été
Par Valérie Maynard
L’automne dernier, après 20 ans de symposiums internationaux d’art-nature de Val-David, la direction des Jardins du Précambrien annonçait la mise en jachère du site. « Pour récolter à nouveau, il faut se reposer, c’est la loi de la nature et de la pérennité, c’était la sagesse des Anciens. » Or, les Jardins entrent maintenant en période de gestation quant à leur avenir et demeureront fermés tout l’été.
« On travaille à la relance. Mais à court terme, ce n’est tout simplement pas possible d’ouvrir le site; les délais sont trop courts », a fait savoir Marie-Claude Cossette, administration de la Fondation René Derouin et ancienne directrice générale des Jardins.
Les Jardins demeureront par conséquent fermés tout l’été. Pour la première fois en 20 ans, ni le symposium, ni aucune activité publique n’y seront présentés. Il ne sera pas non plus possible de se promener dans les sentiers. Ces derniers, qui s’échelonnent sur 4 km, seront tout de même nettoyés et un entretien minimal sera maintenu.
Revoir le modèle d’affaires
À la base de cette décision, le retrait du fondateur René Derouin de la direction artistique annoncé en octobre dernier : « Avec le départ de M. Derouin, la Fondation doit revoir son modèle d’affaires », explique Mme Cossette.
Le financement aussi doit être revu dans son entièreté. « La réalité est que nous subissons des coupes importantes du gouvernement. Tout ça aussi nous force à revoir nos façons de faire. »
Pour l’heure, le conseil d’administration de la Fondation René Derouin, présidé depuis plusieurs années par Jacques Dufresne, étudie différentes avenues, comme celle de s’associer avec des partenaires. « La porte est ouverte pour développer des partenariats avec de grandes institutions, par exemple. Ce qu’on sait, c’est que ça ne pourra pas revenir comme avant. On doit aller de l’avant », indique Mme Cossette.
Les Jardins du Précambrien contiennent une œuvre immense, gravée à même le territoire, où les créations de centaines d’artistes invités évoquent les réalités des trois Amériques. Les différents symposiums présentés ont également généré des retombées économiques importantes pour la communauté de Val-David. Bon an mal an, entre 10 000 et 15 000 visiteurs ont sillonné les sentiers. « Les gens venaient de partout. Dans les dernières années, on a enregistré de plus en plus de jeunes familles », a pointé Mme Cossette.
À ce stade-ci, seul le temps dira s’il y aura une relève et un renouveau.