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Dan Bigras un gars de profondeur, un gars d’party !

Par Martine Laval

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Photo : Martin Tremblay

Dan Bigras et ses amis Lulu Hugues, Marie-Hélène Thibert, Marie-Chantal Toupin et Boom Desjardins viendront clore les soirées Nostalgia dans le parc de la Famille à Sainte-Adèle, le 6 août à 20 h. Je profite du fait de l’avoir au bout du fil pour discuter de ce qui l’occupe et le préoccupe : les jeunes. D’une voix grave que l’on reconnaît entre toutes, ses réponses sont franches et branchées sur un cœur empli de compassion et de générosité. Échange avec « la voix du robuste Dodge Ram », de l’intervenant social des téléséries, du dur à cuire des films, du porte-parole du Refuge et de l’organisateur de son Show annuel depuis 25 ans, du chanteur, musicien, acteur, réalisateur, auteur-compositeur qui joue debout derrière son clavier incliné… pis qui nous fait tripper!

Dan Bigras, vous êtes souvent en spectacle avec des amis. Plus à l’aise comme ça?

Je suis très heureux seul, et je suis aussi très heureux en gang. Ce qui est l’fun, c’est que c’est pas toujours la même chose. C’est mon secret dans la vie pour pas m’ennuyer. J’avais très peur de ça quand j’étais jeune : m’ennuyer. Donc, quand je ne suis pas en train de jouer dans une série ou dans un film ou que je ne suis pas en train d’écrire, je fais un show solo un soir, un show avec mon band le lendemain, et un show avec mon band plus une gang le surlendemain… Je faisais ça dans les bars à 20 ans avant même d’être connu, et je le fais encore aujourd’hui. Ça fait des soirées fantastiques! Résultat : j’m’ennuie jamais!

Vous êtes le défenseur des jeunes et des démunis. D’où ça vient?

Quand j’étais petit, j’étais un reject. J’avais pas de société. J’étais mis à part. Situation qui entraîne que plus tard, on veut se faire connaître et se refaire une société. Maintenant, j’ai la mienne et j’y tiens beaucoup. Mettre les autres de côté, maltraiter les gens, on fait beaucoup ça dans notre société, et on laisse faire parce qu’on se sent impuissant. Mais moi, j’ai une parole publique. Alors que ça serve à quelque chose au moins! Alors, je prends et j’utilise cette parole pour m’adresser dans les médias et sur les réseaux sociaux. Pour moi, prendre la parole correspond à faire partie du débat pour améliorer les choses du mieux que je peux. J’ai souvent l’impression que ça fait pas grand-chose, mais c’est pas une raison pour rien faire. Au moins, c’est en mouvement.

Entre l’auteur-compositeur et l’acteur, lequel est le plus important dans le cœur?

Y’a rien de plus important que le projet que j’ai dans la tête. Je suis obsédé quand j’ai un projet. Y’a des raisons de vie ou de mort dans mon système qui s’installent pour que ce projet-là se fasse. Une espèce d’énergie féroce. Par contre, ce qui reste toujours en moi sans que je m’en rende compte, même pendant que je parle, c’est un beat dans la tête. Je suis un musicien. Et puis, il y a un moment où je ressens le besoin d’écrire des « tounes », un autre moment le besoin d’écrire un film, un autre de jouer dans une télésérie. Ça c’est la vie qui m’apporte des aventures ou pas, comme pour tout le monde. Mais ce qui me drive, qui m’emporte depuis que je suis tout petit, c’est les beats dans ma tête. Je suis un musicien.

Qui est Dan dans la vie?

Beaucoup moins tough que dans mon personnage de 30 vies, c’est certain! Je suis quelqu’un qui a vu beaucoup de destruction et qui essaie de faire de la reconstruction du mieux que je peux. Pour moi, le bonheur peut être une journée où je suis juste bien. J’ai pas besoin de ce grand bonheur éternel et énorme. C’est pour ça que j’ai jamais couru après une carrière internationale. J’ai couru après des projets. Qui se font. Qui se finissent. C’est tout. Ça me convient. C’est ça mon beat. En fait, ce que j’ai aujourd’hui, c’est à peu près deux fois ce que j’avais demandé. Je fais partie des très privilégiés. J’ai une vie de famille, j’ai mes comptes à payer, j’ai un chalet que je retape. Je fais des choses comme ça. J’ai une vie qui ressemble aux autres.

Votre plus grand accomplissement?

Mon fils! Qui est lui-même son propre accomplissement. J’ai un garçon de 20 ans qui réfléchit très bien. Quand il lui manque quelques informations, comme j’ai vécu plus longtemps que lui, je lui en donne, et il choisit ce qu’il veut là-dedans. Il avance très bien.
Un autre accomplissement serait qu’après avoir cherché des choses disproportionnées, je ne sois pas seul dans la rue, mais impliqué et capable d’accepter avec beaucoup de plaisir, une vie normale sans grands excès. Ça c’est très gros! Je fais mes excès sur le stage! Mes projets sont excessifs pendant que je les fais, puis je rentre chez moi où je n’ai pas d’excès. Je me lève le matin et je suis juste heureux d’être au monde. J’avais peur d’être très normal quand j’étais jeune, mais maintenant, je cherche ça. Et je le trouve. Ça veut dire que mon chemin valait la peine d’être parcouru. Je suis assez fier de ça. Fier d’être un peu normal.

À quoi doit-on s’attendre au spectacle du 6 août?

Quand je suis en gang, j’aime ça faire le party! Ça fait que j’espère qu’ils attachent leurs tuques pis qu’ils sont prêts à avoir du fun, parce que c’est ça que je m’en vais chercher pour moi… pis c’est ça qu’ils vont recevoir (rires)…! J’entraîne tout le monde dans mes mauvais coups!
www.danbigras.com

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