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De la rentrée littéraire

Par Journal Accès

Il existe deux rentrées littéraires annonçant le coup d’envoi pour nombre d’auteurs. La première, et la plus grosse en chiffre et marketing, s’ouvre en septembre. C’est souvent à cette période de l’année que les gros noms sont publiés créant ainsi un tapage et plusieurs débats autour des prix littéraires de tous genres et de différentes envergures. La deuxième rentrée nous la vivons présentement. Plus modeste en chiffre et moins tapageuse, elle comporte néanmoins de gros noms. Bien sûr et surtout oserais-je dire, il est fort agréable de débusquer un inconnu nous offrant un texte qui nous réchauffe le cœur hivernal.

J’aimerais bien vous faire une liste complète de tout ce qui paraîtra au cours des trois prochains mois, mais cela m’est impossible et puis, peut-être n’avez-vous pas épuisé votre liste d’automne ou de Noël de tous ces livres que vous vous étiez promis. Néanmoins, je vous sais fébrile à la venue d’une nouvelle rentrée littéraire. Sortez calepin et crayon, le vent littéraire souffle à nouveau.

Chez nous

Dès le départ, je vous convie à la lecture du tout nouveau et très attendu roman de Stéphane Bourguignon, Sonde ton cœur, Laurie Rivers attendu pour ce mois-ci. Ce quatrième roman explore l’image de soi et la foi qui, traversant le difficile passage à l’âge adulte, nous plonge au cœur de l’Amérique songeuse. J’attends impatiemment Mises à mort, recueil de nouvelles de Suzanne Myre et Ce n’est qu’une façon de dire adieu de Stéfani Meunier dont les écrits sont emprunts de musicalité et de références musicales. Plus tard au printemps, deux grandes dames nous offriront leur écriture. Pour les amateurs de théâtre, Marie-Claude Blais nous offre Noces au dessus de l’abîme pièce qui fut jouée en 2005. Deux autres pièces, Désir et Petites éternités perdues l’accompagnent. Pour sa part, après l’écriture de sa biographie, Jeanette Bertrand se met à la fiction aux Éditions Libre expression avec une saga familiale dont le titre n’est pas encore connu. Amateurs de sensations fortes, préparez-vous à investir, en février, l’univers de Patrick Sénécal avec son nouveau et imposant thriller intitulé Le vide dont l’action se déroule autour d’une émission de téléréalité. Toujours en février vous pourrez vous procurer Chinoiseries de Claude Jasmin, un roman sur «un enfant de six ans qui rêve d’aller en Chine retrouver un oncle en mission» et qui plus tard, vieux et malade, livrera un combat «aux portes de la mort». En avril chez Boréal, on fait table rase sur les mauvaises nouvelles. Enfin, de bonnes nouvelles de David Suzuki et Holly Dressel nous présentent l’histoire de gens et d’entreprises qui croient en un meilleur avenir: «sauver les espèces en danger, protéger le sol, combattre les injustices». Après les constatations, voici des solutions «pour une contribution au changement, tant sur le plan environnemental que sur le plan social». De son côté, Québec Amérique lance Rendez-vous manqué avec la Révolution américaine sous la direction de Pierre Monette avec la collaboration de Bernard Andrès. Cet essai tente de voir ce que nous, Québécois, serions devenus si le Bas-Canada avait signé la Déclaration d’indépendance en 1776. Intriguant.

Ailleurs

On ne connaît pas encore la date de parution mais le septième et dernier tome d’Harry Potter est prévu pour cette rentrée sous le titre Harry Potter and the Deathly Hallows. «Ne vous inquiétez pas, je vais le terminer» assure J.K. Rowling. Le titre français est déjà connu, Harry Potter et les saints mortuaires, et sortira probablement au cours de l’année. Pour sa part, Jean-Christophe Rufin, connu pour son Goncourt (2001) avec Rouge Brésil, signe un thriller écologique, Le parfum d’Adam, «sur (ou plutôt contre) le militantisme écologique radical qui devrait faire couler beaucoup d’encre». Pour ceux qui avaient aimé le «Silence des agneaux», Hannibal Lecter: les origines du mal, arrive ce mois-ci. Cette fois-ci Thomas Harris raconte le drame qui a marqué l’enfance d’Hannibal Lecter, le cannibale du «Silence des agneaux». La version cinématographique sort au Québec en février. Chez Flammarion, Paulo Coelho dont L’alchimiste avait conquis le monde – pour ma part j’avais préféré Sur le bord de la Rivière Piedra je me suis assise et j’ai pleuré – nous transporte dans l’univers d’Athéna dans La sorcière de Portobello attendu pour avril. Question d’effleurer l’élection présidentielle outre-mer, Ségolène Royal nous livre en février un Autoportrait, «un livre d’entretiens avec la journaliste de « Elle », Marie-Françoise Colombani.». En traduction, Paul Auster sera édité chez Actes Sud en février avec Dans le scriptorium dans lequel on trouve, «incarcéré dans une chambre, un homme [qui] tente de reconstituer le puzzle d’un passé oublié et peut-être coupable». Aussi en traduction, dont la version originale anglaise Restless vient de remporter le Costa Book Awards (prix pour les écrivains de la Grande-Bretagne et de l’Irlande), le roman d’espionnage, La vie aux aguets de l’Écossais William Boyd verra le jour aux Éditions du Seuil en mars prochain. Finalement, histoire de me satisfaire, je suis allée voir du côté des Éditions Rivages et j’ai trouvé deux titres qui n’ont pas été signalés mais qui me semblent forts intéressants. Le moindre des mondes nous offre la rencontre de «trois personnages: la bête féroce, le lettré et la douce enfant [qui] vont de façon étonnante mêler leur histoire». L’auteur de ce roman, Sjón, est poète et parolier de la très excentrique chanteuse islandaise Björk. «Ce roman-là est plein de la violence tendre et lyrique propre à l’Islande, mais il dépasse largement le cadre du folklore.» sont les mots de l’auteure française Marie Darrieussecq qui en a déjà fait la lecture. Le deuxième titre, Rats, une autre histoire de New York du journaliste américain Robert Sullivan est un document. Suite aux attentats du 11 septembre, les terroristes furent surnommés «rats». C’est cette appellation devenue fréquente qui donna l’idée à Sullivan «de comprendre les plus indésirables et mystérieux de ses concitoyens [les rats, les vrais] pour percer l’âme et le passé de sa ville» et ainsi en faire «une histoire naturelle transformée en histoire urbaine».

Voilà, c’est parmi des centaines de romans, de documents, de biographies et d’essais que vous pouvez faire vos choix. Le mieux est de faire la promenade dans les librairies jetant un regard sur les pyramides de l’entrée puis, feuilletant les petites piles ou les orphelins ici et là dans vos thèmes préférés. Le mieux est aussi de creuser dans les rayons de votre bibliothèque municipale discutant, au passage, avec les employés, responsables et bénévoles de ce lieu dynamique. Le souhaitable est de lire les journaux, les revues littéraires, les webzines littéraires, de visiter les sites de vos éditeurs favoris et d’écouter les émissions radio. Au fait, depuis peu, une nouvelle chronique se tient sur les ondes de CIME FM dans le cadre de l’émission de Caroline Nielly le mercredi ou jeudi entre 11h et midi à raison d’un bloc de six à huit minutes faisant ainsi la promotion des écrivains laurentiens.

En fait, pour lire il faut écouter, discuter… lire.

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