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Dis-moi, Sainte-Adèle…

Par Rédaction

Espacegriffé

Par JOSÉE PILOTTE

On vient tous d’un village. Il représente notre ancrage et nos racines.

Certains y habitent depuis toujours, de génération en génération, et d’autres en choisissent un parmi tous les village de la Terre pour y faire leur vie, leur place et respirer son air.

Un village, c’est notre esprit d’appartenance à notre territoire. Un village, c’est une histoire commune et une seule communauté. C’est vouloir travailler ensemble pour s’offrir une qualité de vie. C’est aussi avoir de grands rêves collectifs pour bâtir un lieu où il fait bon vivre maintenant et également dans le futur.

On dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. Un proverbe plein de sens quand il est question de voir loin, de voir grand.

Par les temps qui courent dans certains de nos villages, ça discute fort. Je dirais même que la chicane est « pognée dans la cabane ». Ce n’est rien de nouveau me diras-tu, mais personnellement, je trouve que ça prend parfois une tournure inquiétante.

Comme par exemple chez toi Sainte-Adèle, le projet du Mont Loup-Garou fait beaucoup réagir.

Sans vouloir t’offenser Sainte-Adèle, me semble que ça fait des années que ça brasse pas mal par chez toi. Cette fois-ci, certains disent que tu as beaucoup trop de dettes pour te permettre de rêver à ton futur. Expriment-ils l’opinion de tout ton peuple, j’en doute.

Mais quand ça brasse aussi fort et que les opposants n’expriment que de la frustration et de la résistance, je me pose la question Sainte-Adèle : « Comment doit-on s’y prendre pour mettre de l’avant des projets porteurs sans se faire lancer de roches et des insultes ? » Et là, Sainte-Adèle, je reste polie, car entre toi et moi, il y a parmi tes gens, des êtres… comment dire, très, très agressifs, et ça me fait peur.

Alors comment fait-on tout en étant réaliste pour rallier les gens afin de trouver des solutions, plutôt que les diviser ? Comment te faire rayonner et assurer la pérennité de ton village, Sainte-Adèle ?

Tout le monde sait que le plein-air, c’est dans ton ADN. Plusieurs t’ont d’ailleurs choisie pour tes montagnes et tes sentiers, mais ceux-ci sont aujourd’hui menacés. Le récréotourisme, c’est ta valeur sûre pour assurer ton avenir et celle des générations futures.

Tu sais, on a plein d’exemples de villages qui se sont pris en main en investissant dans le bien commun du plein-air et qui obtiennent un énorme succès. Paraît même que cela favoriserait l’économie locale et ça, Sainte-Adèle, je crois que tu en as grandement besoin. Sans parler qu’en protégeant ta nature, c’est aussi un moyen de protéger la valeur des propriétés de tes citoyens.

Alors, après avoir dit tout ça, on fait quoi, Sainte-Adèle ?

On regarde passer la parade ?

On s’écroule sous ta dette et on adopte le status quo ?

Où est-ce qu’on met toutes tes erreurs passées – comme la mauvaise gestion du dossier de ta croix qui a coûté une petite fortune à tes citoyens – sur le dos de ta mairesse actuelle Nadine Brière ? Elle qui semble pourtant porteuse de valeurs progressistes et écologiques.

Le futur est bâti sur les choix de notre passé et de notre présent.

Si Jack Rabbit nous regarde d’en-haut, dis-moi Sainte-Adèle, il te soufflerait quoi à l’oreille…?

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8 Comments

  1. Richard Spenard

    Suberbe comme texte , tellement vrai . Merci Josée

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    • Maude Lanthier

      Exactement, très bien exprimé. Et j’ai bien aimé le lire version papier, en prenant l’apéro devant mon feu, à Sainte-Adèle.

      Reply
  2. Johanne Morrissette

    « Dis-moi Sainte-Adèle…. »
    Lettre ouverte à Mme Pilotte.
    Dans votre dernière chronique du 6 février, vous posez des questions très
    pertinentes : Comment fait-on pour faire rayonner un village, en faire une place où
    on travaille ensemble, où on peut mettre de l’avant des projets porteurs sans se
    faire lancer des roches? Comment fait-on pour rallier les gens afin de trouver des
    solutions plutôt que de les diviser ? Mais d’abord j’aimerais en ajouter une autre :
    comment un projet « rassembleur » peut-il se developper sans devenir une source
    de conflit? Puisque ces questions s’adressent aux Adélois dont je fais partie,
    permettez- moi de tenter quelques réponses.
    Les conflits, c’est ce que tout politicien déteste, car pour les régler, il faut négocier
    et, une fois qu’on est élu, négocier ressemble à une perte de pouvoir, à un
    ralentissement inutile des projets , alors on continue tout seul. Fin de la discussion!
    On se justifie en disant qu’il y aura toujours des chiâleux.
    C’est là que le conflit devient une crise. Quelle erreur!
    Pour trouver une solution, il faut d’abord avouer qu’il y a un problème et ne pas
    s’aveugler volontairement en se disant que les opposants sont peu nombreux , mal
    informés, peu organisés, sans pouvoir réel et surtout, sans outils efficaces de
    communication. Ou on peut encore se dire qu’ils n’ont pas de vraie raison de
    s’objecter. On nie finalement l’existence d’une vraie opposition.
    Si on veut trouver une solution, de vraies réponses constructives, on doit d’abord
    aller faire un tour du côté des mécontents, écouter leurs craintes, entendre leurs
    messages, envisager leurs propositions avant d’avancer les nôtres. Sauter ces étapes
    permettra certainement d’accélérer un projet, mais ce ne sera jamais le projet de
    tout un village, un projet d’Adélois.
    Aller sur le terrain de l’autre, l’écouter, essayer de comprendre sa vision avant
    d’imposer la sienne, reconnaître son rêve avant d’imposer le sien, ça s’appelle
    Négocier et il n’y a pas de démarche plus démocratique que cela. Élus ou simples
    citoyens, nous devons tous y participer activement et ne pas en être exclus. Car, que
    voulons-nous tous au juste? La même chose : une ville où il fait bon vivre et où les
    inquiétudes et les rêves de tous sont pris au sérieux. « Ne rien faire, regarder
    passer la parade »! Loin de là, mais plutôt se rappeler que nous faisons tous partie
    de la parade, que nous voulons tous , citoyens , y avoir notre place : voilà « la valeur
    la plus sûre d’une ville!
    Et si notre projet commun était de faire de notre village au complet une grande
    Place de Citoyens, il faudrait bien finir par apprendre à se parler et à prendre le
    temps de le faire.
    Johanne Morrissette, Sainte-Adèle.

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  3. Martin Bellerose

    Merci pour ce texte. Je crois que votre réflexion reflète la pensée d’une grande partie de la population adéloise.

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  4. Christian Verronneau

    Très bien dit Grande Dame Pilotte! Central park à NY est la suite de décisions similaires qui ne plaisaient certainement pas à tous à l’époque, mais Oh combien justifiées aujourd’hui!

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  5. Gilles Bellerose

    Oui, notre mairesse est très écologique .
    Elle a le dont de changer des boîtes à fleurs en boîte à BÉTON .
    Pourtant l’ enseigne lumineuse à l’ entrée de Ste-Àdèle ; dit bien .

    Fleurissons STE-ADELE ensemble . ?

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  6. Myriam

    Wow…!!
    Que Wow…..

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  7. Claudette Joannette

    Merci Josée quelle belle écriture, beau texte.

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