(Photo : Courtoisie)
Chaque dossier stratégique a été appuyé par le préfet André Genest et piloté, avec une équipe, par un maire ou une mairesse de la MRC.

Habitation, économie et culture : la MRC dévoile trois documents stratégiques

Par Alec Brideau

La MRC des Pays-d’en-Haut a dévoilé, le 18 septembre dernier, trois documents stratégiques visant à orienter son territoire pour les prochaines années. Le préfet André Genest, des maires et mairesses, ainsi que d’autres acteurs ayant participé à la création des documents étaient réunis pour l’occasion, au Centre sportif des Pays-d’en-Haut, à Sainte-Adèle.

La MRC des Pays-d’en-Haut a présenté sa Stratégie d’habitation régionale (2025-2035), sa Planification stratégique de développement économique (2025-2030), ainsi que sa Politique culturelle et patrimoniale.

Chaque dossier a été appuyé par M. Genest et piloté, avec une équipe, par un maire ou une mairesse de la MRC. Catherine Hamé, mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs et présidente du comité logement à la MRC, s’occupait de l’élaboration de la Stratégie d’habitation régionale. Jacques Gariépy, maire de Saint-Sauveur et président du comité de développement économique, était chargé de la Planification stratégique de développement économique. Corina Lupu, mairesse de Lac-des-Seize-Îles et présidente du comité culturel, menait la mise sur pied de la Politique culturelle et patrimoniale.

« Je trouve que ça finit bien (mon mandat) », a dit M. Genest, qui ne se représentera pas pour le poste de préfet aux prochaines élections. « Ce document constitue bien plus qu’une simple planification : c’est une feuille de route ambitieuse pour les années à venir, un outil concret qui permettra à la MRC, aux municipalités et à tous nos partenaires de planifier, d’agir et d’innover conjointement. »

Stratégie d’habitation

La MRC a créé un comité logement en février 2022 et a commencé des démarches pour une politique d’habitation en décembre de la même année. Maintenant, la MRC se dit mieux équipée pour épauler ses municipalités. « Ça permet de mieux visualiser le rôle de la MRC et ce qu’elle a à faire sur le territoire », ajoute Chantal Ladouceur, directrice du Service de développement territorial à la MRC des Pays-d’en-Haut.

De nombreuses données sur l’habitation et le logement sont partagées dans le document sur cette stratégie. Pour Mme Hamé, elles sont importantes pour la prise de bonnes décisions dans la MRC. « Ces données-là vont vraiment nous aider, mais aussi pour les prochains conseils, dans leurs prises de décision, nous a-t-elle dit au Centre sportif. Lorsqu’on récolte et organise des données comme ça, ça nous permet de mieux voir la situation et de prendre des décisions plus éclairées. »

« En 2035, la MRC se démarque par la qualité de vie offerte à sa population. La création de milieux de vie complets contribue à la rétention et à l’attraction des jeunes ménages et permet aux personnes plus vulnérables de s’y loger. La population bénéficie des avantages liés à vivre à proximité des pôles d’emploi et de services », peut-on lire dans l’énoncé de vision stratégique du Schéma d’aménagement et de développement de la MRC des Pays-d’en-Haut.

Les données

Parmi les statistiques ressorties, qui datent de 2022 et viennent de Statistique Canada, il est indiqué que le prix de vente médian d’une maison unifamiliale dans la MRC est de 500 000 $. Cela représente 3 500 $ par mois de frais. Nous apprenons aussi que 1 285 ménages avaient des besoins impérieux en matière de logement, c’est-à-dire environ 435 propriétaires et 850 locataires.

Selon Statistique Canada, « un ménage a des besoins impérieux en logement lorsqu’il nécessite des réparations majeures, est de taille insuffisante ou coûte plus de 30 % du revenu avant impôt du ménage et lorsque le revenu du ménage est insuffisant pour se permettre de louer un autre logement acceptable dans sa communauté », est-il précisé dans le document de la stratégie. Il est aussi mentionné que 36 % des ménages locataires dépensaient 30 % et plus de leurs revenus en frais de logement.

D’ailleurs, la Stratégie québécoise en habitation estime qu’il faudra construire au moins 560 000 nouvelles unités de logement d’ici 2034 afin de rééquilibrer le marché de l’habitation au Québec. Il est estimé que la MRC devra ajouter environ 8 750 logements à son parc résidentiel d’ici ce moment pour atteindre l’objectif provincial. Ceci équivaut à une moyenne d’environ 875 nouveaux logements par an.

De plus, 14 % des ménages dans la MRC étaient âgés de 75 ans et plus et l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) prévoit qu’ils pourraient atteindre 25 % en 2041.

Bien que révélatrices, ces données ne serviront pas à beaucoup si les comités ne travaillent pas en équipe, et ne s’adaptent pas, souligne Mme Hamé. « C’est pour ça qu’il est important de continuer d’aller à la recherche de données. Plus nous en avons, mieux nous sommes capables de nous ajuster et d’obtenir de meilleures prédictions. »

Une statistique intéressante partagée dans le document est que 24 % des logements sur le territoire, donc le quart, étaient occupés par des locataires.

Développement économique

La mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs est d’avis que le comité logement et celui du développement économique doivent travailler main dans la main.

« Selon la direction que va prendre le développement économique, ça va dicter le type d’habitations dont nous avons besoin sur le terrain. Puis, avec les aînés qui quittent leur maison familiale pour aller vers des condos ou d’autres logements, ça va changer nos besoins sur le territoire. Mais pour ça, il va falloir communiquer et connaître les données pour mieux prédire. »

S’ajuster

Mme Ladouceur, qui travaille pour la MRC depuis plus de 20 ans, considère qu’une des forces de ces documents stratégiques est justement qu’il y a toujours des ponts entre eux, pour s’assurer qu’ils soient cohérents entre eux.

« Je n’ai pas vu ça souvent, plusieurs politiques menées de front comme ça, dit-elle. Comme professionnelle du milieu municipal, je suis super fière. Par exemple, pour l’habitation, avec le côté démographique de la population, tu as plusieurs personnes qui vieillissent. Ça va avoir un impact sur tes logements et tout ça. Donc, tu ne peux pas seulement te fier à l’un des trois plans. Quand l’ISQ révise ses données, ça peut avoir un impact, mais le gros du travail est fait et il ne reste qu’à s’ajuster. »

Culture et patrimoine

Pour sa Politique culturelle et patrimoniale, la MRC souhaite favoriser le sentiment d’appartenance des citoyens et faire rayonner son territoire, en faisant la promotion d’une identité culturelle forte.

Pour réaliser cela, la MRC se base sur plusieurs stratégies, qui sont appuyées par des mesures. Le tout se base autour de cinq orientations principales : contribuer à l’épanouissement individuel et collectif grâce à la culture; façonner un environnement propice à la diffusion, la création et au rayonnement des arts et de la culture; célébrer et mettre en valeur la culture des Pays-d’en-Haut; valoriser la fierté identitaire à travers l’histoire et le patrimoine; et renforcer la relation entre la culture et le territoire.

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