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Élections 2012 – Jacques Duchesneau

Par Thomas Gallenne


Combattre l’injustice

Élu par 897 voix de majorité contre le député péquiste sortant Gilles Robert, le représentant de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans le comté de Saint-Jérôme a remporté son pari. Une fois à Québec, il compte bien utiliser son rôle de député pour élever le débat et combattre l’injustice.

 

D’emblée, Jacques Duchesneau se défend d’avoir été parachuté dans Saint-Jérôme, ajoutant que son parti lui avait proposé un comté plus sûr dans la région de Québec. «Pour moi, Saint-Jérôme c’est chez moi, c’est mon hôpital, ce sont mes commerçants, déclare le nouveau député. Si je l’avais eu trop facile, j’aurai été insatisfait. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.»

 

À propos des résultats, M. Duchesneau croit qu’au-delà des partis, c’est la démocratie qui sort grande gagnante de cette élection, avec un taux de participation au niveau national de 74%, soit le plus élevé depuis 1998.

 

Selon lui, la CAQ a élevé le débat, amené plus de monde à aller aux urnes. «Durant ma campagne, des personnes m’ont avoué qu’après 25 ans d’abstention, elles iraient voter», ajoute-t-il.

Répondre à l’injustice

Suite à son élection, le nouveau député se sentait «comme dans une bulle», reconnaissant que la partie difficile va être de livrer la marchandise, pour répondre aux priorités régionales que sont la santé, le décrochage scolaire et l’économie. «Quand on a besoin de réparer son auto, on ne tarde pas à l’amener chez le garagiste. Mais pour notre santé, comment se fait-il qu’on n’ait pas accès à un médecin de famille? C’est une injustice! Ce qui m’anime c’est d’empêcher des injustices. En santé, on a toujours été un comté orphelin. Je vais crier fort pour que Saint-Jérôme redevienne la capitale régionale du Nord.»

 

Mais comment faire avancer ses idées et ses dossiers quand on est dans le deuxième parti d’opposition? «Le meilleur exemple est celui de Sylvie Roy: bien que dans l’opposition, elle a été la première à demander une commission d’enquête sur la collusion et la corruption dans le secteur de la construction.»

 

Duchesneau ministre?

Symbolisant la lutte contre la corruption, on pourrait ainsi dire que l’ancien chef de l’Unité permanente anticorruption transcende les partis. Bien qu’il ne fasse pas partie de l’équipe qui a été portée au pouvoir, et sur l’esprit de cohabitation qu’a évoqué Jean Charest lors de son discours annonçant sa démission du Parti libéral du Québec, Jacques Duchesneau serait-il prêt à accepter un poste au sein du prochain gouvernement? Ce dernier dit avoir pensé à cette possibilité, mais ne pas en avoir discuté avec son chef. «Francois

Legault pose la question: peut-on remettre le pays sur pied, au delà de la partisanerie?», ajoute-t-il du même souffle.

 

Un tel geste politique n’enverrait-il pas justement le message clair que le nouveau gouvernement est décidé à «faire de la politique autrement», désamorçant du même coup les stratégies partisannes? Et au-delà de ces considérations, le Québec est-il mûr pour ce genre de geste? «Si on est toutes des personnes de bonne volonté qui veulent les meilleures choses pour notre population, est-ce que c’est de trouver des coupables ou c’est de s’assurer que notre argent est bien utilisé qui est le plus important?», conclut Jacques Duchesneau.

 

 

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