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Entre deux joints tu pourrais faire quelque chose…

Par Josée Pilotte

Avec ma gang, on se disait ce week-end combien nous étions chanceux et privilégiés de pratiquer notre sport préféré dans un décor et un environnement aussi exceptionnel. On se disait aussi avoir de la difficulté à concevoir que certaines personnes ne bougent pas et ne profitent pas de toute cette beauté qui est pourtant à notre portée, à nous les Laurentiens. Le sport est à mon avis un antidépresseur naturel dont tout le monde devrait bénéficier et profiter.

 

Malheureusement, même si certains comme Pierre Lavoie se sont donnés comme mission d’encourager les jeunes et moins jeunes du Québec d’adopter de saines habitudes de vie et à faire du sport sur une base

régulière, le défi reste de taille. On ne bouge pas assez. Résultat? L’obésité juvénile, entre autres, est devenue un problème de santé publique avec lequel les organismes de

promotion de la santé doivent maintenant composer.

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On entend trop souvent comme excuse de «manquer de temps».

Ok, peut-on se dire les vraies affaires?

Ce n’est pas une question de temps qui nous manque, puisque entre vous et moi on trouve toujours le temps de faire quelque chose qu’on a envie de faire, non?

Le problème c’est plutôt de trouver la

motivation et son plaisir de bouger.

Et là, je sais ce que certains d’entre vous

allez me dire: «ben moi, j’ai aucun plaisir à me faire souffrir!»

Pourtant si vous aviez été dans les bois avec nous le week-end dernier, vous comprendriez qu’il y a quelque chose de jouissif à souffrir un peu: la satisfaction du dépassement, l’euphorie des endorphines… Je vous le dis, c’est le bonheur, le vrai!

 

Parlant de sport et d’endorphine, j’ai eu un petit choc intergénérationnel cette semaine en allant reconduire mon petit Lou à la montagne de ski.

Quatre jeunes pas plus vieux que 15 ans, habillés vraisemblablement pour aller faire du ski, en train de fumer un joint au vu et au su des passants, sans aucune gêne. Je vous dis, comme si de rien n’était!

Bon. Je ne sais pas si c’est moi qui suis

rendue vieille, mais j’ai beaucoup de difficulté avec ça. Avec l’image je veux dire.

En fait je note un paradoxe entre l’image du sport et l’activité physique, bonne pour soi, et l’image de cette nouvelle tendance, où c’est l’attitude cool, nonchalante avec le pantalon qui traîne à terre et le joint aux

lèvres. C’est quoi ça?!

Avez-vous vu le nuage de fumée au top du snow Park? Et c’est pas du smog de feu de foyer, ni de la brume de canon à neige… Non la fumée a une odeur qui vous tourne la tête assez vite…

C’est ça l’image du sport qui pogne chez les jeunes. Puis là, je me fais dire par mes kids que je connais rien au sport!

Décidément, je suis vraiment rendue vieille.

 

Et pourquoi je vous parle de ça? C’est parce que ces nouvelles pratiques font leur entrée aux Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi, où l’activité physique et le dépassement de soi seront au cœur de nos discussions de salon.

Qu’on s’entende: j’ai rien contre ce sport qui a le mérite de les faire sortir dehors et de s’activer.

Ce qui me dérange c’est le côté «bummy» qui semble être non seulement valorisé mais banalisé par les jeunes, les pairs.

J’aimerais que nos jeunes prennent pour modèle des athlètes olympiques qui

représentent des valeurs d’effort, d’accomplissement et de discipline, plutôt que de valoriser une attitude que je qualifierais d’anti-sportive: fumer un joint avant d’aller faire un 360 ou un rail, les culottes à terre XX-larges, comme si de rien n’était.

 

Mais comme la vie est pleine de paradoxes – voire un paradoxe à elle seule, je me dis que je dois être simplement dépassée par les évènements.

 

La majorité de nos jeunes ne fait pas

d’activités physiques sur une base régulière. Ça c’est un fait et nous devrions comme société y voir sérieusement. Et une majorité ne se gèle pas non plus, faut pas charrier.

Mais n’empêche que comme mère de famille qui privilégie une vie saine et sportive, il n’y a rien de rassurant à aller mener son kid de 13 ans pour soi-disant aller faire une petite heure de sport, un soir de semaine.

 

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