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La mort du ski de fond sur le P’tit train du Nord?

Par Josée Pilotte

Avez-vous déjà fait du vélo, de la marche à pied, du jogging, du ski de fond sur le P’tit Train du Nord? Moi oui. J’ai appris cette semaine que l’on voulait encore le charcuter, le mutiler, le trancher, le couper comme un vulgaire morceau de viande. Alarmant. Doit-on crier ô secours? Je dirais que oui.
 

Depuis 1996 on vient de partout au monde pour profiter hiver comme été d’un parcours de plus de 230 Km d’une beauté incroyable et inestimable. Pas une auto sur des kilomètres à la ronde, que du vert. C’est en grande partie pour cela que des milliers de personnes se déplacent chaque année dans nos Laurentides, c’est aussi pour cela que le P’tit train du nord est le plus beau parcours naturel du Canada. Notre fierté.
 Hors depuis quelques années, on constate que notre joyau laurentien s’enlaidit, s’effritte au gré des saisons, cédant au passage sa beauté naturelle aux nombreux développements immobiliers qui parsèment son paysage et sa route. Je n’ai rien contre le développement immobilier, j’en ai surtout contre le manque de vision de nos élus.
 Parlant élus… quel hasard. Justement, ça cogne à ma porte. Un sympathique monsieur tout endimanché se présente.
«C’est pour les élections…» 

Stoïque dans le cadre de la porte, encore en pyjama à 3 heures de l’après-midi, la couette sur la tête, éblouie par le trop de soleil qui m’arrive en plein visage… je réponds machinalement au monsieur des élections:
 «Okay, merci. Bonne chance à vous!»

Et lui de me répondre en s’éloignant: «En passant, c’était très bien votre affaire des Laurentides dont je rêve; ma femme a tout écouté à la télé hier soir…»
… Han?! 
 

Bon. J’en étais où déjà?… Ah oui!, aux traverses, ces traverses qui massacrent notre identité.
 C’est quoi cette maudite manie de toujours tout banaliser, de tout détruire. J’ai de la difficulté à comprendre que nos politiciens ne voient pas l’urgence d’arrêter cette hémorragie. J’ai de la difficulté à comprendre que nos politiciens ne voient pas l’urgence capitale de développer des stratégies de protection des attraits naturels et culturels de notre Parc. Vous ne trouvez pas ça troublant cette communion d’élus qui se cachent derrière des résolutions pour nous faire avaler la destruction de notre joyau? Je veux dire par là, vous ne trouvez pas ça troublant qu’ils morcèlent à petit feu, leur propre réalisation? 

Moi oui…

Et, je ne suis pas la seule puisque que nous sommes presque un millier de personnes à avoir signé la pétition afin de s’objecter de la venue d’une nouvelle traverse au kilomètre 28,5. Une traverse qui risque encore une fois de laisser une cicatrice à notre paysage. On a qu’à voir ce qui s’est fait au sud pour constater l’ampleur du désastre. Une vraie honte pour nous tous, Laurentiens, Laurentiennes.

Maintenant plus personne n’ose s’aventurer en ski de fond l’hiver pour parcourir les quelques kilomètres qui séparent le sud du nord plus précisément de Prévost à Sainte-Adèle. Comme dirait M’sieur Chose, c’est beaucoup trop éreintant, épuisant, voire même dangeureux de devoir enlever mes skis à chaque traverse routière. Moi je vous comprends, M’sieur Chose: y’en a trop, beaucoup trop même.
 

Le Parc linéaire rejoint par sa vocation tous les groupes d’âge confondus. Il ne s’adresse pas à l’élite sportive uniquement mais bien aux familles, aux personnes âgées, aux enfants, aux adolescents, il s’adresse à nous tous, et… à vous aussi messsieurs les élus! L’utiliser, c’est l’adopter… Vivre l’expérience, c’est pouvoir comprendre que ça ne fait aucun sens de le morceler encore de nouveau. Parce que les traverses routières constituent un ennui considérable et un danger réel pour l’utilisateur-payeur.
 

Le Parc linéaire c’est NOTRE espace vert, nous entretenons avec lui une histoire intime, une histoire d’air pur, une histoire de paysages… C’est notre devoir de le préserver.

Arrêtons l’hémorragie. ENSEMBLE!
 

Bon. Je vais aller respirer l’air un peu… 

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