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Feu, feu, joli feu

Par daniel-calve

Le monde de Mimi

mimilego@cgocable.ca

 

Qui n’a jamais goûté les joies d’un beau feu de camp entre amis ? Levez-vous!

L’idée m’est venue lorsque le journal Accès a offert quelques conseils sur ces instants de détente incroyable qui relient à la fois les cœurs tendres et les plus coriaces.

Avez-vous remarqué ? Un feu de camp semble suspendu dans le temps. Comme s’il n’y avait pas eu de passé dans les dernières heures et que le lendemain était encore trop éloigné pour même y songer. Enveloppé dans nos couvertures et nos pensées, il privilégie le moment présent. Seules comptent ces flammes qui s’élèvent dans un ciel étoilé et le bruit du bois qui craque et crépite. Pour une fois, le silence ne nous fait pas peur chacun étant habité par cette chaleur qui nous unit. Et soudain, ce sont des rires, des cris de joie, des murmures qui s’éparpillent et qui touchent l’âme de chacun.

La poète

Bon, me voilà rendue poète. Mais ce n’est pas toujours ainsi que ça se passe. J’ai souvenance d’un p’tit coquin qui, un soir de fête trop arrosé, avait justement arrosé de kérosène un feu pas assez coopératif à son goût. Résultat : les pompiers avaient dû s’inviter à la fête qui s’était arrêté drett là.

L’autre histoire se passe durant l’été de mes 15 ans. Nous étions six ados qui avions décidé de partir sac au dos à vélo pour aller coucher à la belle étoile sur l’une des terres qui appartenait à un oncle de l’une d’entre nous. J’ai encore des photos au moment de notre départ. Six belles filles, sourire éclatant, en pleine forme qui partaient, on l’aurait juré, pour mars.

C’était la fin juillet et journée de canicule. Une chaleur brutale nous accompagnait. Pas grave. La vie nous appartenait. Nos mères nous avaient préparé des lunchs à lécher nos babines. On s’est mises à mouliner vers notre terre d’accueil. Après plusieurs kilomètres, Louise déclara qu’elle n’était vraiment plus certaine du trajet, que peut-être aurions-nous dû prendre le chemin de droite plutôt que celui de gauche. Pas grave, on est revenu sur nos pas. Ce n’était pas plus clair. En d’autres mots, on était perdues. Et ce foutu soleil qui faisait du temps supplémentaire.

Soudain Louise déclara que c’était peut-être ce lopin de terre que l’on apercevait là-bas mais en même temps, qu’il était préférable de ne pas aller frapper à la porte de la petite maison érigée tout au fond. Parce que finalement, cet oncle en question, elle ne le connaissait pas beaucoup. Pas grave avait-t-elle ajouté. Ta gueule Louise, on avait compris.

Cauchemar

On avait prévu faire un bon feu et c’est exactement ce que l’on a fait autour de 22 heures. Les choses se sont mises à mal tourner lorsqu’une pluie fine qui ne semblait rien mouiller a débuté. On s’est rapproché du feu qui criait à l’aide. Il fallait aller lui chercher du renfort. Des tas d’écorces de bouleaux firent l’affaire… pour un moment. La fatigue l’emporta et Morphée nous prit chacune dans ses bras.

Le lendemain matin et le maître des lieux nous réveillèrent brutalement, mouillées jusqu’à la moelle des os tellement il avait plu. Il prit nos coordonnées et nous chassa à coups de fourche. Lorsque je suis arrivée à la maison avec un masque de boue sur la figure, la voisine demanda à ma mère:   est-ce l’une de vos filles ? Et cette dernière avait répondu : encore faut-il que je sache laquelle. Nos parents reçurent un compte salé pour destruction de bouleaux sur un terrain privé disons-le d’même. Et c’est le feu au derrière qu’ils payèrent la note.

Feu feu joli feu…

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