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Film Maîtres chez elles

Par Thomas Gallenne

Entrevue avec Louise Leroux

Louise, parle-nous de la genèse de ton projet?

Pour nous remettre dans le contexte, on est le seul producteur régional. On fait des documentaires sur le Québec pour les Québécois. On s’intéresse beaucoup aux histoires régionales. On a fait des documentaires sur les pompiers forestiers, lors des grands feux à Chibougamau en 2005, sur l’implantation d’un parc d’éoliennes en Gaspésie et le développement économique dans cette région. Et le journal Accès s’inscrit dans cette démarche-là. On a ici deux filles qui ont lancé un journal indépendant en région, dans un domaine non traditionnel. C’est là encore une histoire intéressante qui s’inscrit dans un contexte de développement économique régional. Et ça touche aussi à l’identité québécoise et l’importance de la conserver. Et on sait que les journaux hebdomadaires régionaux, dans l’histoire du Québec, ont été très importants pour l’identité régionale. Et je pense que les filles poursuivent cette tradition avec leur journal. Et elle l’ont fait avec beaucoup de persévérance et de panache. Tous les éléments sont là pour faire un bon film. L’idée originale vient du producteur, Richard [Blackburn], qui nous a mis en contact et la chimie a opéré.

Comment s’est faite la première rencontre?

Ça remonte à trois ans. Richard a rencontré Josée pour lui parler d’un autre sujet, et il lui en a glissé un mot. J’ai pris rendez-vous avec les filles et leur ai «pitché» l’idée. Elles n’étaient pas trop certaines au départ. Pourquoi elles? – se disaient-elle avec humilité. Je leur ai dit que c’est mon métier de savoir reconnaître les bonnes histoires. Une de mes conditions était de les suivre dans leur vie privée et de ne pas rester uniquement dans la sphère publique; pour que je les connaisse et pour que mon public les découvre au-delà de leur image de femmes d’affaires. Elles partagent une complicité très riche au niveau cinématographique.

Le film est sur l’histoire de deux filles et d’un journal. Il est sur l’importance des hebdos régionaux et aussi sur ces deux femmes exceptionnelles, leur amitié, leur complicité et ce qu’elles ont accompli à travers les années. 

 

Lors de ta phase préparatoire d’observation au sein du journal, qu’as-tu découvert et qui t’a surpris?

Ce qui m’a vraiment le plus surpris c’est l’intensité du travail. Je travaille dans un domaine connexe. Mais dans mon cas, un projet se fait sur des années. Vous c’est à chaque semaine, semaine après semaine, sans interruption depuis 17 ans. Chaque mercredi, il faut sortir ce journal qui doit avoir un certain nombre de pages, qui doit avoir un contenu, une présentation, un graphisme intéressant, qui doit se réinventer, se dépasser à chaque semaine, qui ne peut pas s’assoir sur ses lauriers parce que la compétition est très forte. Et chaque semaine, il faut recommencer. Et d’avoir su payer son monde, livrer la marchandise, depuis 17 ans, c’est un exploit.

Quel est le but de ta démarche?

Le but du film est avant tout d’observer, d’amener le public dans les coulisses du journal et de leur faire vivre de l’intérieur ce que c’est de monter un journal. Si ce défi là se présente, je pourrai en témoigner mais je ne l’orienterai pas. Ça demeure un documentaire subjectif car c’est moi qui le réalise mais le but n’est pas de faire la promotion du journal Accès. Le but est d’en faire un portrait humain, du courage, du sacrifice, de la persévérance que ces femmes- là on mis dans ce journal, et pour moi c’est un modèle, une source d’inspiration. Il faut s’impliquer dans notre société, il faut bouger. C’est ce que font les filles depuis 17 ans et pour moi, ça vaut un film.

En terminant, que souhaites-tu au journal?

Je lui souhaite un beau film! (rire) On a travaillé fort avec les filles pour rendre ce projet-là possible et faire un documentaire sur leur aventure. On commence le tournage à la fin du mois d’avril, début mai. Je souhaite à toute l’équipe une belle aventure. Le film doit être livré au télédiffuseur Canal D – au début de 2016, et la diffusion doit se faire dans l’année.

 

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