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GILLES DAZÉ : 55 ans d’enseignement de ski

Par Thomas Gallenne

L’histoire de Gilles Dazé n’est pas banale, mais elle était pourtant écrite dans le ciel quand on sait que, dès l’âge de trois ans, il dévalait la côte enneigée à côté de la maison familiale au lac Millette à Sainte-Adèle. « Par la suite, j’ai skié à la station Sun Valley qui se trouvait proche de chez nous. »

En 1962, à l’âge de 15 ans, Gilles va faire une rencontre déterminante. « Le directeur de l’école de ski Ben Lépine est sorti de sa boutique de ski et m’a dit : ‘’Je t’ai vu skier. T’as l’air pas mal bon, puis je manque de moniteurs ce matin. Tu as un groupe de 14 élèves de 8 à 9 ans.’’ Sauf que le groupe ne parle pas français. Je leur ai dit : ‘’Follow me. Do this and do that.’’ Ça venait de commencer pour une longue carrière d’enseignement », se souvient-il.
Par la suite, il lie amitié avec Gerard Siegmann, propriétaire de la station, Jano Whitty et Alan Last avec qui il va encore souper aujourd’hui une fois par mois. « Durant cette période, je fus initié par Gilles Parent, guide de montagne à l’escalade de roche à Val-David ainsi qu’à l’ascension du mont Washington durant quatre années consécutives pour le ski en altitude et très pentu. »
En 1971, il rencontre un Américain à Sun Valley, lequel tombe sous le charme du ski. « Deux mois plus tard, il m’envoie un contrat pour enseigner le ski et gérer sa boutique de ski à Beech Mountain en Caroline du Nord. J’y suis resté pendant un an. »
À son retour, il contacte une élève qui travaillait à Air France pour organiser des voyages de ski en Europe, ce qu’il fera durant neuf ans. En 1973, Gilles se lie d’amitié avec un autre Américain, celui-ci de Philadelphie, Mike Mc Ginn. « En 1978, je le coache pour qu’il passe son niveau 1 de l’Alliance des moniteurs de ski du Canada dont je faisais moi-même partie en tant que niveau 3 depuis 1970. Il est par la suite devenu directeur de l’école de ski Big Boulder en Pennsylvanie.

Du ski à la police

En 1973, Gilles Dazé rejoint la Sûreté du Québec. « J’y ai travaillé comme patrouilleur, enquêteur et formateur à l’École nationale de police à Nicolet. Je m’organisais pour concentrer tous mes congés durant l’hiver. » En 1976, un des superviseurs du Mont Saint Sauveur, Pierre-Paul Rodrigue, rencontre Gilles Dazé et lui demande d’enseigner pour l’école de ski de soir de la Fraternité des policiers de Montréal. Ce qu’il accepte. « Nous avons tellement travaillé qu’en 1989, nous avions 700 élèves chaque mardi soir à la montagne. Je m’occupais d’engager 85 moniteurs de ski, ce qui n’était pas toujours évident. Je suis resté avec eux pendant 20 ans. J’ai aussi créé l’École de ski des pompiers de Montréal où je suis resté pendant 12 ans. »
En 1980, il travaillera au Mont Saint-Sauveur comme superviseur. « J’y ai donné des cours, des sessions aux moniteurs, aux pré-moniteurs, préparé des moniteurs pour leur premier niveau d’enseignement de l’Alliance des moniteurs de ski du Canada. J’ai d’ailleurs donné de la formation niveau 1 pendant 25 ans dans les stations de la Vallée de Saint-Sauveur. »
En 1982, il se marie à Lise Bourgie, une « vraie skieuse », selon lui. « Nous avons eu deux filles qui ont 31 et 33 ans et qui vivent des sports de glisse en Alberta et en Colombie-Britannique. Je remercie ma conjointe d’avoir été si patiente durant mes nombreuses heures d’enseignement! »
En 2006, Gilles se joint au Musée de ski des Laurentides duquel il devient président six ans plus tard.
Avec son conseil d’administration, il organise des tournois de golf et met sur pied le Hall of Fame à la station Mont Saint-Sauveur. « Nous avons intronisé des skieurs, des moniteurs, des coachs de ski, des bâtisseurs, et ce, depuis 32 ans. Nous en avons 156. Le travail fut ardu afin de récupérer, chaque mois d’octobre, au-dessus de 80 cadeaux, chèques-cadeaux et autres pour l’encan silencieux. Et tout cela n’aurait pu être accompli sans l’aide précieuse des bénévoles et des membres du conseil d’administration. »
Depuis cinq ans, M. Dazé donne uniquement des leçons privées. « L’enseignement du ski durant 55 ans nécessite différentes qualités : persévérance, empathie, complicité, bonne humeur pour aider les personnes à s’améliorer. Je remercie toutes les personnes qui m’ont permis de transmettre ma passion : les familles Hébert et Dufour, le comité de direction des Sommets, ainsi que tous les directeurs de mon école de ski, dont Suzanne Bergeron, Georges Dufour, Sylvain Pelletier, Michel Lamothe et Chistopher Jean », conclut Gilles Dazé, qui a bien l’intention de vivre sa passion encore longtemps.

***Prenez note!***

Gilles Dazé soulignera ses 55 ans d’implication dans le monde du ski lors d’un 5@7 qui se tiendra le dimanche 2 avril prochain, au Pub Ye Olde Orchard, au 173, rue Principale à Saint-Sauveur.

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