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Hotel California

Par Josée Pilotte

Je le dis d’emblée: ça me tente pas pantoute mais le rédac m’donne pas le choix.

Je n’ai rien à dire…

Ben voyons donc, rien à dire, tu es peut-être juste un peu paresseuse Jopi.

Ouin, ouin c’est ça, cause toujours.

Je n’ai juste pas envie de parler de mon voyage dans le désert de la Baja californienne qui fut extraordinaire. Le vide total. Je n’ai pas non plus envie de raconter que ce fut magique de regarder mes enfants, les yeux brillants, s’amuser avec le vent. Non, pas envie. Pas plus que de dire qu’il y a des rencontres, des amis, des silences comme ça, qui rendent heureux. Des rires, des parenthèses, un ciel, des étoiles… des étoiles. Pas envie. Raconter la lumière du désert, cette lumière diaphane, aux teintes rosées et dorées; raconter le vent, la mer, le bleu, le sable au chemin infini. Un vide plein. Non, pas envie!

Je pourrais plutôt vous parler de mes lectures de vacances qui, elles, ont été ca-tas-tro-phi-ques. Quelles déceptions. Je vous raconte… Avant de partir, j’ai écouté Les Midis de Véro. Y’avait ce midi-là une chroniqueuse livre, Christine Michaud pour ne pas la nommer, qui confiait, gracieusemsement et généreusement, ses cinq meilleurs livres à vie!!!! Pour une fille comme moi qui aime les livres, c’est le «jack pot». J’en ai donc retenu un qui, selon les propos de la madame, était le boutte du boutte, rien de moins que son «deuxième meilleur livre à vie»… La rose retrouvée, de Serdar Ozkan.

Bon je sais, le titre est plutôt cul-cul mais que voulez-vous, ça m’impressionne moi quelqu’un qui assume publiquement une chose aussi intime que les livres qui l’ont façonné.

J’ai donc, comme une folle écervelée, couru chez Renaud Bray. Même devant la couverture à chier du bouquin, ne reculant devant rien, j’ai acheté. Je me suis dis, c’est quand même dans son top 5 à VIE merde!!!

Et puis, une fois dans la désert, j’ai constaté le désert des mots, de toute cette pop-psycho-rose-bonbon; mais à plus de 2000 km, c’t’encore crisse de le retourner.

L’autre, lui il traînait dans ma bibliothèque depuis quelque temps, c’est toujours rassurant d’avoir des livres à venir. La con­cierge du Panthéon de Jacques Godbout, ce monument intellectuel. Rien à dire sur cette simplicité sans relief, j’attends plus de la littérature d’un intellectuel.

Face à ce vide, je me suis donc arrêtée à la page 53.

Trêve de déceptions, cela m’amène à vous demander un petit service, histoire d’élargir mes connaissances littéraires (ou mes désillusions!) On m’a fait l’éloge de deux livres diamétralement opposés qui, malheureusement, ne sont plus disponibles sur le marché: Bright Lights Big City de Jay Mc Inerney (en français) et une suggestion de Josée Blanchette: La Libertée intérieure, un livre pop-psycho, mais celui-là supposément ben bon…
•••

Des rencontres, des amis, des silences comme ça, qui rendent heureux. Des rires, des parenthèses, un ciel, des étoiles… des étoiles. Puis des paroles, un hôtel… Un voyage dont on ne revient pas tout à fait.
«Welcome to the Hotel California

Such a lovely place, such a lovely place
(…)

You can check out any time you like, but you can never leave»
– Hotel California, The Eagles

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