(Photo : Courtoisie )
Marie-Hélène Gaudreau, députée de Laurentides-Labelle.
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« Il faut donner les moyens au Québec » – Marie-Hélène Gaudreau

Par Ève Ménard - Initiative de journalisme local

Discours du Trône

Le discours du Trône, prononcé le 23 septembre dernier à Ottawa, a suscité de vives réactions chez les partis d’opposition. Marie-Hélène Gaudreau, députée bloquiste dans Laurentides-Labelle, déplore notamment l’ingérence du gouvernement fédéral dans les champs de compétence du Québec.

Rappelons que le Bloc québécois avait posé quatre conditions à son appui au discours : une hausse des transferts en santé pour couvrir 35% des dépenses du Québec, une hausse de la pension de la sécurité de la vieillesse de 110$ par mois, le respect des champs de compétence du Québec et des provinces ainsi que la pleine indemnisation des agriculteurs sous la gestion de l’offre pour les brèches dans les accords commerciaux avec les États-Unis, l’Europe et la zone Pacifique. L’absence d’une hausse des transferts en santé a notamment suscité de la frustration et de l’impatience chez la députée et son parti.

Ingérence et inefficacité

« Justin Trudeau n’a pas entendu ou n’a pas écouté la demande de toutes les provinces pour une hausse immédiate sans condition durable des transferts en santé. Il revient avec son obsession nuisible de s’ingérer, de choisir où le Québec dépenserai son propre argent, et des normes canadiennes dans des compétences québécoises », déclarait Mme Gaudreau par la voie d’un communiqué émis au lendemain du discours du Trône.

En entrevue téléphonique vendredi dernier, la députée affirmait qu’il « faut donner les moyens au Québec », sans pour autant décider de comment ceux-ci seront déployés.  Mme Gaudreau trouve d’autant plus frustrant que le gouvernement fédéral se mêle de ce qui relève de Québec, notamment en santé, alors que dans ses propres champs de compétence, il n’arrive pas à offrir un rendement efficace. Elle donne l’exemple de la fermeture des frontières qui s’est fait attendre au début de la pandémie et la continuation de la Prestation canadienne d’urgence qui a favorisé une pénurie d’employés cet été. « C’est aberrant d’entendre ça d’un gouvernement qui dans son rôle spécifique, n’a pas été capable de répondre adéquatement. »

Marie-Hélène Gaudreau reconnait tout de même que certains aspects positifs sont ressortis du discours du Trône. « Nous avons été entendus pour plusieurs choses, dont entre autres, la contribution des géants du web, l’aide à la culture québécoise et aux médias. » Pour avoir été en contact avec plusieurs entreprises, la députée se réjouie aussi de la prolongation de la subvention salariale d’urgence jusqu’à l’été 2021.

Internet haute vitesse

En ce qui concerne l’internet haute vitesse, le gouvernement fédéral souhaite intensifier les efforts dans le but que toutes les régions du Québec y aient accès. « Quand on parle de rehausser le fonds pour la large demande universelle, j’y crois », affirme Marie-Hélène Gaudreau. « Ce qui me ras-sure, c’est qu’il s’agit d’un service essentiel, ça été nommé et c’est clair. » Or, l’inquiétude demeure maintenant dans la manière dont sera déployée l’aide. La députée rappelle que Québec a mis en place le programme Régions branchées : « L’enjeu, c’est vraiment qu’on puisse transférer au plus vite à Québec toutes les sommes qui sont prévues pour le développement haute vitesse. […] Nous savons ce que nous avons à faire, donnez-nous l’argent et nous allons nous en occuper. »

« Il faut tenir le coup »

Alors que la seconde vague de la Covid-19 est déjà bien entamée, Marie-Hélène Gaudreau souhaite par-dessus tout que la population se serre les coudes collectivement afin de passer à travers cette période plus difficile et d’ainsi revenir éventuellement à une réalité plus normale. « C’est difficile pour l’humain parce qu’on ne le voit pas le virus, mais il est bien pré-sent », rappelle la députée. « Il y en a qui disent : “on ne fait pas attention, on s’en fou”. Ça me brise le cœur, vraiment », confie-t-elle.

Marie-Hélène Gaudreau a parfois de la difficulté à croire qu’elle a été élue dans Laurentides-Labelle il n’y a même pas encore un an. « Je n’aurais jamais pensé vivre ce que je suis en train de vivre », indique-t-elle. La députée souligne tout de même grandir à travers cette première année qui lui a réservé bien des épreuves. « Je dois apprendre en vitesse grand V! Nous sommes tous nouveaux dans cet enjeu-là. »

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