Les Denis Drolet présentent leur quatrième spectacle En attendant le beau temps en supplémentaire, ce jeudi 24 janvier au Théâtre Gilles Vigneault.
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Immunisé grâce à l’absurdité !

Par Sandra Mathieu

Chronique : « Personnalité »

Confidences de Sébastien Dubé des Denis Drolet

 

Les pionniers de l’humour absurde débarquent au Théâtre Gilles Vigneault, dans leur ville natale, avec leur 4e spectacle En attendant le beau temps en supplémentaire ce jeudi 24 janvier. Sébastien Dubé, alias le Denis Barbu, se confie sur l’évolution de son public, son processus créatif et sa vision de la vie!

 

Comment votre public a-t-il évolué avec les années?

C’est le jour et la nuit si on compare le public d’aujourd’hui avec celui d’il y a 20 ans. On ne les reconnaît plus (rires). Au début, on voyait surtout des universitaires dans la vingtaine et dans la trentaine, c’était beaucoup plus marginal comme humour, ça pouvait être épeurant pour certaines personnes! Maintenant, on voit autant des ados, de jeunes adultes que des gens de 50 ans et plus.

Quel est ton commentaire préféré reçu d’un spectateur, qu’il soit positif ou négatif ?

Après un de nos shows de la tournée actuelle, un vieux fan nous a confié qu’il avait eu peur après avoir vu notre 3e show que l’on devienne trop soft, trop grand public. Il avait eu l’impression qu’on donnait plus de clés pour ouvrir les portes de l’absurdité. Il était heureux de voir qu’il s’était trompé. En effet, on peut dire qu’on offre le spectacle qu’on ne s’était pas permis de faire à nos débuts! On est conscient que les fans qui sont là aujourd’hui sont prêts à en prendre et à nous pardonner certaines folies. On s’est gâté! J’ajouterais d’ailleurs que c’est un spectacle qui pourrait être coté 16 ans et plus!

Comment fonctionne votre processus créatif en duo ?

Vincent et moi, on est très complémentaire. Il faut dire qu’on se connaît depuis qu’on a sept ans! On a une dynamique de vieux couple. Notre façon de travailler a quand même un peu changé avec les années.

Depuis qu’on a des enfants, on ne travaille plus la nuit! Au quotidien, on travaille chacun de notre côté. Vincent est beaucoup dans l’écriture et moi dans la réalisation et la mise en scène. Quand on a pas mal de matériel, on se rencontre dans le garage et je repasse les enchaînements pour les rendre plus punchés, plus efficaces. On crée notre pacing comme le font des musiciens et souvent les idées partent d’un geste et on improvise là-dessus. Si ça donne quelque chose de bon, on le garde. C’est très authentique comme façon de faire.

Avec le climat tendu dans le domaine de l’humour ces dernières années, comment arrivez-vous à ne pas trop vous censurer ?

On est très chanceux, on est immunisé par l’absurdité et par le fait qu’à la première seconde de notre entrée sur scène, on est clairement dans la peau de personnages, il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus! Après 20 ans, les gens comprennent le deuxième niveau de nos mononcles ridicules. On a mis la table et c’est même devenu notre mandat d’aller plus loin.

Malgré le monde fou dans lequel nous vivons, gardes-tu espoir?

Nous sommes dans une décennie qui se cherche sans bon sens. On est dans un tournant lourd, mais j’ai espoir qu’on va finir par prendre le meilleur de tout ça et se sortir de cet étourdissement collectif. L’important pour moi c’est de transmettre de belles valeurs à mes enfants : la famille, l’amour, le respect.

Veux-tu nous parler de tes Laurentides Fantastiques ?

Les Laurentides symbolisent entre autres la nostalgie de l’enfance. Ados, Vincent et moi, on aimait trouver des endroits cachés et secrets pour écrire. J’ai de beaux souvenirs au cimetière, sur la promenade et la côte Parent. On était marginaux, bien loin de la gang qui roulait en Civic et qui se tenait au Vieux Shack!

C’est aussi mes racines familiales. J’ai grandi à Saint-Antoine et je vis maintenant à Bellefeuille. Deux fois par semaine, je vais visiter mes parents.

J’aime beaucoup le Théâtre Gilles Vigneault. On y retrouve une belle chaleur, la salle est magnifique, l’acoustique est excellente. J’ai aussi un attachement particulier à la Poly de Saint-Jérôme, c’est là qu’on s’est formé!

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