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LA JUSTE PART, étudiants, LA JUSTE PART, voyons!

Par Journal Accès

La moyenne des étudiants au Québec rentre dans sa vraie vie professionnelle avec un boulet, la dette qu’elle a souscrite pour arracher un diplôme, dont on dit qu’elle est d’environ 16 000$. Et dont on est de moins en moins convaincu qu’il sera utile, à moins d’aller participer au bousillage général des ressources du Nord. Ce boulet qu’on lui a fixé à la cheville s’ajoute à d’autres petites charges sympathiques qui viennent l’aider à galoper allègrement vers un avenir ensoleillé. 

 

Pour commencer, il est citoyen d’un des pays les plus endettés du monde. Dette dont la charge est telle que justement on lui pulvérise l’assistance qu’on lui avait promise. On souhaite le taxer en moyenne de 10% de plus sur ses revenus moyens. Je n’ose penser à la réaction du contribuable québécois s’il était frappé en plein front de la sorte, comme ça au lendemain d’un bouclage de budget. A cette friandise, il convient d’ajouter une information intéressante: le ménage canadien est le plus endetté du monde par rapport à ses revenus, avec une dette qui représente 135% de ces derniers. Ça, c’est la partie invisible du boulet. Le deuxième gros boulet, c’est l’état de la maison que nous leur laissons. Nos enfants et petits enfants doivent savoir que depuis le début de l’ère industrielle, les grands positivistes et progressistes, toutes ces générations avides de progrès et de confort ont complètement salopé l’environnement. Et que nous, nous le savons depuis la fin des années cinquante. Que nous avons en toute connaissance de cause continué à faire fonctionner de gros organismes, expulsant des milliards de tonnes d’oxyde de carbone. Accélérant ainsi un réchauffement qui s’annonce catastrophique. Environnement que nous avons continué avec conscience professionnelle à rendre laid, terne et stupide. Un troisième petit boulet, c’est le service de santé, dont on ne voit pas trop ce qu’il va devenir, à moins que les étudiants en médecine qu’on est en train de vouloir racketter trouvent des solutions. Alors quoi! Après avoir pressé la planète pour en tirer tout le jus, nous voulons en faire porter la responsabilité aux repreneurs? Non, ça ne marche pas comme ça. Je ne suis pas pusillanime, mais je me demande bien comment je réagirais si on me laissait les clés de la maison dans cet état, sans aucune capacité d’infléchir cette décision. En gardant la caution que, moralement, chaque citoyen dépose malgré lui en arrivant sur cette terre. Je sais très bien que les transferts de budget ne se font pas comme ça sur une réflexion de café du coin, et qu’on ne vire pas les sous de l’achat du F-35 vers les études ou le secteur hospitalier. Mais, «gouverner c’est prévoir» et un budget ça se travaille; les transferts de charges aussi. Et il faut savoir anticiper le fameux tandem «action-réaction». Franchement, dérouler le tapis rouge aux énormes compagnies et aller mesquinement taper dans la maigre poche des étudiants, c’est dur à supporter. C’est à elles de le faire, c’est aussi pour leur futur. La juste part, Madame Beauchamp dans votre bouche c’est leur demander de travailler ET de payer? Ça n’est pas la juste part, ça. Ne vous inquiétez pas, ils ont du pain sur la planche pour réparer nos erreurs et réinventer une planète. Nous les baby-boomers, nous aurons vraiment été la génération des: «Faites ce que je dis, et surtout, surtout ne faites pas ce que j’ai fait et continue de faire».

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