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La ministre Beauchamp

Par nathalie-deraspe


Algues bleues

La tournée des régions entreprise le 6 août dernier par la ministre du Développement durable de l’environnement et des parcs (MDDEP) l’a conduite à visiter trois villes des Laurentides à commencer par la plus touchée, Tremblant.

La ministre Line Beauchamp a entamé sa tournée laurentienne aux abords du Lac Mercier, un plan d’eau qui a été particulièrement affecté par la présence d’algues bleues. «Chaque lac est une planète, a indiqué la ministre. Et j’aimerais pouvoir décider à partir du 30e étage de l’édifice G à Québec, mais les solutions sont locales. On est capables de prendre de bonnes décisions, encore faut-il être bien éclairés.»

Selon elle, des pas de géants ont été faits depuis l’an dernier. Les citoyens sont mieux informés et les impacts sur les populations se font moins sentir. Néanmoins, la ministre a admis qu’il reste du travail à faire en ce qui a trait aux mises en garde diffusées tout au cours de la saison estivale par le Département de la santé publique. Ce constat a semblé faire l’unanimité chez la cinquantaine de personnes venues l’accueillir.

Liste d’épicerie

Les intervenants du milieu ont profité de l’occasion pour exposer l’état de la situation, exiger un coup de pouce financier de la part du gouvernement, ou pointer du doigt le je-m’en-foutisme de certains riverains. C’est le cas de François Barbe, directeur de l’agence de bassin versant Agir pour la Diable qui, malgré le travail acccompli,, ne bénéficie d’aucune forme de subsides de la part du gouvernement et de Claire Lalande, du bassin versant voisin, venue proposer des mesures concrètes, telles l’abolition des détergents avec phosphates et des amendes systématiques pour les fosses septiques non conformes. «Les lacs sont à la fois à tout le monde et à personne», a lancé le président du Conseil régional des Laurentides, Jacques Ruelland, on ne se sent pas propriétaires et c’est ça qu’il faut changer.» Rappelant que les Laurentides connaîtront la plus forte croissance démographique dans les 25 années à venir, Jacques Ruelland a insisté sur l’importance de trouver le bon équilibre.

Qui paie quoi?

Le préfet Ronald Provost est venu apporter une lueur d’espoir dans le débat, en indiquant que dès le 6 septembre, un projet de règlement viendra baliser l’ensemble des réglementations de chacune des municipalités de la région. Selon lui, le deux tiers des membres de la MRC des Laurentides aurait déjà entrepris des mesures à cet effet.

Pour sa part, le maire Pierre Pilon s’est vanté du fait que Tremblant n’accepte aucun nouveau développement en deçà de 20 mètres des rives. Patrick O’Hara, président d’Environnement Tremblant, a rappelé qu’il fallait davantage se pencher sur la problématique des constructions en montagne, à cause de l’eau de ruissellement qui, riches en pesticides et engrais de toutes sortes, finit inexorablement sa course dans les lacs avoisinants.
«En 1990, on parlait déjà de reboiser les rives, a relancé la présidente du Lac Mercier, et on reparle de ça encore aujourd’hui. On a recensé 20 terrains qui posent problème, mais les gens ne font rien. Ça prend des lois.» «Ça va prendre un débat public sur qui paie quoi», a lancé la ministre Beauchamp en guise de conclusion. La tournée régionale s’est poursuivie à Sainte-Agathe et Morin-Heights, pour se conclure dans la municipalité de Saint-Hyppolite.

La MRC des Pays-d’en-Haut vient d’entériner un des règlements les plus sévères au Québec en matière de protection des lacs et des cours d’eau. En septembre, un plan en trois étapes sera déposé en vue de l’application dudit règlement, applicable au plus tard dans six mois. La signature conjointe d’une charte prévoit entre autres la mise sur pied d’un mécanisme de concertation régionale, mais les maires pourront élaborer, selon  leur juridiction et à leur rythme», un mécanisme de mise en œuvre et de suivi permanent. Une étude de scénario suivra pour voir à l’application de ce règlement tandis qu’au printemps 2008, la MRC lancera une vaste campagne d’information et de sensibilisation auprès des associations de lacs et des riverains en collaboration avec le Conseil régional en environnement des Laurentides. À l’heure actuelle, des 113 plans d’eau sont affectés par les algues bleues dans la province, le tiers (36) sont situés dans les Laurentides. Six de ceux-là sont entièrement recouverts par la bactérie.

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