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La vie parquée

Par Journal Accès

Ainsi donc les jeux sont faits, Sainte-Adèle aura enfin un parc à la mesure de sa vision citoyenne. Un parc qui fera la fierté et l’envie de tout un chacun, paraît-il. Un parc au service du plus grand nombre et pierre angulaire d’une revitalisation d’un centre-ville moribond.

Jean-Pierre Létourneau, Sainte-Adèle

Laissez-moi en douter. En principe, je devrais applaudir très fort, car le projet a de la gueule. La programmation me semble fort invitante et j’entends partout des citoyens se dire heureux et satisfaits. Et pourtant, je n’ai nul désir de festoyer, tant j’ai l’impression d’assister au-delà des apparences à l’élaboration d’un projet sans véritable vision et bien mal intégré à une réalité beaucoup plus complexe. Au-delà de ce projet et son coût, nous continuerons à circuler sur les rues Valiquette, Morin et à Mont-Rolland dans toute la splendeur de leur piteux et désuet état.

Plutôt que de rénover nos centres-villes, nous verrons bientôt surgir une butte de glisse, dans une ville entourée de cimes et de montagnes, beau paradoxe. S’ajoutera une fontaine d’eau, dans un pays de lacs et de rivières, jolie contradiction. Nous serons équipés d’un parc d’amusements et d’aires de repos, où poussent pourtant tout autour de nous, des forêts accessibles et sous-utilisées. À cela, s’ajoutera un bâtiment de spectacles et d’expositions, à deux pas d’un auditorium, de locaux vacants et d’églises qui se meurent et se vident.

Pendant qu’on bâtira cette coquille vide et inutile, notre bibliothèque continuera à croupir dans un local commercial fade et insipide? Et que dire de situer un camp de jour pour jeunes dans ce futur parc urbain, à deux pas des polluantes et bruyantes rues 117 et Péladeau? Il me semble, qu’à la lumière de ces exemples, nous aurions tout intérêt à développer une culture citoyenne beaucoup plus participative et inclusive. Nous pourrions ainsi mieux définir (je l’espère), les enjeux d’un développement plus adéquat et intégré à notre environnement. Nous assistons dans un climat du déni de l’évidence, en regard d’une nature qui se réduit comme peau de chagrin, à une urbanisation inadaptée qui altère nos lieux de vie, de loisirs et d’échanges. Conséquemment, nous subissons toujours un peu plus l’ajout de ce genre de remèdes miracles, concoctés dans un esprit d’une pensée unique aussi incohérente que banlieusarde.

PS: Devant ce projet cousu de fil blanc et rempli de non-sens, vous pouvez vous opposer en allant à l’hôtel de ville signer contre ce règlement d’emprunt. 500 signatures suffisent.

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