(Photo : Facebook Municipalité du Lac-des-Seize-Îles )
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Lac-des-Seize-Îles : La proposition de retirer le vote par correspondance enflamme la population

Par Ève Ménard - Initiative de journalisme local

Affaires municipales

Lors de la séance du conseil au Lac-des-Seize-Îles le 20 mai dernier, un point portant sur le retrait de l’utilisation du vote par correspondance chez les résidents non-permanents a retenu l’attention et suscité des critiques. Finalement, le maire, René Pelletier, a choisi de reporter l’enjeu à une séance ultérieure.

Le sujet avait surtout enflammé la conseillère indépendante, Corina Lupu. Cette dernière souhaitait d’entrée de jeu que le point soit retiré de l’ordre du jour. Dans une lettre envoyée au conseil le 24 mai dernier, la conseillère décrit la proposition du maire comme étant « anti-démocratique ».

Pour justifier sa volonté de retirer le vote par correspondance aux résidents saisonniers, le maire avait fait appel au principe d’égalité lors de la séance du conseil. Il a expliqué que de prime abord, il souhaitait étendre le vote par correspondance à tous les citoyens du Lac-des-Seize-Îles, sans exception. Étant donné que la requête a été refusée, le maire considérait qu’il était préférable, par soucis d’égalité, de retirer le droit de vote par correspondance à tous.

Parler d’équité plutôt que d’égalité

Pour Corina Lupu, cet argument n’a aucune « logique ou fondement raisonnable ». La conseillère indique que plusieurs citoyens habitent à l’extérieur du Québec, aux États-Unis par exemple ou même en Europe. C’est le cas de Philippe Deschamps qui habite au nord de Philadelphie.

De plus, la grande majorité des résidents saisonniers habitent des chalets trois saisons qu’ils doivent normalement quitter aux alentours de l’Action de Grâce, alors que l’élection municipale a lieu en novembre.

Corina Lupu précise que le vote par correspondance avait justement été instauré pour ces citoyens, afin de faciliter la démocratie. « Notre point de vue a toujours été que ce n’est pas l’égalité qu’on doit rechercher, mais l’équité », avance pour sa part Philippe Deschamps. « Les résidents permanents ont à marcher 100 mètres pour aller voter et moi, je dois faire 800 kilomètres pour cinq minutes de vote. »

Les citoyens se mobilisent

Afin de contester la proposition du maire, des résidents se sont mobilisés. En collaboration avec un petit groupe de citoyens, Andrew Lemieux a mis sur pied une pétition. En date de vendredi dernier, Philippe Deschamps, aussi impliqué dans le processus, indiquait que 254 signatures provenant de 134 adresses municipales avaient été récoltées. Notons qu’aux élections de 2017, 438 électeurs étaient inscrits et 283 votes avaient été compilés.

La pression citoyenne et politique semble avoir porté ses fruits. Il semblerait que le maire fasse marche arrière. C’est ce dont nous a informé Philippe Deschamps. Ce dernier demeure toutefois en attente d’une confirmation écrite.

Étant donné que le dossier est en cours, monsieur Pelletier a préféré ne pas commenter la situation, pour le moment.

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1 Comment

  1. Pierre Lafond

    La démocratie est un éternel combat, surtout dans la MRC des Pays d’en Haut. Chacun des maires croit que leur petit royaume leur appartient pour la vie jusqu’à ce que les citoyens se mobilisent et fassent de la pression comme à Sainte-Adèle !!! Réagissez et faites valoir vos droits .

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