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L’artiste des affaires

Par Jean-Claude Tremblay

Entretien avec Gino Ramacieri – Les Sommets St-Victor

Chronique affaires et économie

jctremblay@cogitas.ca

Pour cette première édition de la chronique affaires et économie du journal Accès, je me permets de partager un coup de foudre professionnel, pour un homme qui pourrait aisément être mon père spirituel tellement son éclatante diversité et sa grande sensibilité m’ont captivé. Rencontre avec un amoureux des arts, un bâtisseur et un connecteur extraordinaire, M. Gino Ramacieri.

Mon invité, c’est un oiseau rare au chant riche et contagieux, un homme-orchestre généreux qui, avant de devenir le bâtisseur du majestueux projet résidentiel du lac St-Victor, à Wentworth-Nord, a pratiqué 1001 métiers.

Laurentien de cœur… et d’affaires!

Dès l’adolescence, avec sa partenaire de vie, il a enseigné le ski au Mont-Habitant, et pratiqué ardemment notre sport laurentien tant au Mont-Gabriel qu’au Mont Saint-Sauveur. Son père, Giovanni Ramacieri, figure connue des Laurentides, notamment pour avoir été propriétaire des spas Polar Bear et Bagni, l’amenait régulièrement au Mont-Tremblant pour voir les courses automobiles. De là, il a développé une passion pour l’art de la photo et est devenu, à l’âge de 16 ans, photographe accrédité du circuit!

Comme si ce n’était pas assez, le dynamique entrepreneur, toujours mineur, a démarré simultanément la première boîte de nuit de musique alternative des Laurentides à Mont-Rolland! Il a continué à couvrir les courses comme photographe pendant un certain temps, mais quelques années plus tard, il troqua sa caméra pour un volant et tenta sa chance comme coureur automobile. « J’aimais le romantisme de la course, mais malgré de bonnes performances, j’ai réalisé que ce n’était pas pour moi. » Par la suite, en 1969, il entre au service de son père pour propulser la compagnie Ramca Ltée, qui allait, dans les années 90, devenir l’une des plus grandes maisons de carreaux de céramique au Canada.

Pendant que cet ancien étudiant en arts appliqués du cégep du Vieux-Montréal est toujours à la direction artistique de l’entreprise familiale, il devient impresario et propulse, pendant 18 ans, des carrières d’artistes comme Léandre et le groupe Les Lili Fatale, lequel obtient sept nominations à l’ADISQ, trois Félix et de nombreux autres prix de la Socan.    

Quand la pomme tombe sous l’arbre

Difficile de parler de Gino Ramacieri sans parler de son père, Giovanni, lui-même artiste entrepreneur, et passionné du design. C’est d’ailleurs lui qui a fait découvrir à toute une génération, l’esthétisme de la céramique. Cet artisan briqueteur de formation a d’abord travaillé dans la construction, participant entre autres à la création du pavillon de l’Italie à l’Expo 67. Comme si ce n’était pas suffisant, sachez que l’on peut admirer son talent partout, car il a mis son empreinte sur les 26 premières stations de métro de Montréal, et aussi sur les magnifiques travaux de céramique de l’Assemblée nationale du Québec.

La puissance du duo

S’il est vrai que derrière chaque grand homme se trouve une femme, je peux conclure que celle qui partage sa vie depuis l’adolescence, Manon Gervais-Ramacieri, est le métronome qui donne le rythme aux projets. Pendant que l’un est l’idéateur et le défricheur, l’autre donne dans la finesse et la précision : ensemble, ils sont le yin et le yang et sans cet équilibre, nombre de projets n’auraient jamais vu le jour. Ils se complètent parfaitement et se nourrissent des forces de chacun : leur complicité est belle à voir, mais surtout, inspirante à souhait.    

Les Sommets St-Victor : le projet qui cache une mission de vie

« La vision originale, c’était d’acheter des terrains pour créer un genre de parc régional et le protéger », m’a-t-il dit. Il a cédé 80 acres à la municipalité pour les convertir en parcs, eux-mêmes connectés au corridor aérobique. Ces terrains sont adossés aux terres de la Couronne, propriétés qu’il souhaite de tout cœur faire officiellement protéger. « Le Québec est très en retard en matière de protection de territoire : on est à 8 % et le Canada vise 12 % pour 2020, c’est insuffisant  », a rappelé l’écocitoyen très engagé.

D’ailleurs, le projet d’Éco-Corridors Laurentiens visant à relier le parc national d’Oka au parc national du Mont-Tremblant par un réseau de corridors écologiques est au centre de ses préoccupations. Il s’est d’ailleurs associé avec Isabelle Giasson, présidente des architectes paysagistes du Québec, pour sensibiliser le monde entier aux vertus de l’écoéducation et de l’écotechnologie, à travers la nature et le design. Le projet de sensibilisation au fait écologique a initialement été présenté à M. Ramacieri par feu M. Gilbert Ratto, qui a été la bougie d’allumage.

Mes conclusions

L’homme de six millions de talents en a un particulièrement important – il connaît ses forces et exploite à fond ses capacités. Fonceur et démarcheur hors du commun, l’homme de vision qui tient à préserver les terres est bien au fait de sa mission de vie.

J’allais rencontrer un entrepreneur aguerri et un ardent promoteur immobilier, mais en fait, j’ai eu le privilège de découvrir un artiste engagé et un intendant des terres qu’il considère sacrées – longue vie et merci!

Les Sommets St-Victor
stvictor@bellnet.ca
Téléphone : 450 226-0048
www.sommetstvictor.com/

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