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L’assassinat des marionnettes des patriotes en 1838

Par Rédaction

Le premier marionnettiste au Québec a vu le jour en 1734, à Marseille, France, son nom est Jean-Sébastien Natte dit Marseille et il est présent au Québec en 1757, comme soldat, pour combattre l’invasion anglaise lors de la guerre de Sept Ans. Après la Conquête il choisit de demeurer au Québec.

En 1766, il se dit peintre puis quatre ans plus tard maître peintre. Après de multiples revers financiers, vu la précarité de son métier, la mort de sa femme et l’incendie de sa maison, il se remarie et entreprend une nouvelle carrière tout à fait étonnante pour l’époque et même particulière de nos jours, «joueur de marionnettes». Il installe son théâtre rue d’Aiguillon et avec l’aide de sa femme, Marie-Louise Fluette, ils exploitent ce théâtre qui tout aussi surprenant que cela peut l’être, est rentable, rappelons que nous sommes en 1790. Violon, tambour, décors, fifre, les poupées de Natte dérident les enfants mais aussi les adultes, les spectacles sont d’une durée de deux heures, suivis d’un souper et parfois d’un bal. L’ami Natte se déplace aussi avec son «brillant théâtre» particulièrement chez les bourgeois. À l’approche de la soixantaine, Natte vend son théâtre, devant notaire, à son beau-fils François Barbeau. Les époux Natte continuent toutefois à apporter leur aide mais à la mort de Marie-Louise son épouse, Natte se désintéresse du théâtre de marionnettes et celui qui inscrit toujours «barbouilleur» comme profession, habite maintenant la basse ville «dans une maison d’apparence pauvre» où il meurt en 1803. François Barbeau va toutefois faire perdurer le théâtre de son beau-père pendant plus de quarante ans avant de le céder à un nommé Sasseville. Nous sommes maintenant en 1838, la nouvelle police politique mise sur pied par lord Durham pour surveiller les idées et les paroles de la population québécoise à Québec, incendie et détruit le théâtre de marionnettes, puis s’empare des marionnettes, y appose des noms de patriotes connus et par dérision se promène sur la place publique comme les vainqueurs de la Rome Impériale. Le premier théâtre de marionnettes au Québec étant devenu une menace à l’ordre public, tout comme les théâtres conventionnels qui furent l’objet de répressions, de censures et d’emprisonnements de leurs propriétaires et acteurs. Le chef puritain anglais Oliver Cownwell avait fait de même dans les années 1649-1659. Mais que l’on se réjouisse, pour la fête nationale des patriotes, le gouvernement Conservateur fédéral de Stéphan Harper, nous a gratifiés d’une loi dite, C-10, déterminant comment les revenus fiscaux seront utilisés pour refuser des subventions aux productions cinématographiques et magnétoscopiques qui seront contraires à l’ordre public, brimant ainsi insidieusement toute liberté d’expression artistique. Une marionnette contemporaine, du nom de Josée Verner, qui en dehors de son occupation principale de marionnette, est ministre du patrimoine, de la condition féminine et des langues officielles, répliqua aux récriminations de l’opposition: «Notre gouvernement continue de défendre avec passion la liberté d’expression… » Vraiment?

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