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Le 11e Symposium international d’art in situ de la Fondation Derouin

Par Éric-Olivier Dallard


Sous le thème du LEGS

La saison estivale s’annonce passionnante aux Jardins du Précambrien de Val-David où se déroule le 11e Symposium international d’art in situ de la Fondation Derouin.

Une dizaine d’artistes du Québec, du Canada, des États-Unis, de l’Argentine et du Mexique viennent y réaliser des œuvres inédites sous le thème du LEGS et de nombreux événements spéciaux seront proposés dans le cadre d’une programmation étalée sur huit semaines d’activités. Suite à une période de quinze jours consacrée à l’installation des œuvres dans le nouveau sentier Roger-Laverdure, l’ouverture officielle a eu lieu le samedi 16 juillet  en présence des artistes, du commissaire Emmanuel Galland et du directeur artistique de la Fondation, René Derouin.

Une sélection d’artistes de haut niveau

Après avoir notamment été responsable de l’exposition On&Off de l’artiste Roadsworth à la galerie Punkt en 2010, Emmanuel Galland passe de la jungle urbaine à la forêt laurentienne pour tenir le rôle de commissaire du 11e Symposium de la Fondation Derouin. Il aborde la thématique du LEGS sous l’angle de «la dynamique du don et contre-don», perçue ici comme «le lien transactionnel principal des œuvres» qui  constituent, aux yeux du commissaire «des dons matériels ou immatériels, sans contreparties escomptées». Afin d’exprimer cette vision, Emmanuel Galland a assemblé une sélection d’artistes des plus relevés. Le collectif BGL (Québec – Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère, Nicolas Laverdière), Jean-Denis Boudreau (Moncton), Pascale Girardin (Montréal), Terrance Houle (Calgary), Cal Lane (New-York), Betsabeé Romero (Mexico), Jean-Jules Soucy (La Baie) et José Luis Torres (Cordoba) sont en effet présents à Val-David pour réaliser des œuvres reflétant leur propre interprétation de la thématique du LEGS. Après avoir peaufiné leurs concepts durant des mois, ces artistes procéderont à l’installation de leurs œuvres sur le site même, étape cruciale où leur vision individuelle sera confrontée à la réalité du territoire.

Bien connus pour leurs installations immersives, sculptures, photographies et performances alliant commentaires sociopolitiques et humour bien senti, les membres du collectif BGL sauront assurément nous surprendre de nouveau. Artiste-chercheur de Moncton dont l’oeuvre-laboratoire tente de fixer nos dysfonctions quotidiennes, Jean-Denis Boudreau poursuivra quant à lui son exploration de notre rapport au monde. Impliquée depuis 2000 dans l’événement valvidien 1001 pots, Pascale Girardin se déplace pour sa part aux Jardins du précambrien pour y témoigner de sa passion de l’argile qu’elle exprime aussi bien à l’aide de petits objets que d’installations majestueuses. Artiste autochtone affilié à la Blood Tribe, l’Albertain Terrance Houle pulvérise les perceptions entourant les notions de culture et de race, s’attardant notamment aux liens existant aussi bien dans la famille que dans la communauté. Travaillant principalement le métal, la new-yorkaise d’adoption Cal Lane réconcilie et fusionne High et Low Art, industrie lourde et arts décoratifs, usinage et artisanat, pénibilité du travail et passe-temps, profane et sacré, brutalité et raffinement, pollution et séduction, masculinité et féminité. Questionnant des enjeux fondamentaux tels que la précarité, la violence et la sécurité, la Mexicaine Betsabée Romero a abondamment utilisé l’automobile comme mythe et «fléau» de l’Amérique pour illustrer les travers de notre société de surconsommation. Il sera fascinant de découvrir son intervention en pleine nature. Cultivant un sentiment d’appartenance indéfectible à sa ville natale de La Baie, Jean-Jules Soucy confère une deuxième vie à des matériaux pauvres ou laissés pour compte dans le cadre d’installations à grand déploiement où il affectionne l’intégration de calembours visuels. Privilégiant l’utilisation du bois comme matériau de création, l’Argentin Jose-Luis Torres amène le visiteur à vivre un positionnement expérientiel à l’intérieur d’installations prenant la forme de «déambulatoires» où la notion de transition, de passage est essentielle.

Des activités spéciales tous les week-ends

Des activités seront proposées au public tous les week-ends jusqu’au 5 septembre, le tout placé sous la supervision de la coordonnatrice Chloë Charce. En plus des nombreuses visites guidées et rencontres avec les artistes, plusieurs événements spéciaux sont au programme…

 

Samedis 30 juillet et 3 septembre – Rencontre avec la compositrice Cristina García Islas

Invitée par le directeur artistique René Derouin, la compositrice mexicaine Cristina García Islas réalisera également une œuvre musicale immersive à l’Agora de la sonorité. Le samedi 30 juillet à 14h, elle rencontrera le public pour expliquer et échanger sur la nature et les défis reliés à la création de son œuvre.

Samedi 13 août – « La Traversée » avec l’Atelier québécois de géopoétique

Les membres de l’Atelier québécois de géopoétique (universitaires, écrivains, géographes, artistes visuels, etc.) s’allieront à des auteurs ayant participé au Symposium au fil des ans pour proposer un parcours-lecture sur le sentier Roger-Laverdure et à l’Agora Gaston-Miron, question de se mettre au diapason du legs de l’ère précambrienne observable sur le site. Rappelons que la géopoétique est une démarche individuelle et collective visant à développer un rapport plus sensible et plus intelligent à la terre.

 

Samedi 20 août – Prestation de Joséphine Bacon à l’Agora Gaston-Miron

Poète invitée du 11e Symposium, Joséphine Bacon combinera de nouveau son talent à celui de Pierre-Alexandre Maranda pour offrir une prestation/performance soulignant la thématique du LEGS, dès 14h, le samedi 20 août à l’Agora Gaston-Miron située en plein cœur des sentiers.

 

Samedi 27 août – Portes ouvertes aux citoyens de Val-David

Nouvelle initiative de la Fondation qui s’inscrit bien dans la thématique du LEGS, la journée Portes ouvertes fournira l’occasion aux résidants de Val-David de visiter gratuitement le site des Jardins du précambrien, le samedi 27 août. Une visite guidée des sentiers sera proposée dans le cadre de cette activité qui vise à souligner le lien indissociable entre les Jardins du précambrien et la communauté où ils se sont développés. Une présentation de Claude Proulx, président de la Société d’histoire et du patrimoine de Val-David,  suivra au cours de laquelle le conférencier approfondira cette interaction naturelle.

 

Le public invité à exprimer sa créativité

Comme c’est la coutume depuis de nombreuses années, le 11e Symposium d’art in situ offrira encore une fois l’occasion aux visiteurs de participer à une œuvre collective dans le sentier de la sonorité. Sous la supervision de Louise Blanchard, on pourra ainsi créer des pièces de porcelaine qui seront intégrées dans la nature environnante, en complément à l’œuvre musicale de Cristina García Islas.

 

Nouveau balisage des sentiers

Une nouvelle signalisation a été mise en place pour faciliter l’orientation et la circulation dans le réseau de sentiers toujours en expansion. Les différents tracés seront dorénavant bien identifiés par des codes de couleurs. L’ajout d’une soixantaine de panneaux informatifs permettra aussi de redécouvrir les œuvres réalisées depuis 1995 incluant, entre autres, le nom de l’artiste, la description et l’année de réalisation.

 

Le site des Jardins du précambrien est accessible 7 jours sur 7, de 10h à 17h jusqu’au lundi 5 septembre, suivie de la période des couleurs se ter
minant le lundi 10 octobre, au cours de laquelle l’accès sera limité aux week-ends seulement. Informations: 819 322-7167 ou www.jardinsduprecambrien.com.

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