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L’entreprise Mærix quitte Sainte-Adèle

Par andre-berard

Parc d’affaires La Rolland

L’entreprise Mærix, le plus ancien locataire du parc d’affaires La Rolland, annonce son départ de la ville de Sainte-Adèle et possiblement de la MRC des Pays-d’en-Haut, emportant avec elle une quinzaine d’emplois à valeur ajoutée.
Éric Veilleux, propriétaire de l’entreprise qui conçoit des logiciels de gestion en environnement et en santé et sécurité, explique les raisons qui motivent sa décision: «Il y va de l’avenir de mon entreprise» affirme l’entrepreneur qui remporte un franc succès dans son domaine d’activité. «Je m’en vais, car je crois franchement que j’ai fait tout ce qu’il était humainement possible de faire pour conserver, contre vent et marée, les emplois à Sainte-Adèle. Nous en sommes arrivés à la conclusion que pour assurer la prospérité de l’entreprise, nous devions quitter Sainte-Adèle. Personne ici ne peut et ne semble vouloir comprendre les besoins d’entreprises comme la mienne qui œuvrent dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC). Aucun intervenant socio-économique de la région n’a manifesté de réel désir de favoriser les entreprises de ce domaine d’activités.» Récemment, le Cirque du Soleil ap-prochait l’entreprise adéloise afin de bénéficier de ses produits et services. Au terme de la rencontre, le prestigieux client exprimait ses réserves quant au bâtiment qui n’est pas aux normes, à l’absence de fibre optique, à l’état général de délabrement des lieux et au manque évident de vitalité du parc. «C’est la goutte qui a fait déborder le vase», lance l’entrepreneur adélois qui ajoute: «En une seule visite, le représentant du Cirque pointait tous les éléments que je revendique depuis mon arrivée ici. Le seul fait d’être dans ce parc abandonné par les responsables commence à nuire sérieusement à notre développement».

Un dernier espoir qui s’efface

L’élection d’un nouveau maire qui semblait afficher un solide leadership et une volonté de changement avait ravivé l’espoir chez l’entrepreneur et son équipe d’employés. Éric Veilleux avait même étudié la possibilité de déposer une offre d’achat sur l’ensemble du complexe et une autre visant uniquement sa bâtisse. Quelques investisseurs avaient en effet manifesté un certain intérêt à propos d’une implication possible dans une relance du parc d’affaires adélois qui est pratiquement dans un état d’insolvabilité. Le manque de collaboration des gestionnaires du parc a poussé l’entrepreneur à concentrer ses efforts sur l’invitation du maire Descoteaux à déposer une offre d’achat visant spécifiquement la bâtisse occupée par l’entreprise située au 2745 rue Rolland. L’entrepreneur reproche ouvertement au maire Descoteaux d’avoir fait volte-face entre la formulation de sa demande et le dépôt de l’offre: «Le maire Descoteaux m’a invité à déposer une offre en précisant de passer par lui plutôt que par la Corporation. J’ai dépensé près de 5000$ pour monter une offre officielle. Un vendredi, le maire s’est présenté ici, me disant qu’il n’était plus nécessaire de déposer mon offre, qu’elle ne serait pas considérée puisqu’il y avait un projet de relance qui serait présenté durant le mois d’août. C’est ainsi, d’une façon pour le moins cavalière, que le maire, après m’avoir invité à déposer une offre, a ensuite refusé de la considérer.» Les documents consultés par Accès confirment les prétentions de l’entrepreneur et démontrent que le maire savait que l’offre portait sur la bâtisse et non sur l’ensemble du complexe. Joint au téléphone, le maire de Sainte-Adèle a d’abord éludé la question concernant l’offre d’achat visant uniquement la bâtisse pour ensuite admettre: «Je ne nie pas que je m’étais montré intéressé par la vente de la bâtisse occupée par l’entreprise». Éric Veilleux respecte le choix du maire de ne pas vouloir morceler le parc, seulement, l’entrepreneur déplore le fait que le «changement de cap» de Claude Descoteaux lui a couté cinq mille dollars.

Relancez les relances

Relance, plans d’action, discussions, études, annonce retentissante, le parc d’affaires adélois en fait la collection. En 2006, le maire Cardinal annonçait un plan d’action qui n’a jamais été déposé. Éric Veilleux doute sérieusement du nouveau plan annoncé par le maire Descoteaux: «À ma connaissance, nous en sommes au moins au quatrième plan de relance. Pour revitaliser La Rolland, il faudrait un investissement majeur. L’argent, ils l’ont eu et l’ont dilapidé. La Ville n’a plus d’argent à investir dans ce projet qu’elle cautionne déjà pour un montant de 5 millions $. Ce sont les Adélois qui financent les improvisations des administrateurs actuels. S’ils décident d’investir d’autres sommes avec la même équipe d’administrateurs, ils n’obtiendront pas plus de résultats et creuseront un trou encore plus profond dans les finances publiques.» Charles Garnier, préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut, croit pour sa part en un partenariat public privé, comme celui du centre culturel présenté il y a trois ans qui, selon le préfet, aurait été bénéfique pour la région: «La MRC était même prête à y injecter 1 million $. Je ne sais pas ce qui s’est passé, je sais seulement que le maire Cardinal m’a annoncé qu’il oubliait ce projet et regardait pour autre chose». Concernant le parc, Charles Garnier affirme: «Il est évident qu’il y a des erreurs qui ont été commises et que quelque chose n’a pas tourné rond avec ce projet.»

Dynamisme régional déficient

Selon Éric Veilleux, le véritable problème du parc d’affaires réside dans le manque de vision et de dynamisme des acteurs socio-économiques de la ville et de la MRC. En 2007, le gouvernement menait des consultations régionales sur les aides fiscales aux régions ressources et la nouvelle économie. La région des Laurentides n’était pas représentée et n’a déposé aucun mémoire lors de ces consultations: «Le Québec entier s’intéresse au sort des entreprises de la nouvelle économie et à la fin des mesures fiscales, sauf la région des Laurentides. Pourtant, la fin des mesures fiscales aura un impact sur les entreprises et les emplois dans la région. Dans deux ou trois ans, à la fin des crédits d’impôt, les entreprises pourront s’installer n’importe où sur le territoire québécois. Que fait-on pour pallier à l’exode qui s’annonce?», s’interroge l’entrepreneur. Le secteur des technologies de l’information et des communications est en santé (voir l’encadré): «Il est déconcertant de constater l’échec lamentable des intervenants de la région dans le dossier du parc d’affaires La Rolland», conclut l’entrepreneur. Éric Veilleux est membre du conseil d’administration de Technocompéten-ces, un organisme dont le rôle est de promouvoir le développement de la main-d’œuvre québécoise en technologie de l’information et de la communication (TIC). L’entreprise Mærix compte près de cent-vingt clients, dont le ministère du Transport du Nouveau-Brunswick, Bombardier, Alcoa, Gaz Métro et Johnson & Johnson. Mærix créer 15 emplois à valeur ajoutée à Sainte-Adèle.

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