(Photo : Nordy - Davy Lopez)
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Sainte-Adèle : Le déplacement de la caserne d’incendie inquiète des citoyens

Par Alexane Taillon-Thiffeault

La Ville de Sainte-Adèle envisage de déplacer sa caserne d’incendie actuelle vers l’extrémité de la ville, dans le secteur du lac Millette, près de l’hôtel Excelsior. Ce projet de relocalisation pourrait toutefois avoir des conséquences financières notables pour certains résidents, notamment en ce qui concerne l’augmentation des primes d’assurance habitation.

Le déménagement et la reconstruction de la caserne représentent un coût estimé à 16 millions de dollars. Le projet est cependant conditionnel à l’obtention d’une subvention. Cependant, l’impact ne se limite pas à la construction. Selon Martin Jolicoeur, ancien courtier d’assurance et conseiller municipal de 2017 à 2021, la nouvelle localisation de la caserne, éloignée de quelques secteurs résidentiels, pourrait entraîner une hausse significative des primes d’assurance pour les habitants des secteurs affectés, principalement le secteur Mont-Rolland.

Les critères d’assurance

Les compagnies d’assurance prennent en compte deux critères principaux pour déterminer les primes : la distance d’une borne-fontaine et la proximité d’une caserne de pompiers. Les résidents vivant à moins de 300 mètres d’une borne-fontaine ne seront pas affectés, mais ceux qui se trouvent à plus de 8 km de la nouvelle caserne verront leurs primes augmenter. Les hausses varieraient entre 121 $ et 323 $ par an pour certaines résidences, selon un échantillon d’habitants contactés par M. Jolicoeur.

Face à cette situation, M. Jolicoeur suggère une alternative au déplacement de la caserne : la création d’une caserne régionale centrale qui desservirait plusieurs municipalités, dont Sainte-Adèle, Saint-Sauveur, Piedmont et possiblement Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Selon lui, cette approche permettrait de partager les coûts de construction et de maintien tout en conservant des petites casernes locales dans chaque ville pour assurer une intervention rapide en cas d’incendie.

Une relocalisation réfléchie

En entrevue avec Accès, la mairesse de Sainte-Adèle, Michèle Lalonde, a toutefois expliqué que, bien que la relocalisation pourrait entraîner une augmentation des primes pour certains résidents, cette décision a été prise dans le cadre d’une vision à long terme pour la Ville.

« Il y a des gens qui vont effectivement payer plus cher parce qu’ils ne seront plus dans un rayon de 8 km de la caserne. Par contre, il y en a d’autres qui ne l’étaient pas et qui vont l’être maintenant, donc ils vont voir leurs primes d’assurance diminuer. […] Ce ne sont pas des choses qui ont été faites à la légère. Il y avait quatre emplacements possibles. Celui qu’on a trouvé, évidemment, il y a des résidences qui ne seront plus dans ce rayon. Par contre, on travaille en fonction de l’avenir. Dans ce secteur-là, il y a au-dessus de 300, 350 nouvelles unités d’habitation prévues dans les 10 prochaines années minimum. Donc, ça va donner une clientèle additionnelle qui va se retrouver dans le nouveau rayon », explique-t-elle.

Elle a également mentionné qu’il existait d’autres pistes de solution pour la caserne, mais que le projet actuel a été jugé plus adapté aux besoins de la municipalité, entre autres pour des questions de sécurité. « On a eu des avis de la CNESST qui nous disaient que la caserne était devenue dangereuse et déficiente », souligne-t-elle. La Ville a justement exploré des possibilités de collaboration avec d’autres municipalités pour un service régional, mais certains obstacles, notamment des conflits internes, ont empêché ces démarches d’aboutir.

Mme Lalonde rappelle que le projet de relocalisation répond à une analyse impliquant des experts et des spécialistes, et que l’emplacement choisi vise à optimiser la rapidité des interventions des pompiers, malgré les inconvénients que cela entraîne pour certains secteurs.

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