Sainte-Adèle fait le point sur les projets immobiliers et les infrastructures
Par Alexane Taillon-Thiffeault (Initiative de journalisme local)
Circulation, eau, égouts et développement : la Ville de Sainte-Adèle a fait le point sur ses capacités et sur les près de 2400 portes à venir, lors d’une présentation publique attendue à la Place des citoyens le 8 décembre dernier.
Cette présentation réunissant plus de 150 personnes était une promesse électorale, a rappelé la mairesse Nadine Brière, qui a souligné d’entrée de jeu le travail considérable des employés municipaux. La soirée, divisée en deux parties, a d’abord porté sur la capacité des infrastructures, comme la circulation, l’aqueduc et les égouts, avant de détailler les nombreux projets immobiliers déjà approuvés et inscrits aux dossiers de la Ville.
Près de 2 400 portes à venir
La directrice de l’urbanisme, Andrée-Ann LaRocque, a présenté les projets d’habitation approuvés depuis les dernières années. Avant de les détailler, elle a rappelé les mesures récemment adoptées pour freiner l’expansion : Un règlement interdisant toute nouvelle rue ou prolongement de rue, adopté par l’ancien conseil, ainsi qu’une résolution imposant un moratoire de 90 jours (appelé à devenir un règlement) limitant les multilogements de 4 unités et plus, afin de « prendre une pause ».
La Ville a donc cartographié tous les projets déjà approuvés, qu’ils soient en construction, en attente de permis ou simplement techniquement autorisés. Ensemble, ils représentent environ 2 400 portes, mais la directrice insiste : « Ça ne veut pas dire qu’ils vont tous se faire en 2026. Il y a des projets qui datent de plusieurs années. »
Parmi les projets présentés :
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Relief-Nord : rues et infrastructures déjà construites, début des permis imminents.
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Le Howard : projet majeur avec des phases déjà en construction.
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Le Blondin : projet de bâtiment multilogement résidentiel en cours. 42 unités sur trois étages.
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Versant Mont-Gabriel : 86 habitations unifamiliales avec installations sanitaires.
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Place de la rivière : 6-plex et 4-plex desservis par les deux réseaux. Grande superficie d’air de vie pour les locataires.
Trafic : une situation accentuée par des événements exceptionnels
Étienne Brossard, directeur des services techniques, a présenté les conclusions d’une étude de circulation menée sur 17 intersections. Selon lui, la perception d’un trafic « énorme » à Sainte-Adèle s’explique surtout par des circonstances exceptionnelles vécues ces dernières années.
En 2024, l’intersection de la 117 et Morin/Pierre-Péladeau affiche un niveau de service D, soit environ 45 secondes de retard. En projetant les développements déjà autorisés, elle passerait à un niveau E d’ici 2040, ce qui représente « à peu près 25 secondes de plus ».
M. Brossard a toutefois nuancé : « Ce n’est pas que le nombre de personnes de plus qui a vraiment des impacts sur la circulation. » Il a rappelé que les travaux majeurs sur l’autoroute 15, la grève des ingénieurs du MTQ et des détours au centre-ville ont également aggravé la situation.
Égouts : un réseau à moderniser d’urgence
C’est du côté des eaux usées que la situation est la plus critique. Sainte-Adèle possède encore un réseau combiné en plusieurs points, ce qui mène à des déversements en période de pluie. Plusieurs centaines de puisards ont été déconnectés depuis 2014, ce qui a permis de réduire ces débordements.
Mais l’enjeu majeur demeure l’usine de traitement des eaux à Mont-Rolland, entièrement dépassée. La Ville estime les travaux nécessaires à 18 M$, dont la moitié pour remettre l’usine à niveau et l’autre pour l’augmenter. Les demandes d’aide financière ont été refusées à deux reprises. La mairesse précise toutefois que la Ville fait partie d’un regroupement d’une vingtaine de municipalités mobilisées pour protéger la rivière du Nord et chercher conjointement du financement.
Il est toutefois important de noter que quant à l’aqueduc, la Ville dispose d’une très bonne capacité en eau potable. « On consomme à peu près le tiers de l’eau qui est disponible », a indiqué Brossard. La consommation par habitant est passée de 680 litres par jour en 2018 à 436 litres en 2024.
Cette amélioration s’explique par un programme intensif de détection des fuites, des équipements domestiques plus économes, une sensibilisation accrue et la réfection progressive du réseau. « Malgré le développement, la quantité d’eau produite diminue », souligne-t-il.