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Michel Rivard : Roi de rien et pourtant créateur d’un grand tout

Par Martine Laval

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Photo : Valérie Jodoin Keaton

Michel Rivard nous enchante de ses inspirations musicales depuis plus de 40 ans. Roi de rien en titre de son dernier album est une affirmation bien loin de la réalité d’une carrière marquante emplie de musique, de poésie, de chansons qui résonnent au cœur de notre identité québécoise. Auteur-compositeur-interprète, également comédien, conteur, improvisateur, animateur, humoriste, scénariste à ses heures, Michel Rivard fait partie des créateurs qui marquent l’histoire culturelle et artistique du Québec. Discussion avec l’un des initiateurs de l’aventure de Sept jours en mai dont le spectacle à découvrir fera certainement parler du génie créatif de son ensemble.

À cette étape de votre vie personnelle et artistique, de quoi avez-vous envie Michel Rivard?

J’ai envie de ne pas faire les choses évidentes, comme de dire oui à des projets comme Sept jours en mai. Prendre des risques, me mettre en danger, embarquer dans une aventure sans trop savoir si ça va fonctionner. Il y a toujours un improvisateur en moi qui dit : « une porte s’ouvre ici, alors essayons! »
Dans ma carrière en général – j’aurai 65 ans à l’automne – le mot retraite n’existe pas, mais je m’aperçois avec sagesse que je ne suis plus dans le peloton qui défonce les portes. On a plein de jeunes auteurs-compositeurs, des gars, des filles, des groupes au Québec, qui occupent présentement l’espace, et ils le font merveilleusement bien. Je regarde ça aller et je me dis que j’étais là aussi en 74 ! On était une gang de jeunes et on le faisait. J’ai donc une certaine sagesse par rapport à tout ça qui me fait simplement dire qu’à partir de maintenant, je fais les choses à mon rythme. Je gagne ma vie, je fais des shows de temps en temps, je fais des tournées, des disques, mais en grande liberté. Il y a un désir de toujours être là et de continuer, mais je ne sens plus du tout l’obligation de courir dans le peloton de devant.

Alors si ce n’était pas ça, ce serait quoi Michel?

C’est très prématuré d’en parler, mais ce serait de faire les choses à mon rythme. J’ai encore envie d’écrire des chansons c’est sûr, mais je veux prendre mon temps pour savoir comment les enrober, comment me présenter. J’ai envie de sortir du carcan : on finit une tournée, on arrête quelque temps, on écrit d’autres chansons, on enregistre l’album, on monte le show, on part en tournée et ainsi de suite tout le temps. J’ai envie de me retrouver.
Après les spectacles de Sept jours en mai, à l’automne, il se peut que j’arrête, que je disparaisse, que j’essaie de faire autre chose, que je travaille sur un autre projet. Je ne sais pas encore ce dont j’ai envie. Je sais seulement que j’ai envie d’avoir du temps et de prendre mon temps pour savoir ce que j’ai le goût de faire.
La chanson demeure. Je ne suis pas blasé et ce n’est pas fini! Même si j’ai déjà pensé plus jeune qu’un jour j’écrirais des romans, je me rends compte que c’est dans les chansons que ça fonctionne pour moi. Chansons, textes poétiques que je lis sur scène. J’ai encore beaucoup à écrire, par contre je veux prendre mon temps. Mon projet en est un de ralentissement pour laisser venir à moi la suite des choses.

Est-ce que Sept jours en mai est une expérience de carrière dont tout artiste devrait faire l’exercice?

Sans s’obliger à vivre l’expérience de la même manière qu’on l’a fait pour Sept jours en mai, il reste que l’exercice de partager avec une grande ouverture d’esprit, ne pas rester boqué sur une position et dire oui avec un O majuscule est très riche.
Travailler avec quelqu’un d’autre ou un groupe, c’est laisser son ego à la porte pour pouvoir accepter les notes et les mots de l’autre et saisir la perche qu’on nous tend pour explorer ce qu’on peut faire ensemble sans tenter de voler la vedette. Offrir l’opportunité à chaque personne d’ajouter sa petite brique à l’édifice devient une expérience humaine qui permet également d’avancer sur son propre chemin.

Pour le spectacle au Patriote le 27 mai, on dit quoi au public?

On dit qu’on est les sept sur scène, plus un batteur : Vincent Carré ! Qu’on a 14 chansons qu’on brûle de jouer live ! Qu’on va en plus puiser dans nos répertoires personnels. Qu’on utilise au maximum tout ce qu’on sait faire, et qu’on exploite au maximum tous nos talents dans une belle mise en scène d’Éve Déziel ! …Et on a tellement hâte!

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