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Après le burn out, le bore-out

Par Rédaction

Chronique « Mieux-Être »

Paola Akl Moanack, psychologue chez Meetual

 

Vous avez sûrement entendu parler du burn-out, ou épuisement professionnel. Le syndrome du bore-out est l’inverse. Venant du mot anglais bore (ennuyer), le phénomène du bore-out, ou épuisement professionnel par l’ennui, fait allusion à la sensation d’ennui extrême au travail.

 

Il s’agit ici d’un ennui soutenu dans le temps qui s’inscrit peu à peu dans le mode de vie de la personne et devient à tel point insupportable qu’elle finit par détruire une partie de son identité.

C’est un terme relativement récent que les experts définissent comme « Un état psychologique négatif de basse productivité ». Cet état se manifeste sous trois formes :

  1. Une crise identitaire qui survient du sens accordé au travail et le sens que celui-ci a dans le parcours de vie.
  2. Un ennui à réaliser les activités propres du travail.
  3. Un sentiment de stagnation qui entraîne une diminution de la motivation.

Plusieurs auteurs attribuent ce syndrome au travail comme tel : manque de planification et de clarté des tâches à réaliser, duplication dans les tâches avec d’autres postes de travail, monopolisation des tâches les plus stimulantes de la part des supérieurs et de ceux qui ont plus d’ancienneté, tâches monotones et répétitives, instructions qui empêchent les employés d’innover ou de se montrer créatifs, manque de promotion du personnel (absence d’opportunités d’avancement), manque de stimulation et de reconnaissance face à une bonne performance, manque de préparation pour le poste, surqualification, etc.

Ces conditions de travail provoquent une sensation de mal-être importante, le sentiment de penser que peu importe l’effort réalisé, il n’y a aucune possibilité de changement, accompagné de la honte de se sentir inutile. De plus, la personne peut se sentir jugée et n’ose pas nommer ce mal-être. Comment avouer ouvertement que vous perdez votre temps toute la journée ?

Comment différencier le burn out du bore-out?

La différence entre les deux concepts est plus dans la compréhension des causes qui provoquent le mal-être que des symptômes directement.

Un employé en burn out n’a pas le temps de s’ennuyer. Il ne va pas montrer une basse estime de lui-même, ni un sentiment de sous-utilisation de son potentiel.

Au contraire, il se sent submergé par la situation et pense qu’on a abusé de son temps et de son dévouement. Mais dans les deux cas, quand la situation perdure, elle entraîne fatigue et épuisement et, par voie de conséquence, une baisse de performances.

Soutenus dans le temps, les deux syndromes peuvent provoquer des symptômes plus sérieux comme une détérioration de la santé physique, une perturbation des cycles de sommeil, des variations importantes du poids et peuvent se transformer en dépression majeure. Par ailleurs, quelques études suggèrent que les personnes atteintes de bore-out ont une espérance de vie plus courte, non pas parce qu’elles meurent d’ennui littéralement, mais parce que l’ennui les amène à adopter des habitudes de vie moins saines – alimentation, consommation d’alcool et de drogues – et avoir des comportements à risques.

Source : blondstory.com

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1 Comment

  1. lucien

    il y a des employeurs agissant exprès comme cela pour obtenir une démission en sous-chargeant une personne abusivement, quantitativement ou qualitativement : il s’agit d’une manœuvre assimilée à un harcèlement moral et peut être poursuivie comme telle : voir La prévention du harcèlement moral au travail : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=163&dossid=403

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