des millions de dollars plus tard…
Par Éric-Olivier DallardÀ Sainte-Adèle on étudie toujours la question…
«Je ne sais pas», a lancé simplement le conseiller Latour, en séance du Conseil municipal de lundi dernier à Sainte-Adèle. C’était en réponse à une question d’un locataire de La Rolland.
Le silence du maire Descôteaux et du greffier Rousseau en dit long sur la question… Mais nous y reviendrons…
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Alors donc la Corporation du parc d’affaires, qui (di)gère tant bien que mal (et plutôt mal que bien, si vous voulez mon avis), La Rolland à Sainte-Adèle, vient d’être condamnée à verser presque trois-quarts de millions de dollars à deux compagnie de consultants (Citec / Sciparc) dont elle avait requis les services… 726 000$, qui s’ajoutent à un déficit annuel qui dépasse déjà le million de dollars.
En juillet dernier, dans cette colonne, j’écrivais:
«La gestion jusque-là déficiente du projet a un coût… euh… sensationnaliste, oui.
Selon l’information obtenue par Accès, il a été versé en fonds publics municipaux à la Corporation du Parc d’affaires La Rolland 2 150 000$ depuis le lancement du projet.
De plus depuis février 2008 la Corporation ne pouvant plus assumer ses obligations auprès de la Caisse populaire des Pays-d’en-Haut, c’est la Ville de Sainte-Adèle qui assume les intérêts dus par la Corporation auprès de ce créancier: du 1er février au 1e janvier, plus de 90 000$ ont ainsi été versés par la Municipalité, directement à la Caisse… faites le calcul: citoyens adélois, en plus des sommes déjà versées par notre Municipalité à cette Corporation, vous assumez 20 000$ d’intérêts mensuellement pour des créances contractées auprès de la Caisse (et qui n’inclut pas le remboursement du capital!) C’est des bidous ça mon choux, pour un lieu au potentiel formidable, mais pourtant aux trois-quarts vide.»
L’un des locataires de La Rolland, le propriétaire de la compagnie technologique Maerix, Éric Veilleux, dénonce depuis un bon moment déjà la mauvaise gestion de l’endroit. Accès avait d’ailleurs consacré un article il y a quelques mois au véritable parcours de combattant que doit suivre M. Veilleux afin de faire reconnaître ses droits de locataire. L’homme d’affaires est actuellement en procès contre la Corporation…
Lors de la séance mensuelle du Conseil municipal de lundi, interrogé par M. Veilleux suite au jugement de 726 000$ obtenu par Citec / Sciparc – il apostrophait le Conseil à savoir si l’on entendait tenter de régler son cas en dehors du juridique, ou bien si l’on allait continuer à s’obstiner et à accumuler les frais d’avocats pour risquer… encore une autre débandade! –, le Conseil est resté de marbre. «Pourquoi continuez-vous à me poursuivre?» Aucune réaction. Aucune.
Là, mettez tous les clichés du genre, ils sont tous applicables: Le silence était pesant, l’air à couper au couteau, le temps a suspendu son vol. L’on aurait entendu une mouche voler… Etc, etc, etc…
Le conseiller Latour (qui siège à la Corporation de la Rolland) a laissé tomber, au bout de ce silence (il fallait bien quand même que quelqu’un dise quelque chose, puisque, théâtral, Éric Veilleux n’a pas bougé, ni rien ajouté après sa question): «Je ne sais pas».
Doit-on en conclure que, comme on a pu le penser aux belles heures de l’ex-directeur-général Mongeau ou de la mairesse par interim Marlène Houle, la Ville est toujours menée par les avocats, le tout aux frais des contribuables? Pourtant la Ville n’a-t-elle pas elle-même un avocat en son sein, en la personne de son greffier Michel Rousseau (qui, soit dit en passant, devrait être au courant du cas Veilleux, puisqu’il a signé certains contrats s’y référant!); ne pourrait-il pas, lui au moins, s’enquérir un peu de la situation?
L’on pourra arguer qu’une séance du Conseil n’était pas la tribune appropriée pour ce genre de débat, puisque c’est la Corporation qui est en cause. Ce à quoi je ne peux m’empêcher de répondre en rappelant que les Adélois versent des milliers de dollars pour le maintien de La Rolland; c’est en fait depuis maintenant plus d’un an que la Ville de Sainte-Adèle assume les intérêts dus par la Corporation… Alors, oui, une séance du Conseil est un bonne tribune pour poser des questions! Alors oui, les élus devraient renseigner les citoyens sur l’état du dossier, et même des dossiers judiciarisés.
C’est un pattern qui semble établi à Sainte-Adèle: on parle peu aux personnes impliquées; on engage des procédures judiciaires; on se rend compte trop tard qu’on a fait des erreurs. Mais on continue quand même! Et puis on est condamnés. Et puis les citoyens paient. Encore.
«Je ne sais pas.»
«On étudie la question.»
C’est bien ce qui nous désole le plus.
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