La politesse ça vous dit quelque chose ?

Par Rédaction

Oui oui, la politesse, le respect, le savoir-vivre, l’étiquette. Des mots en voie d’extinction parce que de plus en plus de parents eux-mêmes privés de bienséance dans leur jeunesse, n’enseignent plus à leurs petits l’art des bonnes manières. Je dis ça mais j’ai vécu un moment d’impolitesse avec une personne âgée dans un supermarché. Elle se trouvait dans le département des fruits et légumes. Soudain, elle échappe les 4-5 oranges qu’elle tenait dans ses mains. Me voilà à me précipiter vers elle en la voyant peiner pour se pencher. La terre est basse, devait-elle se dire. Au moment où je lui remettais le tout, elle m’a regardée avec colère en me disant : « vous croyez vraiment que je suis trop vieille pour les ramasser » ? Aucun remerciement de sa part, bien sûr.

À l’école, lorsque je remettais des copies à mes élèves, j’exigeais ce petit mot de rien : merci. Un jour, l’un d’eux m’avoua que ça n’existait pas dans sa famille. Je l’avais alors encouragé à en parler avec ses parents. Dès le lendemain, l’enfant m’avait dit : mon père y dit de te mêler de tes affaires. Ah bon… Tenez, combien de fois cela m’arrive de laisser la voie à une voiture. C’est devenu une denrée rare de recevoir un salut ou un signe de la main en guise de reconnaissance. C’est plutôt une multitude de bras ou de doigts d’honneur que l’on croise sur nos routes avec tous ces conducteurs qui nous foncent dessus comme des missiles. Coudon, mes idées de bienséance sentent-elles le moisi à ce point?

Catherine, coton ouaté, Dorion de Québec Solidaire me déçoit au plus haut point. J’ai encore en tête sa vidéo dédiée au Premier Ministre François Legault. À grand coups de tutoiement, je vous relate mot pour mot la fin de sa missive : « François Legault, arrête de dire que c’est la faute d’Ottawa. C’est toi qui as la possibilité de prendre l’argent. Eille, c’est quoi l’esti de crisse de niaisage de marde » ? Ce qui m’irrite dans ce cas, c’est que cette jeune député à l’assemblée nationale n’est pas du tout dépourvue d’intelligence. Hélas, elle s’en sert comme du papier de toilette, j’espère qu’elle sera vite rendue au bout du rouleau. Cette pensée pour elle de Jean D’Ormesson : c’est le langage qui crée l’humain.

Il faut beaucoup de courtoisie et de patience pour côtoyer ceux qui manquent de savoir-vivre. Parlant de tact, je vous donne en exemple des phrases à proscrire de votre vocabulaire et vous en propose d’autres gratuitement en remplacement. Au lieu de dire j’ai méga envie de péter, on pourrait dire tu tiens combien en apnée? Ou bien : ma parole t’es toujours aussi con pourrait être remplacé par : ce qui me fascine chez toi, c’est ta constance. C’est très impoli de dire que tu pues d’la gueule, on pourrait remplacer ça par : désires-tu un bonbon à la menthe? Des fois on aurait envie de dire : elles sont stupides tes blagues. Mieux vaut se retenir en lui demandant plutôt comment il fait pour toutes les retenir. Et pour la fin, au lieu de se moquer de Manon Massé de Québec Solidaire, en riant de sa moustache qu’elle semble porter fièrement, on lui dit gentiment : madame, vous avez l’air de plus en plus féline…

La politesse demeurera toujours une grâce de l’esprit, une sorte de douceur envers autrui, une intelligence de la vie. Elle est comme l’air dans les pneus, elle ne coûte rien mais rend la route infiniment plus agréable.

MIMI LEGAULT

mimilego@cgocable.ca

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