le deuil

Par Martine Laval

Pas très «jojo» comme sujet me direz-vous mais ce n’est pas celui que vous croyez.

Plutôt celui qui concerne notre propre personne, notre vie, ce qu’elle a été, ce que nous fûmes; le deuil de certaines aspirations que nous avions, de fantasmes et de fantaisies que nous nourrissions.

Mais non! Il n’est jamais trop tard!

Je sais bien. C’est juste que plus on attend, plus les choses changent, plus on se transforme, plus on a l’impression qu’on ne réalisera pas nos idées de projets comme nous l’aurions aimé initialement. Et vous savez quoi? Parfois c’est beaucoup mieux ainsi; car le temps que nous avons pris à être occupée ailleurs, il s’est passé des choses en nous et autour de nous et finalement, lorsque l’idée du fameux projet non réalisé arrive, on se rend compte qu’en fait, maintenant est le parfait timing et que la vie a bien fait de nous retenir ailleurs. C’est fascinant de constater à la cinquantaine que la vie a toujours bien fait les choses et nous a en fait très bien dicté notre conduite!

Et puis il y a certains états d’âme qui s’installent et des envies qui nous passent aussi, tout simplement. D’autres par contre surgissent. Certaines auxquelles nous n’avions pas pensé ou n’avions pas même imaginées. Elles remplacent les autres, celles qu’on laisse derrière. C’est ça la vie: un gros paquet de surprises! Et c’est ÇA la beauté d’avancer en âge. Avec l’expérience et la maturité, tout prend une autre dimension, et je dirais… tellement plus intéressante, plus riche.

Dommage pour cette société qui pratique l’âgisme. Âgisme: discrimination ou ségrégation à l’encontre des personnes du fait de leur âge.

Cette nouvelle tendance à la mode provoquée par une population qui vieillit de plus en plus en santé, en forme et encore pleine d’énergie, est en train de créer un nouveau monde du travail, un deuxième souffle de créativité pour beaucoup de gens qui, à défaut d’être employés, mais pas encore prêts pour la retraite, se créent une nouvelle carrière basée sur ce qu’ils furent ou ce qu’ils ont toujours souhaité être. «L’âge n’a aucune espèce d’importance… à moins d’être un fromage!»

Dans les sociétés et les cultures anciennes, on vénère la population vieillissante, les aînés, les vieux. C’est par eux qu’on apprend les leçons de la vie, la Sagesse.

Une personne n’a pas réussi parce qu’elle a accumulé des biens, du matériel, de l’argent.

Une personne a réussi parce qu’elle a vécu pleinement sa vie, en profitant du temps qui passe et de la beauté de ce qui l’entoure.

Dans ce monde où tout n’est que cupidité et appât du gain, se perdent des valeurs, des richesses, des expériences conservées seulement au coeur de la vie des gens qui ont du vécu, qui ont appris de la vie…avec laquelle viennent inévitablement les rides du temps qui passe. Tout n’est pas que jeunesse et beauté.

Ah! «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait!» Mais ceux que les jeunes voient comme des vieux, peuvent et veulent encore vivre pleinement, travailler, créer, et pour bien plus longtemps que l’on croit! Il est trop tôt pour les relayer au rang de vieux! «Quand le corps disparaît, l’Essentiel apparait»

Nous ne sommes peut-être plus… mais nous sommes tellement plus!

Martine LAVAL

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