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Lettre à Sainte-Adèle

Par Éric-Olivier Dallard

Je largue (encore) une autre (petite) bombe… vous êtes prêts?

«Accès publie Lupien»? Saviez-vous que nous avons reçu, pas plus tard que la semaine dernière, une mise en demeure, signifiée par huissier, des avocats de ce monsieur?
«Accès se fait du capital sur les problèmes de Sainte-Adèle?» Saviez-vous que TQS et le 98,5 FM sont intéressés par nos dossiers, que ces stations, leurs journalistes, leurs recherchistes, les jugent dignes d’intérêt? Saviez-vous que votre maire a décliné une offre en or de notre journal, destinée, justement, à amortir la chute, à relativiser «les problèmes de Sainte-Adèle»?

Josée, l’éditrice, quand elle en a sa claque, elle dit qu’elle en a «raz-le-pompon ». Dans ces moments-là, il arrive qu’elle en fasse une chronique. Parfois

Comme cette semaine dans son Espace. Comme la semaine dernière aussi, d’ailleurs.

Alors, «raz-le-pompon », elle se met à parler, par exemple, de «raz-de-marée» qui traduit un «raz-le-bol».

Son propos ne se tient jamais «raz des paquerettes». Puis ça fait concept. Je ne sais comment elle y parvient, mais ses colères, ses coups de gueule, ils demeurent… euh… jolis, bien tournés. Pas «jolis» comme dans «inoffensif». «Jolis» comme dans «jamais disgracieux, sans faute de goût». Bref, jolis comme dans «même si t’es pas d’accord avec elle, tu peux pas ne pas aimer ce qu’elle écrit»…

Donc, quand elle en a sa claque, elle dit qu’elle en a «raz-le-pompon ». Et dans ces moments-là, il arrive qu’elle en fasse une chronique.

Parfois.

Moi, quand j’en ai a ma claque, je parle plutôt de «pétage de plomb».

Pis j’en fait une chronique.

Toujours.

Non, c’est pas très concept. Ni très joli. Ça peut même être disgracieux.

Comme cette semaine. Elle est laide. D’une laideur qui fait mal. Qui blesse ceux qui la lisent. Et celui qui l’écrit. À vos abris, donc, les retombées sont radioactives.

Josée, toujours l’éditrice, elle explique cette semaine que le «tremblement de terre» adéquiste est, en fait, un peu, un «tremblement de cœur», une clameur populaire réclamant que l’on dise (enfin!) les vrais trucs, dans une langue vraie.

Considérez ce que je vais vous dire comme cela exactement: un désir ardent de faire tomber quelques masques, ceux d’une mascarade qui dure depuis déjà trop longtemps.

L’épicentre de ce tremblement de terre-là est l’Hôtel de ville de Sainte-Adèle.

Les personnages?

Jean-Paul Cardinal, maire.

André Mongeau, directeur.

Marc Lupien, citoyen.

Vincent Éthier, photographe.

Eric-Olivier Dallard, rédac’chef.

Dallard, il dégotte la poursuite de 3,2 M$ contre la municipalité de Sainte-Adèle que le citoyen Lupien vient de déposer au greffe de la Cour. C’est, à ce moment-là, un document public, accessible à tous les journalistes qui cherchent l’information. Dallard, il contacte Lupien pour avoir ses commentaires, lui demandant, notamment, par quel raisonnement ou avec quelle jurisprudence il entend justifier le montant réclamé. Lupien, il consulte ses procureurs et répond à Dallard. Dallard, il contacte aussi l’Hôtel de ville. Il parle à Mongeau, qui lui répond que dorénavant la Ville ne commentera plus les dossiers judiciarisés. Dallard ne s’arrête pas là, il plaide pour que la Ville parle, il insiste: «Nous sommes mercredi. Dans deux jours vos citoyens vont lire que leur municipalité est poursuivie pour un montant important. Ne voulez-vous pas les rassurer? Leur dire que vous avez le contrôle de la situation? Au moins leur signifier que vous prenez au sérieux le dossier? Ne voulez-vous pas, sans être paternalistes, adopter une position responsable de bon père de famille?» Mongeau va «consulter Cardinal» et «il vous reviendra».

Le lendemain, jeudi, Dallard parle enfin à Cardinal qui déclare «Nous tenons compte du bien de nos citoyens, nous en tiendrons toujours compte, il va guider chacun de nos pas. (…) Nous, on a une ville à administrer, on a des lois et des règlements à faire respecter!» C’est court, mais c’est tout ce qu’il déclare et c’est un début, un début que Dallard va reprendre intégralement dans son texte et qu’il va faire placer en gros (on dit «en exergue») au montage infographique.

Et c’est là que le second acte de cette mauvaise pièce commence… Dallard propose à Cardinal d’envoyer le photographe Éthier lui tirer le portrait devant l’Hôtel de ville, de le placer en couverture, avec ses mots («Nous tenons compte du bien de nos citoyens, nous en tiendrons toujours compte, il va guider chacun de nos pas. Nous, on a une ville à administrer, on a des lois et des règlements à faire respecter.») Bref, Dallard il propose à Cardinal de donner le ton à la nouvelle, de relativiser le tout. Il propose à Cardinal de changer la perception de la nouvelle, AU BÉNÉFICE DE TOUTE LA COMMUNAUTÉ ADÉLOISE.

Et c’est là que se produit le VRAI COUP DE THÉÂTRE DE CE MAUVAIS DRAME: Cardinal REFUSE L’OFFRE! Il refuse, tout en sachant que la couverture du lendemain sera une photo de l’Hôtel de ville de Sainte-Adèle avec ces mots: «Sainte-Adèle poursuivie».

Le dernier acte de la pièce? À l’Hôtel de ville court des rumeurs…
«Accès publie Lupien»? Saviez-vous que nous avons reçu, pas plus tard que la semaine dernière, une mise en demeure, signifiée par huissier, des avocats de ce monsieur?
«Accès se fait du capital sur les problèmes de Sainte-Adèle»? Saviez-vous que TQS et le 98,5 FM sont intéressés par nos dossiers, que ces stations, leurs journalistes, leurs recherchistes, les jugent dignes d’intérêt? Surtout saviez-vous que votre maire a décliné une offre en or de notre journal, destinée, justement, à amortir la chute, à relativiser «les problèmes de Sainte-Adèle»?

Je viens peut-être là, avec cette chronique, de changer la fin de la pièce (ou d’un chapitre à tout le moins). Je l’espère.

Non, c’est pas très concept. Ni très joli. C’est même disgracieux. C’est laid. D’une laideur qui fait mal. Qui blesse ceux qui lise. Et celui qui écrit.

Mais cet acte disgracieux est une réponse à l’état de disgrâce dans lequel nous placent les rumeurs véhiculées par plusieurs personnages de l’Hôtel de ville de Sainte-Adèle.
À bon lecteur, salut!

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