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Chialer ou ne pas chialer ?

Par Rédaction

Éditorial

 

En cette période, les raisons de râler ne manquent pas : la neige, les toits qui coulent, les impôts et le passage à l’heure avancée qui ne fait pas l’affaire de tout le monde. Sans parler des thèmes récurrents qui nous font rouspéter à longueur d’année, comme le manque de temps, la température – trop froide ou trop chaude, la cherté des biens de consommation, les files d’attente, les Canadiens, les boss, nos ados, alouette! À chacun ses déclencheurs. Mais avouons-le, ça fait du bien de chialer et de « mémérer ». Ça soulage.

Dans une étude menée par des chercheurs de l’université de Iena en Allemagne, et relayée par plusieurs médias, on affirme que râler et exprimer sa mauvaise humeur est bon pour la santé. Se basant sur un échantillon de 6 000 personnes, ces chercheurs ont observé qu’en situation de stress, celles qui semblaient maîtriser leurs émotions avaient un rythme cardiaque et une tension artérielle plus élevés que celles qui s’exprimaient ouvertement, courant ainsi le risque de développer davantage de maladies cardio-vasculaires. Ils en ont conclu que se plaindre permet de rallonger son espérance de vie.

On respire

Ces résultats se situent aux antipodes de nombreux enseignements issus de la spiritualité orientale qui prônent de rester zen en toutes circonstances et de ne pas se laisser troubler par le monde extérieur. Contrairement à l’étude allemande, le psychiatre américain Steven Parton dénonce lui aussi l’habitude de râler dans la revue Psychpedia comme étant nuisible pour notre santé. Selon lui, plus l’on entretient des pensées critiques et négatives, plus celles-ci prennent de la place dans notre cerveau. Et plus on se plaint, plus on libère du cortisol, l’hormone du stress.

Tous les points de vue se valent. À nous de faire nos propres expériences et d’en tirer nos conclusions. En ce qui me concerne, même si je ressens un soulagement momentané à râler et à critiquer, j’ai toujours senti que cela nuisait à mon bien-être général et à ma bonne humeur. À un moment donné, j’en ai eu marre de ressasser les mêmes pensées négatives. Voilà pourquoi j’ai décidé, il y a de nombreuses années, de pratiquer la méditation. Une discipline qui est loin d’être aisée, surtout quand on commence, mais dont les effets positifs se manifestent ensuite quotidiennement.

Bla bla bla

Ça m’arrivait souvent le soir en me faisant à manger ou avant de m’endormir. Alors que j’étais revenue au calme dans ma cuisine après une journée de travail ou encore la nuit dans mon lit, voilà que la cassette se remettait en marche, bla bla bla… Un jour, alors que je vivais ce genre de situation, je me suis mise à dire tout haut et sur un ton d’exaspération : « Bla bla bla ! » Et là, comme si je m’étais surprise en flagrant délit, cela m’a coupé le sifflet. Depuis, quand je n’arrive pas à rompre le flot de mes pensées discursives, je me mets assez rapidement à prononcer ces trois syllabes bla bla bla. Évidemment, je continue à râler et à chialer comme tout le monde, mais si comme moi, vous privilégiez la paix de l’esprit, je vous suggère d’utiliser ce petit truc ou de trouver une expression afin de faire taire votre mental.

Par contre, cela ne fonctionne pas avec le bla bla des autres…

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