Tricoté d’humanité
Par RédactionÉditorial
Par Joëlle Currat
Directrice de l’information
redaction@journalacces.ca
Vous l’aurez sans doute remarqué en lisant mon nom, je ne suis pas une « pure laine ». Mais je peux dire que je connais très bien le Québec puisque j’y réside depuis 25 ans. Même si j’ai habité dans des grandes villes comme Montréal, Québec et Gatineau, il y a une chose que je n’avais pas expérimenté jusque-là : vivre dans un village. J’ai choisi les Laurentides parce que les paysages sont splendides, l’air est pur, la qualité de vie supérieure à bien des égards aux milieux urbains et aussi, un peu, parce que les montagnes me rappellent mon pays d’origine, la Suisse.
J’ai découvert la semaine dernière un autre aspect de la région qui m’a séduite : le sens de la communauté. Je participais à un point de presse concernant le Relais pour la vie de la Société canadienne du cancer, un événement d’envergure qui aura lieu pour la première fois à Saint-Sauveur, au mois de juin prochain (voir article p. 9). Une conférence de presse comme tant d’autres, où l’on boit un verre en compagnie des organisateurs et de quelques élus, en écoutant des allocutions. C’est du moins ce que je pensais avant d’avoir décelé un réel enthousiasme chez les personnes présentes. Plus que ça, j’ai ressenti les liens qui les unissait autour d’une cause commune. Un désir profond de créer un événement rassembleur de la part du comité organisateur composé de gens engagés et sincères.
La connexion humaine
Quand on voit où s’en va le monde actuellement et qu’on cherche des pistes de solutions qui pourraient améliorer notre sort, le sens de la communauté semble constituer une clé importante, voire cruciale pour les années à venir. Mais où le trouver ? Comment l’apprendre ? Dans une société qui prône l’individualisme et la compétition, l’aspect communautaire, l’entraide ne sont pas des objectifs très « sexy ». Et c’est rarement dans les grandes villes, où vit plus de la moitié de la population mondiale, qu’on peut développer cette aptitude. Sans parler de tous ces écrans qui nous isolent plus qu’ils nous relient, et des familles souvent désunies – notre première communauté – où les membres se sont dispersés par choix ou par nécessité.
Le tissu social est parfois trop serré et comporter des failles – repli, corruption, fonctionnement en vase clos.
Mais à l’heure actuelle, pourquoi ne pas mettre la connexion humaine, le sens de la communauté au centre de nos vies ? Pas de façon politique ou idéologique, on connaît le refrain, ni dans l’abnégation ou le sacrifice, mais en participant à des actions qui nous comblent sur le plan personnel et apportent une contribution significative à la collectivité.
Le village référence
Vivre dans un village, dans une communauté à taille humaine, est-il une nouvelle tendance ? On a déjà connu le « retour à la terre » dans les années 60 et 70.
Verra-t-on émerger un nouveau mouvement vers les campagnes et la nature ? L’avenir nous le dira. Les régions en auraient bien besoin en tout cas. En ce qui me concerne, dans mon village, je me sens peut-être moins protégée par un certain anonymat mais j’y trouve des occasions de développer davantage mon sens de la communauté.
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