Les souliers d'un entrepreneur
Par Journal AccèsSous la patte d’Omalley par Christian Genest
Je rentre tout juste du C2MTL Je pourrais vous résumer les conférences, vous endormir d’une liste du genre « Les 9 conseils pour propulser votre business », poser des questions à l’inspirant Adam Garone dont vous aurez déjà les réponses sur la toile ou encore vous parler de la Ferris wheel et du brainstorm net, mais si vous hashtaggez C2MTL, vous lirez tout ça assez rapido. Ils sont des tonnes à écrire sur cet événement et souvent a contrario des valeurs chèrement prônées lors de cette grande messe : pas très créativement!
Je me suis installé à côté de rien de moins que le penseur de Rodin! Un peu triste de vous dire qu’il est passé inaperçu ici. J’ai analysé les gens, leur regard, leur démarche et… leurs [shuz] (Ndlr : shoes)! Parce que dans ce genre de conférence pour la haute société corporative, tout passe par ce qu’on vous suspend au cou, et le regard qu’on y porte en dévoile beaucoup pour moi qui s’attarde au non-verbal.
J’ai toujours habilement détourné la trop rapide question : « Tu fais quoi dans la vie? », prétextant ne pas dévoiler ce genre de détail intime lors d’une première rencontre – comprendre ici que j’ai horreur des gens qui se qualifient socialement par rapport à leur travail.
Vous voyez, dans ce genre de congrès, il est inscrit en majuscules, suspendu à votre cou : Chief Technology Officer, président, ange financier et autres titres tout aussi humbles! Tristement, la plupart des gens visent votre »tag » avant même de regarder vos yeux afin de s’octroyer un rang microsocial.
J’ai donc imaginé un jeu-questionnaire où l’on tentera de faire une corrélation entre le style de souliers et le fameux titre professionnel de la personne devant moi! PS : Tenez-vous-le pour dit : le poil est plutôt tendance chez les jeunes hips-trepreneurs!
Je me suis mis à observer et noter de façon rigoureuse : le banquier porte des souliers noirs un peu défraîchis, drabes et semi-mous, avec des lacets trop longs. La geekette de start-up : des talons bleu poudre à motifs. Le directeur artistique d’une boîte de pub : des Air Jordan remis sur le marché il y a quelques mois. Le cadre de la SAQ qui s’est poussé du bureau parce qu’un lobbyiste lui a refilé un ticket étrenne ses bourgognes-cirés-pointus-à-petits-trous. Et la stagiaire qui a gagné son billet via un concours tente la carte du cool-mais-pas-avec-ses-sandales-plates-à-Swarovski.
En fait, pensez-vous que ce que nous chaussons module notre attitude? Ou bien que celle-ci se profile en fonction du modèle choisi pour la journée? Un peu des deux, je crois bien.
En tout cas, un de mes préférés : le prophète numérique David Shing portait des pompes aussi déjantées que le personnage qu’il interprète!
Étant donné que C2 décortique tout ce qui s’écrit sur son événement, il y aura une partie 2 et peut-être 3 lors de ma prochaine chronique, où je tenterai d’être plus relationnistement téteux à leur égard! D’ici ce prochain rendez-vous, je me permets de vous faire une suggestion : et si, l’an prochain, chaque fidèle dessinait son passé en arrivant? En tout cas, ça confronterait votre public au processus créatif!
Dream while you’re awake, disait le magnétique Agassi. Alors, si un de vous (Richard Speer ou Julie Snyder) êtes intéressé à produire un pilote de mon jeu-questionnaire, je vous offre mon idée pour quelques gin-tonics et 15 % de royauté! Deal?
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