L’essentiel, c’est de participer

Par Journal Accès

Sous la patte d’Omalley par Christian Genest

J’ai suivi du coin de l’œil la soirée électorale, sans bière ni chips, hélas.

J’ai youtubé le speech de Justin le lendemain… (sorry Dude il était trop tard, c’était un lundi soir quand même).

N’empêche qu’il était bien ficelé, son discours, et que ses performances de tribunss’améliorent tranquillement.

Avec chance, Obama lui confiera quelques secrets de maître afin de captiver son auditoire.

J’ai tout de suite pensé à la déception d’Harper et à la dégringolade de Tom.

J’imaginais Laureen et Catherine (leurs femmes respectives) dire à leurs hommes quelques minutes avant qu’ils s’adressent à leurs militants : « C’est pas grave Chéri, l’important ce n’est pas de gagner, mais de participer ».

Vous ne croyez pas? Pourtant, c’est ce qu’on enseigne à nos jeunes, non?

L’essentiel, c’est de participer.

Vous, quelle attitude adoptez-vous face à la victoire? Et la défaite?

Je ne serai peut-être pas aussi politically correct que la moyenne des Québécois.

Bon, allez-y, traitez-moi de fasciste ou d’apôtre de la performance, peu importe, je suis totalement contre ce canular sur la participation.

Au fait, si l’important ce n’est pas de gagner, pourquoi compte-t-on les points?

Au hockey, en mathématiques, au football, même à Grand Theft Auto.

Comme si ce n’était pas grave, on en mettra 6 sur la glace au lieu de 5, parce que le petit blond est tellement fin!

COME ON!

Vous vous présentez en entrevue pour une super job; vous croyez que vous serez sélectionné si vous n’êtes pas le meilleur aux yeux des ressources humaines?  

Vous commandez une pizzz, quel resto vous appelez? Celui qui est correct pour les encourager, ou bien votre préféré point final?

Vous tentez de séduire votre voisine de vélo au cours de spinning du mardi soir, vous pensez qu’elle s’intéressera à vous parce que vous êtes correct? Non! Vous devez être exceptionnel à ses yeux.

Votre ado sera reçu dans un programme contingenté même s’il a des notes pourries, parce qu’il écoute bien en classe et qu’il est poli?

Je crois que le choix des mots aime se tapir dans l’ombre de nos gestes.

Parce que la réussite s’atteint, non pas par hasard, mais plutôt en jardinant avec des graines comme : la volonté, le travail, la détermination, le risque, le talent.

À sentir la faim, l’excitation.

Surtout pas la chance, la maudite chance, les seules chances, ou presque, qui soient sont la santé et le fait d’être né au Canada.

Et pour les complaisants, un des pires ennemis de la réussite : justement la complaisance, ne la laissez pas s’installer dans votre cerveau.

Je me permets encore une ligne en anglais : second place is the first looser.

Ça vous dit quelque chose?

Et si on choisissait de niveler par le haut plutôt que de miser sur la culture de la participation?

Parce que la victoire est un objectif motivationnel fabuleux.

Ça me rappelle un prof de philo, Jean-Charles, qui répétait à outrance : « Arrêtez le plan thèse, antithèse, foutaise »!

Ce n’est pas la participation qui transforme nos jeunes, mais plutôt l’intensité de l’expérience.

Voilà qui est rude, mais qui entraînera un vrai changement — hein M. Trudeau?

Vous désirez perdre du poids, ou courir un semi-marathon : l’important c’est d’essayer et pis si vous ne réussissez pas, ce n’est pas grave.

Héééééé bin.

Je vous annonce que si vous visualisez de la sorte, y’a de fortes chances que vous récoltiez un échec retentissant.

Miser sur un objectif, adopter un plan, se mesurer, modifier son plan, se remesurer, remodifier sa stratégie et réussir!

L’art de se fixer des objectifs n’est pas enseigné sur nos bancs d’école, dommage, car avoir un objectif nous fait visualiser, progresser et probablement même sentir le petit oumff au centre de la poitrine qui oblige à passer à l’action.

D’accord, il y en a qui versent dans la performance maladive, la réussite à tout prix, l’insatisfaction constante.

J’avoue avoir croqué ce plat à quelques reprises, pour ensuite avoir une vision de la réussite, ma réussite, sans nécessairement verser dans la névrose obsessionnelle.

Si mon antithèse vous apparaît triviale, celle-ci va à l’encontre d’une foi naïve en l’importance de la participation.

Comme dirait Oscar Wilde : « Visez la lune, en cas d’échec, vous atteindrez une étoile ».

En tout cas, notre nouvelle star de la politique canadienne devra s’en fixer des objectifs, parce qu’il n’y a qu’une étape de franchie sur le parcours sinueux qu’il entreprend.

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