Au diable les petits vieux

Par Journal Accès

J’ai 65 ans et suis à la retraite depuis 2010. J’écris cette lettre en sachant très bien que je n’aurai pas la sympathie d’un bien grand nombre. Je l’écris pour dénoncer un autre geste odieux de la part du gouvernement Couillard.
Cette fois-ci, il s’attaque à des personnes âgées qui n’ont aucun pouvoir de faire changer les choses parce qu’elles sont isolées et qui, de surcroît, n’auront jamais la cote d’amour de la population. Je parle ici des cadres retraités de la fonction publique.
Pendant qu’on accorde de scandaleuses augmentations aux médecins, on coupe dans le régime des cadres à la retraite. On leur abolit l’indexation au coût de la vie, parce que, bien entendu, les besoins des aînés pour suivre l’inflation sont nettement insignifiants par rapport aux pauvres médecins. Facile! En mai 2017, on adopte une loi et vlan dans les dents et les dentiers : dès janvier 2018, on coupe!
« Qu’ils aillent au diable les petits vieux perçus comme bien nantis du système! Personne ne va pleurer sur leur sort ou monter aux barricades pour les défendre. Puisque les actuaires n’avaient pas prévu qu’ils vivraient aussi longtemps, faisons-les payer pour l’erreur de calcul! Les fonctionnaires, on le sait, ça se pogne le derrière et, pire ici, on parle de gestionnaires qui en font encore moins! » Moi, personnellement, j’ai travaillé très fort en tant que cadre intermédiaire à la SAAQ durant 14 ans et j’étais à plat ventre devant la clientèle pour lui rendre les services auxquels elle avait droit.
Ma devise : l’efficacité au moindre coût, toujours, pour que les contribuables en aient pour leur argent. C’est une question de justice sociale. J’aimais travailler avec les gens et les voir partir contents et bien informés. J’y ai mis tout mon cœur.
Je parle aussi pour la très grande majorité des cadres que j’ai côtoyés tout au long de ma carrière. Brillants, travaillants et passionnés, ils consacraient toute leur énergie à améliorer les services au public avec les moyens et les ressources à leur disposition, et ce, souvent dans des contextes difficiles.
On ne comptait pas nos heures et souvent, à la fin de la journée, on ramenait du travail à la maison. En toute justice, je crois que nous méritions un salaire équivalent à celui du secteur privé.
Pourtant, nous avons accepté un salaire inférieur parce que le gouvernement, notre employeur, nous promettait une retraite indexée. Le gouvernement n’a pas tenu parole. Il nous a trahis avec lâcheté et mépris.
Lynda Brais

3 commentaires

  1. Je suis d’accord avec Mme Brais. Le gouvernement n’a pas respecté ses engagements.Attention les jeunes, pensez-y deux fois avant de postuler dans la fonction publique. Un jour,vous aussi vous deviendrez vieux.

  2. Très bien dit Madame Brais. Nous savons bien que les fonctionnaires sont loins de se  »pogner le beigne », je ne crois pas que ce soit perçu comme ça depuis un bon bout de temps. Avec toutes les coupures que nous avons vu dans l’éducation et la santé, on sait fort bien que tous les autres ministères qui paraissent moins ont aussi été victimes de coupes sauvages. Que les retraitéEs soient encore coupés, après avoir servi un public de plus en plus exigeant, est aberrant et honteux. Je vous encourage à vous mobiliser et à vous faire entendre. Je partagerai personnellement votre lettre pour vous aider à faire connaitre la vérité.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *