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Se faire un high five

Par Journal Accès

Sous la patte d’Omalley CHRISTIAN GENEST

Je suis le genre de gars qui se remet tout le temps en question, une maladie qui me ronge.

Ça fait longtemps que je me questionne sur ce sujet, c’était sur ma bucket list depuis un moment : faire un move de carrière.

Parmi les moments les plus difficiles de ce genre d’introspection vient le temps où l’on devine qu’on n’est peut-être plus la meilleure personne pour faire progresser sa propre business, celle que j’ai moi-même construite à coups de sueur, de remises en question et de nuits d’insomnie.

J’ai fait le choix et croyez-moi, il a été d-é-c-h-i-r-a-n-t de vendre mon entreprise.

D’un côté, il y a cette entreprise et les gens qui y contribuent et que j’aime; de l’autre, il y a une partie de moi qui me pousse vers l’inconnu, le danger.

J’ai besoin de m’assumer pour ce que je suis : impatient et rebelle dans l’âme, aussi de répondre à l’appel de l’artiste en moi, de sentir le thrill du nouveau défi.

Le fix de tout entrepreneur : l’adrénaline du risque, le goût de la déviance.

J’ai encore envie de bousculer, de brasser l’ordre des choses, de fabriquer des trucs nouveaux.

On a tous des modèles. Des gens qui nous inspirent par leur travail, leurs œuvres ou par la manière qu’ils conduisent leur vie.

Marc Labrèche

J’aime son talent, sa capacité à faire du drame, de l’humour, d’animer avec une sorte de naturel ahurissant.

J’admire sa capacité à savoir se retirer d’un projet, quitter quand c’est encore le temps.

Labrèche en a fait une signature, il a ce don.

Comme quoi il n’arrête pas parce qu’il n’aime plus le projet ou les gens qui y gravitent autour, mais simplement parce qu’il en a fait le tour.

Et puis, par pure coïncidence, il a le génie d’annoncer son retour au moment même où je cède mon entreprise !!!

J’ai le cœur et la tête qui se sont mis d’accord, puis qui se sont fait un high five pour sceller le tout.

Je passe le flambeau de mon entreprise à une solide tête entrepreneuriale. J’ai confiance en son intelligence d’affaires et son humanisme instinctif.

Ces qualités vont lui permettre de poser un regard neuf sur mon modèle d’affaires, ce dont il a besoin.

Plusieurs experts vous le diront : le statu quo se positionne comme le pire danger en affaires. Même Gaétan Frigon martèle ce dicton à outrance.

J’espère laisser en héritage une mission et des valeurs solidement ancrées dans l’ADN de cette compagnie.

En confidence, je souhaite aussi y laisser, cachée dans un placard, une partie de mon sale caractère, comme un peu un fantôme.

Parce que, c’est grâce à lui, parfois, que je suis parvenu à faire des choses impossibles et, dernièrement, à faire naviguer un bateau aussi gros avec une certaine agilité.  

Je m’en vais donc voir ailleurs si j’y suis.

La vie est trop courte. Trop courte pour vieillir avec des regrets, sachant qu’on n’a pas écouté les petites voix qui nous disaient que le bonheur est dans le risque, dans les rêves, dans les chemins inconnus.

Trop courte pour se laisser bouffer par la peur, le doute.

Ça y est, je sors du rang. Parce que j’ai envie d’audace. Parce que je veux une deuxième vie à inventer, pendant que je le peux encore.

Je plonge vers un nouvel environnement, une deuxième vie, même professionnelle !

Psitt les sceptiques ! Je prends les gageures. Vous misez sur moi ?

 

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