«Sting like a bee»
Par Journal Accès
Sous la patte d’O’Malley par Christian Genest
Il y a 40 ans, Mohammed Ali mettait George Foreman K.O. au huitième round, dans un stade bondé de Kinshasa. J’adore ce champion-activiste… à me demander même lors de certaines situations corsées ce que «The greatest» ferait en pareille situation. Tout comme il m’arrive de me référer à d’autres personnages mythiques en d’autres
événements. Et si la boxe était plus qu’une série de claques sur la gueule bien orchestrées, afin de balancer son adversaire au plancher, commotion cérébrale en prime?
En effet la boxe m’a forgé ce corps de rêve… oups!, un esprit beaucoup plus calme. Elle m’a fait suer sur des concepts de focus, confiance, rigueur et précision. J’ai appris à danser efficacement sur le ring, afin de me battre contre le TDAH et l’insomnie.
Naturellement j’ai adopté une hygiène alimentaire plus saine, mais surtout un processus de prise de décisions mieux orchestré… beaucoup beaucoup moins impulsif!
La semaine dernière j’ai eu l’honneur de m’entraîner avec le pro de Trois-Rivières, Mikaël Zewski (25 ans, 24-0, 19 KO, poids welter) en préparation pour son prochain combat. Non, non, pas celui de Vegas bientôt, mais celui sur lequel il se concentrait ce jour-là: la lutte à l’intimidation. En fait Zewski venait rencontrer une bande de jeunes du sport-études afin de leur faire prendre conscience du rôle qu’ils peuvent jouer «en sourdine», dans la lutte contre l’intimidation. — Ne vous inquiétez pas! Il ne leur a pas mis le coffret à 99$ de la fondation Jasmin Roy dans la gueule! Mais il a théâtralisé plutôt le concept en trois mots: agresseur, agressé, spectateur; et c’est là que l’athlète a travaillé au corps: la boxe a collé à ces jeunes une aura de confiance, une signature gestuelle, un maintien corporel les plaçant naturellement hors de portée de l’intimidation. Toutefois le pugiliste les a conscientisé sur leur rôle de spectateur qui pouvait évoluer en spectateur-protecteur ou encore en spectateur-influenceur, parce qu’à la boxe intervient un pacte non-écrit de calme et de non-agressivité hors-gym, un certain respect dans la cour d’école naturellement imposé par la rumeur «Il fait de la boxe» celui ou celle-là.
En fait, la boxe pourrait-elle servir justement à enseigner à ces adultes-en-devenir certaines valeurs que seul le sport peut enseigner et ensuite les catalyser vers une problématique qui doit être combattue en coulisse? Parce qu’évidemment, le p’tit C#!$$ qui se change en tyran n’agit jamais devant le prof en classe, le surveillant dans l’allée des cases ou encore moins assis dans la cuisine à son ordi pendant que maman fait à souper. Il grimace sournoisement, à l’insu de l’autorité, afin d’invectiver sa victime et surtout de gonfler son égo devant son public qui, la majeure partie du temps, n’intervient pas. Et c’est à ce moment-crunch du film trop souvent joué que Zewski presse les jeunes-boxeurs-en-confiance de se comporter en athlète: «Chacun d’entre vous doit se lever et agir en champion, parce que déjà cette confiance vous l’avez si profonde que vous pouvez la partager de manière positive».
J’ai adoré rencontrer ce talentueux trifluvien, mais surtout sentir son humilité, le voir partager ses anecdotes en ses mots plutôt qu’avec ceux qu’une agence de R.P. aurait mis dans sa bouche ou encore pire, à la mode de Patrice Lemieux. J’ai compris rapidement que ce gars-là allait réussir en le voyant s’intéresser à moi, essayer de piger certaines de mes formules d’affaires et j’ai capoté comme un ado à l’entendre partager son art, à le laisser corriger mes défauts de vieille picouille peinant à lever les mains après une heure passée à goûter à sa médecine! J’ai surtout retenu que ces êtres d’exception, dès le jeune âge ont mathématisé une formule algébrique simple qui s’applique à tout tout tout: habitudes + comportement = résultats.
Apologies!
Sorry pour le titre english mais je paraphrasais Ali dans une de ses célèbres citations finissant par: «… float like a butterfly». Et tout comme le cinéma bollywoodien ne se regarde pas traduit mais plutôt sous-titré afin de ne pas en perdre l’essence, on ne traduit pas tristement d’aussi savoureuses citations!