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2 filles, un hebdo

Par Martine Laval

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Photo : Michel Kieffer


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Josée Pilotte, éditrice et unique propriétaire d’Accès. Photo : Michel Kieffer


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Près d’une centaine d’invités ont assisté à cette première. Photo : Michel Kieffer

Quand on y croit pis qu’on lâche pas!

La première du dernier documentaire de la réalisatrice Louise Leroux de Shootfilms avait lieu au Cinéma Pine de Sainte-Adèle le mercredi 20 septembre dernier. En présence des « vedettes » du film, Josée Pilotte et Mary-Josée Gladu, deux femmes entrepreneures de chez nous et éditrices du journal hebdomadaire indépendant Accès, la communauté est venue découvrir la vraie histoire derrière ce journal lu chaque semaine depuis bientôt 20 ans par plus de 26 000 lecteurs, apprécié pour sa qualité, son audace, ses sujets, ses réflexions, sa différence.

Deux filles, un hebdo, monté et réalisé par Louise Leroux, produit par Richard Blackburn de Shootfilms à Morin-Heights, et diffusé sur Canal D grâce à Sylvie de Bellefeuille, est en fin de compte une excellente leçon de conviction, de ténacité, de persévérance et d’accomplissement, malgré les hauts et les bas du milieu des médias qui, depuis quelques années, en font voir de toutes les « douleurs » aux imprimés.
Au visionnement de la situation telle qu’elle est dans la réalité et dont Josée et Mary-Josée ne mâchent pas leurs mots pour l’expliquer, on a compris. Compris que c’est à force de se tenir droit devant l’adversité, de brandir à bout de bras ses convictions, d’oser dénoncer les mauvaises pratiques et les actions déloyales des tout-puissants de l’industrie et prendre action pour changer les choses, que c’est à force de se réinventer, de persister et de résister à coups de passion pour ce en quoi on déploie une énergie créative sans bornes, que quelque part, on fait tourner le vent, qu’on fait réfléchir.
Malgré tout ce combat et bien qu’Accès ait tracé son chemin à force de résistance, le combat n’est toujours pas gagné. « La nouvelle façon de consommer les nouvelles, les changements d’habitudes de la société qui cherche l’instantané, l’imagé en action, font que les annonceurs ne sont pas prêts, sont hésitants, ne savent plus, entre papier ou Web, où dépenser leur budget publicitaire. C’est eux qui feront qu’on survivra ou non! Il faut aussi que les gouvernements se décident à prendre position et investir dans les journaux régionaux, si on veut continuer d’être connectés à notre communauté, à notre région! », exprime en ces presque mots Josée Pilotte, seule éditrice désormais à bord de son navire pour « piloter » son équipe dans la production de son journal.
Le documentaire de Louise Leroux a su faire ressortir le considérable labeur qui sous-tend la production d’un journal régional de qualité, le virage qu’il doit prendre pour s’adapter, les enjeux et les conséquences d’un remue-ménage de taille.
« Produire un journal de qualité est un combat constant! Il faut continuellement se défendre, s’ajuster, se réinventer pour justifier notre présence. Je me demande jusqu’où il faudra aller! Je considère qu’on a amené Accès là où il le fallait pour que la communauté ait un sentiment d’appartenance avec leur journal local, celui qui les informe de ce qui se passe dans leur « village », qui appuie leur mode de vie et leur culture, qui révèle les belles gens qui y accomplissent des actions significatives et font une différence dans leur milieu. L’équipe Accès qui en est une de passion, croit encore à la pertinence de préserver la presse écrite, surtout en région. Nous sommes le reflet identitaire d’une communauté. Si nous ne sommes plus là, qui va écrire l’histoire de nos villages? », de conclure l’éditrice qui persiste et signe, en souhaitant de tout cœur pouvoir poursuivre l’ascension de la montagne devant elle et enfin savourer la vue une fois en haut.
Un dernier petit clin d’œil à un autre indépendant : Tom Fermanian, propriétaire du cinéma familial Cinéma Pine à Sainte-Adèle qui a, une fois de plus, répondu présent en ouvrant fort généreusement son complexe 2 pour accueillir cette première. Et également un merci bien senti à Louis Desjardins, propriétaire du restaurant Spago, qui s’est occupé du service de traiteur en proposant des bouchées succulentes et qui a accueilli à son restaurant les spectateurs qui terminaient la soirée à son établissement.

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